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La Passion du Christ : le chemin de croix mystique et sacrificiel de Mel Gibson

Par Simon Riaux
15 novembre 2020
MAJ : 21 mai 2024
16 commentaires
Photo Jim Caviezel

Historique, sublime, insoutenable, gore, antisémite, mystique, grandiose, on aura tout lu et entendu sur l'épopée cinématographique de Mel Gibson. Décloutons ce long-métrage unique et mémorable. En 2004, Mel Gibson est un acteur iconique des années 80, symbole du héros puissant et rebelle, passé à la mise en scène, dont Braveheart vient de s’imposer comme un succès critique, comme populaire. Ni ses frasques ni ses déclarations provocatrices ne semblent pouvoir altérer l’image de l’icône, qui se lance alors dans un projet follement ambitieux.  Comme son titre l’indique, son prochain film, La Passion du Christ, traitera du martyr de Jésus. Parce qu’il va investir son sujet avec une force iconographique et une virtuosité stylistique qui n’appartiennent qu’à lui, il fera date, tant au box-office que dans la mémoire de ses très nombreux spectateurs. Mais s’il s’agit peut-être du grand œuvre de Mel Gibson, c’est aussi le long-métrage qui mieux qu’aucun autre, raconte ses propres démons et annonce sa chute.    Ceci est une tartine   SAINT MEL CONTRE LE RESTE DU MONDE  Le cinéphile pourrait avoir l’impression que seuls les grands réalisateurs, de loin en loin, osent se pencher sur la vie de Jésus ou sur les sujets bibliques. Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille, Le Roi des rois de Nicholas Ray, L'Évangile selon Saint Matthieu de Pasolini, La dernière tentation du Christ de Scorsese ou Jésus de Nazareth par Franco Zeffirelli apparaissant comme les plus nobles représentations du genre.  Mais c’est oublier que derrière cette avant-garde plus souvent prestigieuse que provocatrice, le sous-genre se compose en grande partie de productions naïves et bigotes à destination du seul public américain. Des produits formatés tels que La Résurrection du Christ, rarement exploité au-delà de l’Amérique du Nord, exploitant une lecture volontiers niaiseuse des évangiles. Un cinéma que La Passion du Christ va pour ainsi dire pulvériser instantanément.  Tout, dans le projet comme sa réception, atteint des proportions exceptionnelles. À commencer par l’exigence du cinéaste de tourner le film en  araméen et en latin (un choix radical qu'il prolongera sur Apocalypto), pour essayer de coller à l'esprit et l'âme de son sujet. Soit un travail colossal de pré-production, de préparation historique, de répétitions, mais également d'interprétation, le casting ayant non seulement à interpréter des langues mortes, mais à leur conférer une authenticité qui puisse toucher le public. Le défi est énorme, mais ne satisfait pas tout à fait Mel Gibson, pour qui il est préférable de monter puis projeter le film sans sous-titres, tant il est convaincu que les comédiens et la représentation d'épisodes religieux connus suffiront au public pour comprendre l'action. Il devra revenir sur ce choix pour la sortie du film en salles, mais pas de gaieté de coeur.   Plus la classe qu'Assassin's Creed ?   Le tournage sera particulièrement éprouvant. Jim Caviezel, qui joue Jésus, trouve le moyen de pren...

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WWallace

Un film sublime! C’est pourquoi je déplore que certaines personnes de nos jours encore arrivent à considérer ce film comme antisémite alors qu’il ne fait rien de plus qu’adopter la vision des évangiles au sujet des prêtres juifs. La Passion du Christ est un miracle et Gibson est un génie, il y a dans ce film une véritable vision des sociétés humaines et de l’homme en général, comme chaque héros gibsonien, Jésus est confronté au plus bas instincts de l’être humain, l’être humain pour lequel il donnera tout de même sa vie, affrontant les pires souffrances pour le laver de ses péchés (passé, présent et futur). Je suis également fasciné par la manière dont Gibson inscrit son film dans une tradition artistique multiséculaire, convoquant les plus belles figures de l’art chrétien ainsi que les grands maîtres de la peinture de la Renaissance (Ex: Le Caravage). Bref, une œuvre d’art à couper le souffle que chacun devrait avoir vu une fois dans sa vie. Pour ma part, ce film fut une claque que je n’oublierais jamais de ma vie. Un immense miracle cinématographique.

Squeezy Henry

Le film qui exorcise les anticléricaux tellement il redonne de la puissance à La Croix, au sacrifice du Christ et à l’évangile respecté à la lettre (jusqu’aux 23 coups de flagellation de fouet à dents cloutées !) tout en développant une imagerie entre Le Caravage (pour le sang, le casting) et Le Greco (pour les tons ocres, l’épure).
M’étonne pas que certaines âmes tièdes n’arrivent toujours pas à le regarder…c’est juste trop fort !

beyond

Il paraît que Mel Gibson n’a pas choisi Daniel Day Lewis pour le rôle car il le trouvait trop européen ?

Thekiller

Un chef d’oeuvre, Mel Gibson est clairement le plus grand réalisateur de notre temps.

Phil06

Si il y a bien un film que je n’ai jamais eu les c…lles de regarder c’est bien celui là.
Pourquoi? Peut être par peur de pas en ressortir indemne.

sylvinception

@Flash : on parle ni de L’Exorciste, ni d’un Massacre à la tronçonneuse, ni d’un Cannibal Holocaust…

Redescendez sur terre sérieux, le film de Gibson c’est du grand guignol hystérico-catho, rien de plus.

alulu

A propos de Mel
https://www.youtube.com/watch?v=AbkPjTW85O8

Tuk

@的时候水电费水电费水电费水电费是的 alulu
« Jesus en prend plein la tronche… Je n’ai pas aimé, un supplice à regarder »

C’et ce qui fait que les gens se mettent à le plaindre justement, les gens qui lui lancer des pierres se sont mis a avoir de la pitié devant cette horreur…

Kyle Reese

Tout comme Flash et Coco … mais j’attendrai encore une période plus lumineuse pour le voir et en sortir plus facilement.

coco

flash idem comme toi !! en plus dommage qu’il soit pas en français !