Infernal Affairs : une trilogie légendaire, qui a influencé Scorsese et le cinéma HK

Mathieu Jaborska | 22 mars 2022 - MAJ : 07/09/2022 18:05
Mathieu Jaborska | 22 mars 2022 - MAJ : 07/09/2022 18:05

Retour sur la trilogie Infernal Affairs en compagnie de son réalisateur Andrew Lau, à l'occasion de sa ressortie en salles.

Ce 16 mars 2022, The Jokers a ressorti dans nos salles la trilogie Infernal Affairs. Si le premier volet avait connu son heure de gloire française au cinéma en septembre 2004, les suites n'avaient jamais eu cet honneur. Maintenant que l'oeuvre d'Alan Mak et Andrew Lau est passée à la postérité, que Martin Scorsese en a fait l'un des remakes les plus récompensés de l'histoire et la cinéphilie mondiale l'a érigé en classique, il était plus que temps que cette saga essentielle du cinéma hongkongais des années 2000 soit visible dans son intégralité.

Nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec son co-réalisateur Andrew Lau, légendaire chef opérateur passé à la mise en scène, aujourd'hui habitué aux cimes du box-office chinois (et à ses dérives propagandistes). Il revient avec nous sur son chef-d'oeuvre.

 

 

last men standing

Tout début des années 2000. Cela fait trois ans que Hong-kong a été rétrocédé à la Chine et déjà l'ilot de créativité représenté par la ville perd de sa superbe. La production diminue (elle atteignait auparavant 200 films par an selon le spécialiste de la question Arnaud Lanuque), les classiques ne pullulent plus comme c'était le cas jusqu'au milieu des années 1990 et les grands cinéastes s'exilent aux États-Unis, où les impératifs hollywoodiens écrasent leurs styles révolutionnaires. Non pas que l'industrie locale se soit arrêtée nette, mais elle regarde désormais son âge d'or dans le rétroviseur.

Plusieurs grands films vont à la fois sonner le glas et incarner l'espoir du cinéma hongkongais, comme In the Mood for Love (également ressorti récemment grâce à The Jokers), la célébrissime romance de Wong Kar-Wai, Time and Tide, le retour apocalyptique et triomphal de Tsui Hark au pays après ses mésaventures américaines, et Infernal Affairs.

 

Time and Tide : photoTime and Tide, l'apocalypse selon Tsui Hark

 

Issu de la nouvelle génération, puisque son premier vrai long-métrage en tant que réalisateur, le film d'horreur Nude Fear, date seulement de 1998, Alan Mak commence à collaborer avec le scénariste Felix Chong en 2001, sur Final Romance. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés en 1998 alors qu'ils étaient tous deux dans le casting secondaire de la comédie Your Place or Mine !, déjà avec Tony Leung. C'est justement lorsqu'il regarde le Volte/Face de son collègue John Woo, alors au service des majors, qu'il lui vient une idée. Le jeu de dupes physique (qu'il juge à raison trop peu crédible) pourrait se transformer en duel interne.

Le concept d'Infernal Affairs est né : l'affrontement discret, mais destructeur de deux taupes, l'une chez la police, l'autre dans la triade. C'est alors qu'entre en jeu Andrew Lau : "Je me rappelle avoir rencontré Alan de mi à fin 2001, j'étais en train de monter ma propre boite de production et il m'a dit qu'il avait une idée pour un scénario. Il n'avait qu'un synopsis à l'époque et je l'ai aimé, donc je lui ai dit de l'écrire, je voulais que ma boite de production en fasse un film."

 

Infernal affairs : photo, Andy Lau, Tony Leung Chiu WaiLau and (dis)order

 

Sans anticiper le succès à venir, les trois compères se consacrent à ce bien beau projet, aidés de leur scénario en béton armé. Grâce à lui, ils enrôlent plusieurs grands comédiens hongkongais, notamment le tandem principal formé par Tony Leung et Andy Lau, selon Alan Mak heureux de travailler sur une production si ambitieuse alors que l'industrie traverse une mauvaise passe. Ce n'est pas le seul duo de rêve du film. Pour camper chefs policiers et criminels, ils engagent également les géniaux Eric Tsang et Anthony Wong. C'est ce qu'on appelle un casting de prestige.

Le tournage se passe bien pour Andrew Lau et son collègue : "Nous avions à peu près 2 mois et demi de préproduction et un total de 27 jours de tournage. Alan et Felix se concentraient sur le scénario et je me concentrais sur l'aspect technique des choses. Donc pendant qu'ils répétaient avec les acteurs, je faisais un tour pour vérifier les positions des caméras et les ajustements de la scène. C'est assez intéressant parce que je réalise généralement moi-même et avec Alan, il y avait une voix en plus pour m'aider. C'était amusant !"

 

Infernal affairs : photo, Eric TsangQuelques plans sublimes

 

L'enfer c'est les autres

Le résultat est encore aujourd'hui quasi imperfectible et d'une richesse inégalée. Malgré une utilisation exemplaire de la densité urbaine de Hong-kong et une obsession pour les flingues braqués sur la tête, Infernal Affairs fait son possible pour ne jamais se transformer en pur film d'action et préserver une tension terrible, qui cristallise presque cette période si particulière pour la population locale. Il dévoile un univers confus où tout le monde se regarde en chiens de faïence et où les protagonistes prennent régulièrement de la hauteur pour observer une ville au bord du chaos au sommet de ses immeubles. Jusqu'à une conclusion mémorable qui n'a pas été montrée telle quelle dans tous les pays.

Mettre en scène un monde qui se mord la queue, qui s'auto-cannibalise au point de plonger ses principaux personnages dans des abîmes dont ils ne peuvent s'extirper sur la simple foi d'un regard (plan quasi cosmogonique qui hante la trilogie), c'est aussi l'intention du duo de cinéastes. Il place le film sous le signe de l'enfer bouddhiste, et ce dès un générique étonnant, dont la mystique et le symbolisme tranchent avec la photographie bleue du reste du métrage.

 

 

Un angle auquel tient fortement Andrew Lau : "L'un des thèmes majeurs du film est cette thématique de 'l'enfer continu', c'est-à-dire que même si une personne est vivante, c'est déjà une sorte d'enfer à cause de la souffrance continue qu'elle doit endurer. Par exemple, le personnage de Tony vit sa vie comme un méchant même si c'est un gentil. Le personnage d'Andy vit aussi ces tourments, il n'a pas d'amis, pas de collègues qui lui font confiance, il est tourmenté par son passé, il vit aussi dans cet enfer continu. Donc le thème du bouddhisme et cette citation au début étaient des choses que j'avais toujours prévues".

La citation en question ? "Des 8 Enfers, le plus terrible est l'Enfer Perpétuel. Dans cet État, la souffrance ne connaît pas de fin". Une réflexion issue du Sûtra du Nirvana, et qui s'appliquerait donc aux karmas des deux personnages principaux, prisonniers de ce terrible enfer. Des implications religieuses, voire métaphysiques, pour un polar qui entend finalement défricher la noirceur qui se terre dans le genre et dans une ville en perpétuelle lutte.

 

Infernal affairs : photo, Tony Leung Chiu WaiBienvenue en enfer

 

Pour emprisonner ses personnages dans leurs environnements, Andrew Lau joue de ses cadres, des mouvements d'appareil (le plan du reflet dans la vitre d'un gratte-ciel est devenu iconique), mais également de la photographie, son domaine de prédilection. Désireux de conférer à son film une identité, il invite même un autre chef opérateur de renom à l'épauler : Christopher Doyle, collaborateur régulier (entre autres) de Wong Kar Wai et donc habitué à transformer les recoins de la péninsule en prisons esthétiques :

"Je pense que Christopher Doyle est un excellent chef opérateur. Pour Infernal Affairs I, je l'ai invité en tant que consultant pour faire les tests de préproduction et le processus de post-production sur la pellicule. Je pense qu'il a été sur le tournage pour 3 ou 4 jours. Nous avons travaillé sur le blanchiment de la pellicule. J'ai beaucoup appris de lui."

Toutefois, il ne rempile pas pour les suites, pourtant très cohérentes visuellement : "C'est néanmoins un homme occupé, j'ai vraiment envie de travailler à nouveau avec lui".

 

Infernal affairs : photoLes reflets, toujours

 

les affaires reprennent

Car malgré le succès d'estime du premier volet, Infernal Affairs est bien une trilogie. Loin d'anticiper la popularité de leur film, les deux réalisateurs craignent d'abord pour sa viabilité. Et lorsqu'ils se mettent à écrire la suite, ils doivent faire face aux limites qu'ils ont eux-mêmes fixées. Ils font donc le choix d'étendre leur univers et de raconter notamment des évènements antérieurs. L'enfer perpétuel prend de l'ampleur.

Infernal Affairs II développe encore plus cette thématique karmique, puisqu'il révèle les liens ténus entre les pontes de la police et de la triade. En plus de laisser encore plus d'espace aux incroyables Anthony Wong et Eric Tsang, il accentue les liens entre les deux camps, qui font mine de s'affronter alors qu'ils ne sont que les deux facettes d'une même pièce.

 

Infernal Affairs 2 : photo, Francis NgAvec l'apparition du terrifiant Francis Ng

 

Autrefois à l'arrière-plan, la rétrocession devient alors un sujet à part entière. L'évènement est inséré dans la narration, et le changement d'organisation au sein de la police fait partie de l'intrigue. C'est un véritable témoignage de la mentalité du moment. À l'époque, on s'interroge sur le rôle dont hériteront les triades une fois la péninsule rétrocédée. "Je suppose qu'on va devoir tout recommencer", lâche le flic face à sa hiérarchie chamboulée. Bien des cinéphiles ont vu dans le long-métrage un commentaire politique bien plus évident, le symbole conscient d'un passage de relai social et culturel trouble. Andrew Lau se défend de toute portée militante :

"Je ne l'avais pas entrepris comme un film politique, mais à l'époque, les questions mentionnées, en particulier la cession, étaient des questions complexes pour les habitants de Hong-kong. Pour moi, c'était un reflet des sentiments ressentis par ceux d'entre nous qui ont choisi de rester à Hong-kong. Je ne voulais pas en faire un film plus politique, je voulais juste faire un film avec ma vision du monde". À savoir qu'au moment où il nous répond, il est encore auréolé du succès de Chinese Doctors, une production chinoise pour le moins... patriotique.

 

Infernal Affairs 2 : photo, Eric Tsang, Francis NgLa censure chinoise et le cinéma hongkongais aujourd'hui

 

Pour le troisième volet, il est encore plus difficile d'étendre ce petit monde qui se tire dans les pattes depuis deux films. Attention, spoilers : les investisseurs exigent le même casting, une demande assez absurde vu le bain de sang du premier. Se déroulant sur plusieurs strates temporelles enchâssées, le long-métrage calfeutre comme il peut les quelques trous qui restent dans la chronologie, avec le personnage du Dr Lee (Kelly Chen) en guise de fil rouge.

Si bien qu'il a la réputation méritée d'énorme sac de noeuds scénaristique, dans lequel il est très facile de se perdre. Moins apprécié que ses prédécesseurs, il a même parfois hérité du titre de Parrain 3 hongkongais, et ce encore récemment dans Mad Movies. Pourtant, comme le film mal-aimé de Coppola, il possède quelques qualités. Si Infernal Affairs II s'attardait sur le contexte politique du récit, sa suite se concentre sur ses répercussions psychologiques. Andy Lau et Tony Leung passent sur le divan et enrichissent encore un peu plus une trilogie de fait extrêmement dense.

 

Infernal Affairs 3 : photo, Tony Leung Chiu WaiToujours avec ce foutu regard

 

"Je pense qu'au moment du troisième film, chacun d'entre nous, moi, Alan, Andy, Felix, etc., nous avions tous une idée de comment les personnages du film étaient, ils nous étaient tous si familiers qu'il nous a paru très naturel d'explorer le côté psychologique du personnage d'Andy. Comme je l'ai dit, l'un des thèmes majeurs de la saga est 'l'enfer continu' et la descente dans cet enfer et nous avions besoin que le film soit plus sur ce qu'il se passe dans l'esprit d'Andy."

De plus en plus inégale, la saga garde en effet malgré tout sa cohérence. En France, seul le premier film est sorti en salles. Et c'est bien dommage. Dans son intégralité, Infernal Affairs est une oeuvre d'une ambition assez impressionnante, qui croque son époque sans sacrifier sa logique interne.

 

Infernal affairs : photo, Andy LauSans identité

 

Affaires publiques

Quand bien même beaucoup de grands cinéastes hongkongais sont à l'époque employés par l'Oncle Sam, Infernal Affairs ne tarde pas à s'exporter à travers le monde. Les qualités du premier scénario tapent dans l'oeil de bien des spectateurs occidentaux, qui peuvent découvrir le film en festival, à feu le festival du film asiatique de Deauville, au Udine Film Festival, à Athènes, à Milwaukee et à bien d'autres endroits respectables. Grâce à sa réputation, il sort un peu partout, de la France aux États-Unis, de l'Allemagne à l'Australie. Et après 2005, il va encore gagner en popularité.

En effet, dès 2003, la toute jeune Plan B et Warner achètent les droits et confient la tâche d'écrire un scénario à William Monahan. Jack Nicholson, Leonardo DiCaprio, Matt Damon et Martin Scorsese arrivent les uns après les autres sur le projet pour en faire Les Infiltrés. Lors de la cérémonie des Oscars de 2007, il fait carton plein en remportant la statuette du meilleur film et en valant à Scorsese son premier Oscar en tant que réalisateur. Le remake agrandit encore le cercle d'admirateurs de la trilogie, bien que Andrew Lau nous ait assuré qu'il n'a même pas été consulté pendant la production.

 

Les Infiltrés : photo, Jack Nicholson, Matt DamonMieux ou moins bien ? Le débat fait encore rage.

 

Mais Scorsese n'est pas le seul à se réapproprier le procédé scénaristique du film. D'autres s'en emparent, non sans humour. Il n'a pas fallu attendre longtemps avant que les premiers pastiches et hommages débarquent. Un épisode des Simpson, intitulé The Debarted, s'emploie à le parodier. En 2004, le prolifique Wong Jing réalise Love is a many stupid thing, également appelé... Infernal Unfair. Un hommage amusant. En 2009, le remake coréen, City of Damnation, joue également la carte de la comédie.

Encore une fois, Andrew Lau n'a jamais été vraiment impliqué : "Je n'ai vu aucun des deux, mais j'ai entendu parler de Infernal Unfair, Shawn [Yue, vu dans Infernal Affairs II et III] et Eric [Tsang, interprète de Hon Sam] sont dedans".

 

City of Damnation : photoÇa braque aussi pas mal dans City of Damnation

 

Projeté un peu partout, Infernal Affairs a donc eu une véritable influence sur le 7e art à l'échelle mondiale. Localement, on lui reconnait souvent une contribution importante à l'histoire du cinéma hongkongais, à une époque où le spectre de la rétrocession et l'émergence du piratage mettent l'industrie à rude épreuve. Moribonde, celle-ci ne perd pas de sa superbe grâce à Alan Mak, Andrew Lau et les autres. Aux côtés d'autres artistes, comme Johnnie To et Benny Chan, ils tiennent leurs positions pour permettre l'émergence d'une nouvelle garde, constituée de cinéastes comme Soi Cheang, qui vient d'ailleurs encore de nous pondre un chef-d'oeuvre du polar HK, Limbo.

Depuis, le cinéma hongkongais a continué à se démarquer, et Infernal Affairs n'y est pas pour rien : "J'espère que [ça lui a donné une nouvelle vie], parce qu'à l'époque avec le SARS et le ralentissement de l'industrie du cinéma à Hong-kong, j'ai senti qu'il y a eu une secousse dans l'industrie, qui a rappelé que les gens de Hong-kong peuvent faire des films à l'échelle internationale".

 

Infernal affairs : photoDodge this

 

Andrew Lau lui-même en a profité pour se consacrer à de gros projets, comme Initial D, toujours en collaboration avec Alan Mak, et finalement lui-même se laisse tenter par le rêve hollywoodien : "J'ai réalisé deux films qui ont été filmés et sont sortis aux États-Unis. Il y a eu The Flock, avec Richard Gere, et La Revanche des dragons verts, sur lequel Martin Scorsese a été producteur exécutif" Quand on lui demande s'il est toujours satisfait d'Infernal Affairs, 20 ans après, il acquiesce : "Bien sûr ! Je suis heureux et honoré qu'il ait une version restaurée en 4K, même si je ne l'ai pas vue encore".

Et lorsqu'on l'interroge sur le film de sa carrière qu'il aimerait voir sortir dans le même écrin, il ne cache pas son enthousiasme : "Tous, mais je pense qu'Initial D serait bien, ça serait sympa de voir ces scènes de poursuite en 4K". On espère qu'il sera entendu. En attendant, on ne boude pas notre plaisir de redécouvrir son monument impérissable sur grand écran.

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commentaires
Nino Novaky
23/03/2022 à 09:01

Le 1er est un joli hommage à Hard Boiled de Woo avec le même Tony Lung infiltré dans les triades, la rencontre sur les toits..Le 2eme se rapproche plus de ce Johnnie To a pu faire avec Election 1&2, luttes intestines et sans pitié et parfois bien cyniques.
Deux sagas a garder précieusement dans sa dvdtheque ;)

zetagundam
22/03/2022 à 21:18

J'ai beau avoir le coffret dvd de la trilogie depuis 15 ans, je m'aperçois que je n'ai toujours pas visionner les épisodes 2 et 3

MystereK
22/03/2022 à 21:14

Scorsese a dit dans une interview qu'il n'a jamais vu l'original et qu'il ne savait même pas au début qu'il s'agissait d'un remake, alors parler d'influence. J'ai été très déçu par son film qui ne possède pas la puissance d'Infernal Affairs ni les subtilité, il reste un produit de consommation américain certes très bien fait, mais loin d'être transcendant

Niko
22/03/2022 à 15:31

Je préfère largement l'original, scorsese est très surestimé, de même sur le remake de ce film

JohnnySunday
22/03/2022 à 14:43

L'heureux hasard du timing : l'article qui est publié pile après que je me sois fait les 3 films en salle ce week-end (jamais vus jusqu'à ce marathon). J'ai enfin pu comprendre le culte autour de ces films, qui est amplement justifié.
Un grand merci pour l'article qui me permet d'approfondir mon ressenti face à cette trilogie. Vous régalez, les gens !

Faurefrc
22/03/2022 à 12:00

Le premier volet que j’avais découvert en salles est un très bon film… mais je dois avouer avoir préféré son remake…
D’ailleurs, quand on y pense, il y a très peu de remakes qui atteignent la qualité voire surpassent l’original.
Scarface, True Lies… et ???