FIFIGROT : pourquoi la 8e édition du délire Grolando-toulousain s'annonce absolument dingue

La Rédaction | 13 septembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 13 septembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Il y a les festivals de cinéma, et il y a le FIFIGOT. Pourquoi la manifestation Grolando toulousaine sera l’éruption de folie cinéphile de la rentrée ? Bah on vous explique.

Alors que Deauville et L’Étrange festival battent leur plein, un autre évènement se prépare, qui rend justice au concept même de célébration. Du 16 au 22 septembre prochain aura lieu le 8e Festival international du Film Grolandais de Toulouse, qui se déroulera comme son nom l’indique, loin de Vesoul.

Souvent réservés aux professionnels, ou tout simplement peu accessibles au public, les festoches consacrés au 7e Art ne sont véritablement des fêtes que pour une poignée de happy fews. Heureusement, plusieurs évènements s’efforcent encore et toujours de demeurer des panégyriques de la teuf, de glorieux hosannas assaisonnés de cinéphilie et d’alcool tiède. Le FIFIGROT en est le plus digne représentant.

 

photo"Viens, on est bien."

 

DES INÉDITS QUI TABASSENT

Commençons comme il se doit par jeter un œil à la sélection, comme d’habitude, on y trouve, parmi les diverses catégories, quantité de surprises, curiosités, voire carrément poids lourd du cinoche. La compétition officielle contiendra son lot de poil à gratter, et accueillera deux œuvres majeures, découvertes il y a quelques mois à Cannes.

Les festivaliers devraient recevoir leur première claque dès l’ouverture des hostilités grâce à It Must Be Heaven d’Elia Suleiman. Dans son propre rôle, le réalisateur s’imagine fuyant la Palestine pour financer son nouveau film. L’introspection créatrice se mue en délire absurde alors que le gratin du cinéma mondial se précipite pour (ne pas) l’aider, le renvoyant sans cesse à ses origines et à la perception du conflit israélo-palestinien. Une pépite imprévisible et d’une liberté rafraîchissante.

On pense bien sûr au frappadingue First Love de Takashi Miike, qu’on n’avait pas vu en aussi grande forme depuis quelques années. Le metteur en scène japonais suit les pérégrinations romantiques d’un jeune boxeur aux poings létaux et d’une call-girl toxicomane, alors que tout ce que leur entourage contient de psychopathes ivres de violence et désireux de mettre la main sur une livraison de drogue se lance à leur poursuite. Formellement ahurissant et sévèrement rigolo.

 

 

La sélection Midnight Movies tapera là où il faut avec The Lighthouse de Robert Eggers, le réalisateur ultra-hypé de The Witch. Très apprécié à Cannes, le film nous enferme aux côtés de Robert Pattinson et Willem Dafoe, gardiens d’un phare où à peu près tout ce qui peut vous vriller le crâne s’est donné rendez-vous. On vous en cause par ici. Cette sélection accueillera parallèlement Knives and Skin de Jennifer Reeder, que nous comptons voir très prochainement et qui nous fait méchamment de l’œil : il y est question de la disparition d’une ado au cœur d’une petite ville de l’Illinois, qui va mettre en lumière les secrets et vices de toute une communauté.

Autre choc attendu, la projection le 19 septembre d’Adoration, le nouveau film de Fabrice Du Welz (Calvaire, Vinyan, Message from the king), dont le trailer nous a tout simplement laissés bouche bée. Une histoire d’amour absolu, une errance solaire portée par deux adolescents magnétiques et un Benoît Poelvoorde inquiétant. On en salive d’impatience.

 

 

Mentionnons aussi la très belle sélection « les Dictateurs Fous », composée d’œuvres extrêmement diverses, auscultant les questions du pouvoir, de l’autoritarisme et de son analyse. Entre Échos d’un sombre empire de Werner Herzog (sur Bokassa), Général Idi Amin Dada : autoportrait de Barbet Schroeder et Comment j’ai appris à surmonter ma peur et aimer Ariel Sharon, les cinéphiles vont en prendre plein les mirettes. Et FIFIGROT oblige, ils pourront s’aérer le cerveau grâce à la projection d’Iron Sky 2, qui demeure, comme chacun sait, une des plus fines analyses qui soit sur les dangers du Nazisme et de la chevauchée de T-Rex.

Enfin (mais on y reviendra bientôt en détail), le festival se conclura en apothéose avec Bacurau, une des énormes claques du dernier Festival de Cannes.

 

 

DES REPRISES QUI CLAQUENT

Au-delà de ses inédits qui feront plaisir à voir, la manifestation déroule un sacré programme de reprises, allant des classiques instantanés aux récentes folies. Rendons grâce aux reprises Grolandaises, qui permettront au public de découvrir Yves, la dinguerie réfrigérée de Benoît Forgeard, où un frigo devient une star du rap. Un bide immérité en salles, qu’il sera vital de rattraper. Dans la même section l’excellent Assassination Nation (notre critique ici) s’unira au mordant Ne coupez pas !, et à ses zombies méta (notre critique par ).

 

photo, Mel Gibson, Vince VaughnMel et Vince vous attendent avec Traîné sur le bitume

 

Les cinéphiles amateurs de pétages de crânes, de bris d’os et de dialogues inoubliables seront comblés avec une section dédiée à S. Craig Zahler, cinéaste redoutable, qui n’a pas encore eu les honneurs d’une véritable sortie cinéma en France mais s’est néanmoins taillé une solide réputation d’artisan culte.

Ses brillants Bone Tomahawk et Traîné sur le bitume seront diffusés sur grand écran, deux occasions exceptionnelles de se frotter à un cinéma qui mérite franchement le grand écran et s’en voit injustement privé.

Enfin, le FIFIGROT ne serait pas le FIFIGROT sans une programmation bien tarée, qui gratte comme il faut. Ce sera le cas avec la sélection Nazis dans le Rétro, qui présentera deux perles trasho-anarcho-provoco-nihilisto-érotiques du genre, à savoir Gretchen sans uniforme et Salon Kitty. Il y sera question de vilains nazis pervers, d’espionnage, et de parties de jambes en l’air guerrières. Un sommet de cinéma dément et déviant, d’une audace et d’une intelligence souvent oblitéré par le voile de scandale qui recouvre le genre.

 

photoBonjour Gretchen.

 

DU JAJA QUI COGNE

Et quand on vous disait que le festival était aussi une fête, c’est car le spectateur désireux de prolonger son expérience (ou de la préparer) autour d’un litron de bière ou d’un petit ballon de jaja sera en terrain ami. Entre le Grofort (comme un before, mais pire), le drive in, les Gro Concerts, la Marche Milito-Grolando-processionnaire d’ouverture, inauguration du Gro Village (haut lieu de restauration éthylico culinaire) et l’apéro-concert, communion, célébration et intelligence collective seront une nouvelle fois au cœur de l’évènement.

Ce dernier a d’ailleurs poussé le vice génie jusqu’à vous préparer une petite sélection « Éloge de l’éthylisme », rien que ça, où on trouve trois propositions fort sympathique. De la série B pleine de monstres alcoolos avec Grabbers, un condensé de Britisherie teinté de SF mélancolique avec Le Dernier Pub avant la fin du monde et enfin, le délicieusement purulent Golden Glove (qui nous avait bien marqués ici), dans lequel on démembre ses voisines, mais en buvant du schnaps.

Vous l’aurez compris, si du 16 au 22 septembre, vous n’êtes pas à Toulouse, vous aurez probablement raté votre vie.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

 

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commentaires
Bad Taste
13/09/2019 à 18:52

Ça donne sacrément envie en effet.
L'ancien accro à l'Étrange Festival qui sommeille en moi ne peut être que subjugué par une telle programmation.
Dommage que j'habite plus près de Vesoul que de Toulouse. :-/

L'Indien zarbi à moitié a poil.
13/09/2019 à 15:29

Je mourrirai pour toi.