Les Moissons du ciel : la merveille qui a fait croire que Richard Gere était un bon acteur

Simon Riaux | 29 mai 2022
Simon Riaux | 29 mai 2022

Quel est ce film de Terrence Malick qui bouleversa les spectateurs, au point de faire de son metteur en scène une légende, des décennies durant ? Pourquoi en parle-t-on comme un des plus beaux films de l’histoire du cinéma ? A-t-il vraiment fait passer Richard Gere pour un acteur ? Recausons des Moissons du Ciel.

Au fur et à mesure des décennies, les amateurs du cinéma de Terrence Malick se sont progressivement scindés en deux camps. Les pré-The Tree of Life, défendant la veine la plus narrative de l’artiste, décrite comme une des rares hybridations réussies entre classicisme et thématiques issues de la contestation des seventies d'un côté, de l'autre les convertis vantant les mérites de ces productions expérimentales post-Palme d’Or.   

Pourtant, à bien y regarder, la sève qui nourrit ses longs-métrages ne s’est jamais altérée, et peut-être compose-t-elle depuis ses débuts un continuum qu’il serait stérile de tronçonner. Pour peu qu’on appréhende ses mises en scène selon ce qui les rassemble plutôt que les différencie, une œuvre s’élève, évidente, tutélaire. Il s’agit des Moissons du ciel, chef d’oeuvre instantané, véritable cathédrale à ciel ouvert et confirmation que Richard Gere fut, au moins le temps d’un film, un bon acteur.

 

Les Moissons du ciel : photo, Sam ShepardSam chaparde

 

L’APÔTRE DU PARADIS

Entre 1968 (Bonnie et Clyde) et 1981 (Les Moissons du Ciel), un mouvement esthétique demeuré inédit, de par son influence, son ampleur et la disruption qu’il opéra dans le fonctionnement de l’industrie hollywoodienne, a pris les commandes du 7e Art américain. Il s’agit bien sûr du Nouvel Hollywood. Ou quand une poignée de metteurs en scène, souvent scénaristes de leurs propres films, inspirés entre autres par la grammaire révolutionnaire de la Nouvelle Vague ainsi que le concept d’auteur-réalisateur, viennent fouetter la tradition avant de proposer un choc salvateur au cinéma américain.

Remettant en cause la toute-puissance des studios, ainsi que leur conception du rôle de réalisateur, ils vont secouer les représentations, rencontrer un succès monstrueux auprès d’un public que les assassinats des Kennedy, de Martin Luther King ou encore le Watergate ont fait rompre avec le récit apaisé d’une Amérique à la destinée manifeste et manifestement bienveillante.

Mais les projets modestes à la Easy Rider ne demeureront pas la règle, et les auteurs de cette mouvance pas loin d’être révolutionnaire auront tôt fait de désirer des budgets toujours plus importants, pour des projets qui prennent désormais des airs de fresque.

 

Les Moissons du ciel : photoTout vieux, tout flamme

 

LE CANARD TUEUR 

C’est la plus célèbre de ces aventures qui coûtera d’ailleurs au mouvement sa légitimité économique, et par conséquent signera la fin de la récréation opérée par les studios. Il s’agit bien sûr de La Porte du paradis de Michael Cimino, formidable épopée retraçant l’enfer de la lutte des classes au sein d’États-Unis balbutiants, plus enclins à massacrer les derniers arrivés qu’à partager avec eux les fruits d’une terre déjà promise au capitalisme.

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commentaires
Rorov94M
31/05/2022 à 18:38

Le Titanic : - 3200 mètres.
Écran Large : - 3201 mètres.

The insider38
30/05/2022 à 17:52

RICHARD GERE , mauvais acteur... la blague du moi de mai, aller je passe

Ray Peterson
29/05/2022 à 23:19

Days Of Heaven ou pour moi l'un des plus beaux films de Terrence Malick 1ère période.
Lumineux, sec, ellipsé. Chef d'oeuvre. Instantané par contre, pas sûr.

Gere est pas trop mal... Pour une fois. Je l'aime bien dans Affaires Privés de Figgis ceci dit.

Bref, Maiis pour moi c'est Sam Shepard tout visage de mélancolie sous la lumière de Nestor Amendros quand ses champs brûlent (rien à voir avec Niagara).et la prestation impeccable de Linda Manz absolument bouleversante. Mais bon, je crois que tout a déjà été dit sur ce film.

captp
29/05/2022 à 19:48

Ou alors ils ont vu le remake de à bout de souffle et lancelot en suivant...

rientintinchti
29/05/2022 à 18:50

Oui c'est tout à fait ça.
Beaucoup ne suivent que la conjecture et leur avis ne fait que s'inscrire dans l'air du temps.

Draid
29/05/2022 à 15:41

@rientintinchti

C'est un avis purement subjectif de la meme manière que quelqu'un jugerait que Simon Riaux est un bon critique de cinéma.

Brasch-Eazy-E
29/05/2022 à 12:17

@rientintinchti

C'est parce qu'ils ont pas vu "American Gigolo".

rientintinchti
29/05/2022 à 11:59

Sur quels critères vous basez-vous pour sous-entendre que Richard Gere n'est pas un bon acteur?