Notre-Dame brûle, À plein temps ... les nouveautés cinéma du 16 mars

La Rédaction | 16 mars 2022 - MAJ : 16/03/2022 12:44
La Rédaction | 16 mars 2022 - MAJ : 16/03/2022 12:44

Notre-Dame brûle, Alors on danse, Rocky IV: Rocky Vs. Drago... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 16 mars 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec Léa Seydoux (encore), Jean-Jacques Annaud du vieux Sylvester Stallone, de l'amitié, le retour d'une trilogie culte et infernale, le premier film du phénomène Jujutsu Kaisen et un gang de religieuses dangereux.

 

Notre-Dame brûle : photoBientôt en 4DX

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

 

Medusa

Durée : 2h07

 

 

De quoi ça parle : Dans le Brésil contemporain, Mariana, 21 ans, est une femme pieuse et parfaite. Avec son gang de filles masquées, elle lynche les femmes déviant du droit chemin religieux... jusqu'au jour où la tentation frappe à sa porte.

Pourquoi il faut le voir : Deuxième long-métrage de la réalisatrice Anita Rocha da SilveiraMedusa a évidemment des défauts. Il est bien trop poseur pour pleinement convaincre, notamment à cause de sa durée excessive (le film pourrait durer 30 minutes de moins facilement), et se repose trop sur ses multiples métaphores, symboliques et influences à l'image de David Lynch, John Carpenter et surtout Nicolas Winding Refn (le film jouant une carte parfois proche de The Neon Demon pour son ambiance).

Rien qui n'enlève toutefois à la pertinence du récit et du propos de Medusa. Le film de la Brésilienne parvient avec une belle habileté à s'attaquer aux dérives du Brésil de Bolsonaro, perdu entre un masculinisme toxique (ou plutôt une misogynie évidente du patriarcat) et un fanatisme religieux terriblement inquiétant. En explorant le fantastique, le film s'ouvre les portes d'un imaginaire pour mieux déconstruire une réalité, et espérer y trouver des clés pour mieux le rebâtir. C'est rarement subtil, mais régulièrement judicieux.

La note d'Écran Large : 3/5

Entre les vagues

Durée : 1h40

 

 

De quoi ça parle : Rêver, foncer, tomber, repartir, rêver encore, et recommencer. Elles ont l’énergie de leur jeunesse, sa joie, son audace, son insouciance. Deux meilleures amies, l'envie de découvrir le monde. Margot et Alma sont inarrêtables, inséparables.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'à l'image de ses deux personnages principaux, Entre les vagues est un film drôle, vif et audacieux, qui saisit avec énergie la fraîcheur et la vivacité de ses interprètes. Celles-ci, Déborah Lukumuena (Divines, Robuste) et Souheila Yacoub (Climax, Le Sel des larmes), forment un duo d'une alchimie folle dans une ode à la vie et à l'amitié d'une belle humanité, sans jamais tomber dans la mièvrerie.

Au contraire, la réalisatrice Anaïs Volpé parvient à déployer une incandescente pureté dans la première partie de son film, avant de bifurquer brutalement dans quelque chose de plus grave et amer. Si ce second segment appuie parfois un peu trop ses affects, tendant jusqu'à la limite du pathos, Entre les vagues reste un élan de vie entraînant, magnifiquement photographié par Sean Price Williams (Mad Love in New York, Good Time).

La note d'Écran Large : 3,5/5

l'histoire de ma femme

Durée : 2h49

 

 

De quoi ça parle : Jakob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la première femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy...

Pourquoi il faut le voir : Parce que L'Histoire de ma femme est le nouveau film de Ildikó Enyedi, la réalisatrice de Corps et âme. On y suit ce mari inquiet, interprété par le massif Gijs Naber, qui craint que sa femme, jouée par la magnétique Léa Seydoux, le trompe. Commence alors une fresque visuellement somptueuse (on remercie Marcell Rév, le chef opérateur de Sam Levinson depuis Assassination Nation) sur l'obsession et la peur de l'adultère.

Au jeu tout en fragilité dissimulée de Gijs Naber et à la performance magistrale d'ambiguïté de Léa Seydoux s'ajoute celle du dandy insupportable de Louis Garrel. Une galerie de brillants comédiens, donc, aux services d'un récit aux enjeux parfois un peu répétitifs qui étouffent par instants son émotion. En reste une mise en scène élégante et une conclusion - qui tend vers le fantastique - d'une grande beauté.

La note d'Écran Large : 3/5

JUJUTSU KAISEN 0

Durée : 1h45

 

 

De quoi ça parle : Yuta Okkotsu, un adolescent hanté par le fantôme de son amour de jeunesse, s'inscrit à l'école d'exorcisme de Tokyo pour venir à bout des fléaux qui s'attaquent aux innocents, et surtout, pour rompre la malédiction qui l'accable.

Pourquoi il faut le voirJujutsu Kaisen 0 est un petit bijou japonais dont on se souviendra longtemps. L'animation est réjouissante, pas seulement lors des scènes d'action, les décors sont beaux, certains plans sont contemplatifs... Que demander de plus de la part d'un long-métrage qui dépend d'une série d'animation ? On vous a dit que l'univers du film regorgeait d'éléments empruntés au cinéma d'épouvante ? L'ensemble parvient à être angoissant et spectaculaire.

Et le mieux dans tout ça, c'est que le film est un prequel, il n'est donc pas nécessaire d'avoir vu la série pour l'apprécier. On vous suggère quand même de vous faire accompagner par une personne familière à l'univers du manga ou de l'anime, elle pourra éventuellement vous servir après la séance.

La note d'Écran Large : 4/5

Notre critique de Jujutsu Kaisen 0

À PLEIN TEMPS

Durée : 1h25

 

 

De quoi ça parle ? Du parcours du combattant que mène Julie pour mener de front travail et rôle de mère, écartelée entre son activité dans un palace parisien, des déplacements contraignants et sa lutte pour  décrocher un poste à la hauteur de ses aspirations, elle va devoir juguler cette équation impossible avec la pire des nouvelles : une grève massive des transports.

Pourquoi il faut le voir ? Ceux qui se détourneraient du film en croyant y trouver un énième "drame social" n'ignorent pas seulement que cette appellation comme la mauvaise réputation faite au cinéma français en la matière sont largement fantasmatiques, mais passeront à côté d'un authentique film noir, doublé d'un thriller haletant. À travers ce portrait d'une femme au bord de la crise de nerfs, qui tente par tous les moyens de reprendre le contrôle d'une existence que les flux d'un système inhumain vouent à être broyés, c'est bien un cinéma radical et puissant qui se dessine.

Sous couvert de récit naturaliste, la caméra d'Eric Gravel nous donne à ressentir le temps comme une donnée physique, palpable, qui déforme et contraint le corps de Laure Calamy. Lancée dans une course contre la montre, vers un idéal qui se refuse à chaque étape du récit, on l'observe ourdissant mille plans pour redresser la barre, encerclée par autant d'adversaires directs ou indirects., et en creux c'est un passionnant traité du rôle du politique dans nos vies, dans nos rythmes, dans nos projets et nos (im)possibilités d'émancipation.

La note d'Ecran Large : 4/5

 

Les SORTIEs QU'ON CONSEILLE MOINS

 

Notre-Dame brûle

Durée : 1h50

 

De quoi ça parleLe récit, au plus près de ceux qui ont dû combattre l’incendie, de la lutte contre le feu qui ravagea la cathédrale Notre-Dame. 

Pourquoi on le conseille moins : Une expérience à réserver aux passionnés d’effets spéciaux et aux spectateurs mus par l’envie de découvrir un spectacle éprouvant, fréquemment très immersif. En effet, Jean-Jacques Annaud et ses équipes sont parvenus à reproduire, de manière convaincante, et parfois extrêmement impressionnante, l’action héroïque menée par une poignée de pompiers, dans des conditions extrêmes. Le soin apporté à la technique en général, mais aussi à la gestion du montage, pour reproduire l'incendie est source d'images techniquement ahurissantes et parfois très spectaculaires.

 

 

Malheureusement, le long-métrage a bien du mal à raconter quelque chose. Incapable de creuser ses personnages, ou de leur donner un quelconque autre enjeu que leur mission, il échoue à trouver la chair de son récit. Pas tant parce que son matériau de base n'est pas bon, mais bien parce que jamais le film ne parvient à accoler à l'évènement des ingrédients dépassant le simple fait divers, aussi paroxystique soit-il. Quant aux tentatives grossières de diversifier les enjeux, qu'ils s'intéressent aux problèmes de circulation parisiens ou à la sauvegarde des reliques, elles ne parviennent jamais à dynamiser l'action.

La note d'Écran Large : 2,5/5 

Rocky IV : Rocky Vs. Drago

Durée 1h33

 

 

De quoi ça parle : De Rocky IV, mais avec des scènes inédites et des scènes en moins.

Pourquoi on le conseille moins : Avec Rocky IV: Rocky Vs. Drago, Sylvester Stallone a voulu faire de Rocky IV un film plus sérieux, grave et premier degré. Sauf qu'il ne suffisait pas de virer toutes les scènes impliquant le robot-esclave de Paulie, de rajouter une voix-off anachronique et des plans en noir et blanc pour lui donner un ton plus dramatique. Le boxeur reste le parfait héros reaganien, qui porte dans ses bras musclés les sacro-saintes valeurs américaines et met fin à la guerre froide avec ses poings et un discours niais sur l'amour universel (mais sans ce petit message adressé à son fils, qui mine de rien humanise énormément ce personnage mégalo). 

Rocky IV transpire la surenchère, les années 80, le kitsch et témoigne de l'ego surgonflé de Stallone, mais c'est aussi ce qui fait tout le charme de ce plaisir coupable culte. Et c'est tout ce que Stallone essaie de contrebalancer (en vain). Avec pas moins de 40 minutes de scènes et plans inédits, le director's cut ne fait pourtant que quelques minutes de plus que la version originale, qui a été charcutée et rapiécée par-ci, par -là. Dommage donc que les combats rallongés soient la seule et vraie plus-value de ce director's cut, qui perd plus qu'il ne gagne. 

La note d'Écran Large : 2,5/5

 

LA RESSORTIE COOL

 

La trilogie Infernal Affairs

Sorties : 2004 et 2005 - Durées : 1h37, 1h49 et 1h57

 

Infernal affairs : photoPréparez-vous à voir beaucoup de gens se faire braquer

 

De quoi ça parle : De la bataille impitoyable entre la police et les triades à Hong Kong. Chan est un infiltré de la police chez les criminels et Lau une taupe des criminels chez la police. Leur affrontement se fera en toute discrétion, mais sera lourd de conséquences.

Pourquoi il faut les voir : Tout simplement parce que le premier volet est une pierre angulaire non seulement de l'industrie hongkongaise, mais aussi de la cinéphilie mondiale. En plus du célèbre remake de Martin Scorsese (oui on parle de Les infiltrés), qui lui a valu une pluie de récompenses, il a influencé nombre de polars, qui en ont prélevé sa noirceur et sa dimension aussi bien politique que mystique (ouais, carrément). Témoin halluciné des transformations culturelles de son temps, il n'en reste pas moins un modèle de nervosité et - pour le dire franchement - un monument cinématographique.

Ses suites, qui n'avaient pas eu le droit à une sortie salles en France à l'époque, méritent également d'être (re)découvertesAndrew LauAlan Mak et Felix Chong refusaient de rejouer les enjeux de leur chef-d'oeuvre et ont colmaté les trous de leur univers. De fait, le montage peut paraître un peu confus avec tous ces bonds dans le temps, surtout dans le cas du 3e opus, un beau sac de noeuds. Mais le procédé a le mérite d'approfondir des composantes de cet univers, comme une dimension plus politique encore dans Infernal Affairs 2 et plus psychologique dans Infernal Affairs 3. Le marathon est hautement recommandé.

Les notes d'Écran Large pour chaque film de la trilogie : 4,5/5, 3,5/5 et 3/5

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