Frère de sang : si vous aimez Malignant, jetez-vous sur cette série B gore

Mathieu Jaborska | 21 mai 2022
Mathieu Jaborska | 21 mai 2022

Certaines fratries sont plus soudées que d'autres. La preuve avec Basket Case, aka Frère de sang, bisserie incontournable des années 1980.

Premier septembre 2021. L'hallucinant Malignant sort et éberlue tous ceux qui s'attendaient à une énième déclinaison de Conjuring de la part de James Wan. Et pour cause : biberonné au cinoche mal éduqué, le réalisateur n'est cette fois pas allé piocher dans Poltergeist, mais plutôt dans le giallo boursoufflé, dans l'horreur japonaise et dans le bon gros bis new-yorkais des années 1980. Une école dont Frank Henenlotter est le maître incontesté.

Sans cesse relégué aux bas-fonds du cinéma d'exploitation crapoteux par les garants autoproclamés du bon goût cinématographique, le metteur en scène a depuis vu la plupart de ses films se faire éditer un peu partout, preuve s'il en fallait que ses savoureuses comédies d'horreur fauchées ont dominé les vidéoclubs de la grande époque. Et son oeuvre la plus culte reste sans conteste la trilogie Basket Case, remplie de meurtres et de monstres en tous genres. Apologie d'une saga sans fric, mais avec du coeur, remarquable de bout en bout, quoiqu'en pense son réalisateur.

 

Frère de sang : photo, Kevin Van HentenryckPanier garni

 

deuce frère

Frank Henenlotter est un pur produit new-yorkais, élevé à Long Island et habitué, depuis ses 15 ans, de la fameuse 42e rue. Dépeinte dans la série The Deuce, cette iconique portion de Manhattan est restée célèbre pour la prostitution qui s'y organisait, la drogue qui s'y consommait, mais surtout pour ses rangées de "grindhouse theaters", cinémas d'exploitation projetant sexe et violence en continu et pour pas cher. Un haut lieu d'une certaine culture underground locale, dont raffolait le futur cinéaste.

"Les endroits comme Times Square et la 42e rue étaient à l'époque un piège à rats où résidaient tous les péchés connus de l'Homme. C'est ce que j'aimais chez eux !" avouait-il à Total Sci-fi en 2009, "J'adorais le fait qu'il y avait du sexe, de la drogue et des films sales. C'était horrible, et j'adorais ça, j'y vivais et je m'y vautrais. Aujourd'hui, c'est pour les touristes !".

Alors quand le jeune Henenlotter, pourtant bien sous tout rapport (il se garde bien de révéler à ses parents ses activités extrascolaires), se met au cinoche, fort de son expérience avec la caméra 8mm de son père, ce n'est pas pour perpétuer la tradition du Hollywood classique. En 1972, il réalise avec ses amis le court-métrage Slash of the Knife, parodie des "white coaters", petits films réalisés officiellement pour régler les problèmes sexuels des couples, officieusement pour rincer l'oeil des vicelards américains. Le sujet ? Les bienfaits de la circoncision et les horreurs du prépuce. Bien que la chose s'insère particulièrement bien dans sa filmographie, le cinéaste insistera sur son amateurisme total.

 

Frère de sang : photoScream queens wanted

 

Pendant le tournage de Slash of the Knife, il rencontre Edgar Levins, qui lui propose de monter un long-métrage d'horreur. C'est alors qu'il a l'idée du panier. L'excellente interview de Vice donne une idée de son processus créatif, digne des plus grands :

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commentaires
Dave695
22/05/2022 à 13:07

Le bonhomme a aussi réalisé le sympathique frankenhooker en 1990 qui reste encore aujourd'hui un de ses meilleurs films

Ray Peterson
21/05/2022 à 10:33

Malsain, dérangeant, infecte, un cinéma d'horreur qui montrait un NY bien dégueu typique d'une époque comme le faisait d'autres grands réalisateurs comme William Lustig ou (l'excellent pour moi) Larry Cohen. Après, bien que la trilogie Basket Case soit très recommandable, je garde un souvenir beaucoup plus savoureux (est-ce le mot d'ailleurs?) de Brain Damage AKA Elmer le Remue-Méninges!

Flash
21/05/2022 à 10:10

Craspec, voilà la première image qui me vient à l’esprit quand je repense à Basket Case.
Un film bricolé avec les moyens du bord mais qui avait bien fonctionné dans les vidéos clubs auprès des amateurs de genres.