À bout de souffle : pourquoi le chef d'œuvre punk de Godard a tout changé

Pauline Knaff | 16 septembre 2022 - MAJ : 19/09/2022 15:26
Pauline Knaff | 16 septembre 2022 - MAJ : 19/09/2022 15:26

Popularisant La Nouvelle Vague au début des années 1960, À bout de souffle a fait irruption dans le 7e art tel un ovni inattendu, signé Jean-Luc Godard.

À la veille du printemps 1960, un film au style avant-gardiste pointe le bout de son nez dans les salles. Un certain Jean-Luc Godard a réalisé son premier long-métrage, nommé À bout de souffle. Jugé sulfureux au moment de sa sortie, le film étonne avec ses airs débridés et sa modernité, jouant avec les codes du septième art. À bout de souffle, c’est en fait un projet qui n’avait rien de commercial, réalisé avec des moyens modestes et un culot monstrueux, qui fera exploser le Jean-Paul Belmondo et connaître Jean Seberg dans l’hexagone, mettant en lumière le travail d’un cinéaste visionnaire.

 

À bout de souffle : Jean Seberg, Jean-Paul BelmondoEn seulement un mois, Godard réalisa l'un des films les plus cultes de la Nouvelle Vague

 

rencontre entre deux originaux

1958. Cela fait deux ans que Jean-Paul Belmondo, alors âgé de 25 ans, a fait ses adieux au Conservatoire de Paris. Aux yeux des pointures des arts dramatiques, sa singularité et son sens du comique n’avaient rien à faire sur les planches d’une discipline si noble que le théâtre. Récompensé d’un prix qui ne reflète en rien son travail acharné et son talent après avoir déjà raté une première fois le concours, Belmondo s’est alors vu quitter le Conservatoire. 

Le jeune comédien rencontre alors un original dans les rues du Paris Rive Gauche, qu’il fréquente sans cesse avec une bande de copains. L’homme qui se présente à lui ce jour-là, c’est Jean-Luc Godard. Le cinéaste, lui aussi à ses débuts, fait une offre peu commune à Belmondo. Le réalisateur lui propose de le rejoindre dans une chambre d’hôtel pour ensuite tourner les bouts d’essai d’un court-métrage chez lui

 

À bout de souffle : Jean-Paul BelmondoGodard voulait que Belmondo prenne des attitudes de Humphrey Bogart

 

Grand mordu et fin connaisseur du cinéma, Jean-Luc Godard travaille alors à cette époque, et ce depuis le début des années 1950 à la rédaction des Cahiers du Cinéma. Avec déjà quelques oeuvres à son compteur en tant que réalisateur, il souhaite désormais pleinement se consacrer à la direction, désirant dorénavant non plus porter un regard critique sur les films, mais bien en faire lui-même. 

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commentaires
Le chat machine
17/09/2022 à 06:40

Y a 2 choses que je trouve génial dans ce film, d'abord l'accent incroyable de l'actrice, son accent suedois la rends irrésistible, et les répliques de bebel, si vous n'aimez pas la mer..

Ethan
16/09/2022 à 22:28

@captp
C'est carrément ça, on peut trouver ça ennuyeux mais si on prend le temps de bien regarder une scène on se dit pas mal !
Il a un style poète qui fait qu'on peut trouver ça ennuyeux par moments

captp
19/04/2022 à 17:25

J'adorerais aimer Godard.je trouve le style canon ,les acteurs ont la classe ,je pense comprendre en quoi le ton à apporté quelque chose de moderne et nouveau a l'époque mais voilà je m emmerde salement devant ses films . Tant pis pour moi :(
Reste le plaisir de voir les clichés et affiches tirés des scènes... et elles ont une sacrée gueule.
Vu qu'il y a toujours une exception j'ai quand même beaucoup aimé bande à part avec la magnifique Anna karina .

Ethan
19/04/2022 à 13:18

J'ai lu son livre en 2016, il dit que il le trouvait bizarre puis il a apprécié sa méthode où il pouvait improviser son jeu. Sur le script qu'il lui avait donné il n'y avait que quelques lignes. C'est un film poésie qui a initié de nouveaux codes avec un jeu plus naturel, plus libre et changé le cinéma à tout jamais.

La touche de modernité s'accompagne aussi par la présence de Jean Seberg jeune américaine au style à la mode : cheveux courts, pantalon, t shirt

Le film est très bien joué et la relation entre les 2 personnages est belle. Mais niveau scénario c'est peu convaincant à la fin.

Philippe Labro dit que Godart a été inspiré par le naturel de Belmondo. Il a une façon à lui de partir dans dans des paroles solennelles comme à la fin de 100 000 dollars au soleil après la baston avec Lino Ventura en s'adressant aux demoiselles ou dans la salle à manger d'Agnès dans l'homme de rio où il dit au commissaire : 2 hommes au chapeau noir au regard d'acier s'approchent du professeur l'enlèvent ah merde ils l'enlèvent (par rapport à Agnès) !