Les Enfants de la mer, Promare, Le mystère des pingouins : l'animation japonaise vit-elle enfin sa révolution ?

Christophe Foltzer | 24 août 2019 - MAJ : 08/12/2021 16:39
Christophe Foltzer | 24 août 2019 - MAJ : 08/12/2021 16:39

Il s'est passé quelque chose de grand et de beau dans nos salles cet été et vous ne l'avez peut-être pas remarqué. Quasiment chaque semaine sortait un nouveau film d'animation japonais au cinéma, chose qui n'était plus vraiment arrivée depuis presque 20 ans.

Forcément, une telle profusion en si peu de temps nous fait extrêmement plaisir. D'autant que, si vous avez lu nos critiques (et on espère que c'est le cas), vous vous êtes rendu compte que les distributeurs ne se sont pas fichus de nous et nous ont sorti le haut du panier. Qu'il s'agisse de l'extraordinaire Les Enfants de la mer, de l'excellent Le Mystère des pingouins, du totalement barré Promare ou du bon Wonderland, le Royaume sans pluie, la qualité était toujours au rendez-vous. La variété aussi. Et cela nous amène à une conclusion un peu étrange que nous allons à présent développer : et si la japanimation connaissait actuellement une révolution interne et que personne n'y faisait attention ?

 

photoAllez, on plonge

 

LE LOURD HÉRITAGE D'HAYAO MIYAZAKI

Avant d'aller plus loin, mettons quelques petites choses au clair : l'offre étant extrêmement fournie en termes d'animation japonaise, il a bien fallu choisir son angle. Ainsi, nous nous concentrerons uniquement sur les films cinéma avec une exploitation dans les salles françaises. Pas de séries animées ici, pas d'exclusivités japonaises non plus, il s'agit d'y apporter un point de vue occidental. Parce que l'on sent bien que l'animation japonaise depuis une quinzaine d'années a des vues internationales et semble de plus en plus calibrer ses productions en fonction des goûts du public mondial.

 

Mon voisin TotoroMon voisin Totoro

 

Et tout le mérite en revient à Hayao Miyazaki en premier lieu, qui a vraiment donné ses lettres de noblesse au médium dans le coeur du grand public et des non-initiés en proposant des aventures à portée universelle capables de plaire à tout le monde.

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commentaires
Chevalier Shakka
24/08/2019 à 18:37

Eh ben... y'a des commentaires...
Un gros bisou à Simon.

Devilgilles
24/08/2019 à 14:46

Il sont peut être magnifique le seul problème c’est la distribution qui et le plus problématique que quelques salles et une grande partie vers Paris à croire que l’on a qu’une ville en France ????

Number6
24/08/2019 à 11:50

Dommage qu'il n'y ait pas de système de point pour voir les articles. Encore une fois je comprends votre démarche, mais un sous est un sous. Dommage car cette article me plairait bien.

2501
24/08/2019 à 11:30

Vous vous emballez vite...
Aucune de ces œuvres n'a le niveau d'un Jin-Roh ou d'un Perfect Blue (puisque la comparaison est là).
Bon il me reste à voir Penguin Highway, mais pour les autres, franchement, vous en faites des caisses. Quand on est critique il faut parfois revoir ses classiques, hein. ;-)

Je peux comprendre qu'on puisse être emporté par Les Enfants de la mer. Rien que visuellement le film vaut le coup d’œil, et impose une mise en scène assez fascinante. Enfin, plutôt une réalisation technique (par le talentueux Studio 4C), parce qu'aux niveaux narratif et caractérisation, le film pèche beaucoup (sans mauvais jeu de mots). On peut très facilement se désintéresser de l'intrigue, et encore plus de l'abstraction du dernier acte, sur un fond un peu creux.

Promare est un gros délire bruyant. A l'époque, des FLCL ou Dead Leaves ont fait beaucoup mieux. Là le postulat est sympathique, mais les personnages insupportables, et il faut aimer que le délire formel soit davantage dans les designs et les explosions à répétition, que dans la mise en scène (pas si inventive que ça). Bref, ça fait mal au crâne, et c’est quand même assez stupide.

Wonderland... Ce film est une catastrophe. La caractérisation est nulle (l'évolution de l'héroïne ? nada), l'aventure une succession de saynètes sans logique, l'humour fait les montagnes russes, et le climax est embarrassant. Restent quelques décors assez enchanteurs (la facture technique est de toute façon au rendez-vous même dans les œuvres les plus moyennes en matière de japanime). Mais ce récit est un calvaire sans queue ni tête, une parodie de film "à la Miyazaki" à tous les niveaux. Un minimum d'esprit critique ne pardonne pas ces personnages et cette intrigue en carton.

Le dernier Yuasa, Ride your Wave, découvert à Annecy en même temps que les 3 cités ci-dessus, n'a pas eu la chance d'une sortie salles estivale. Dommage, c'était le meilleur des 4. Frais, énergique, ce conte aquatique ose une fantaisie réaliste qui se base avant tout sur des personnages attachants, puis sur une mise en scène totalement folle et virevoltante (le film de surf ultime avec des mouvements de caméra qui semblent s'affranchir des limites de l'animation 2D).
Heureusement que Masaaki Yuasa est là pour insuffler un peu de vie et d'originalité dans un secteur sous perfusion depuis 20 ans.

Chris11
24/08/2019 à 10:43

"Parce que l'on sent bien que l'animation japonaise depuis une quinzaine d'années a des vues internationales et semble de plus en plus calibrer ses productions en fonction des goûts du public mondial."
Ce qui est pour moi l'explication de la pauvreté de ces derniers films, pas signe de richesse. Etrange que vous vous extasiiez dessus alors que ce qui faisait le sel d'un Miyazaki, c'est bien parce que ses créations sont japonaises, qu'il retranscrivait sur dessin animé son monde et ses rêves. Comment s'extasier devant une production calibrée pour plaire au plus grand nombre?? Devant un réalisateur qui se demande combien de biftons il va tirer en Europe ou aux USA en fonction de s'il rajoute ou modifie telle ou telle scène.
Je ne capte pas comment en 2019 il peut encore y avoir des gens capables d'imaginer que le mélange des cultures est une richesse. C'est le partage et la découverte qui enrichissent. Pas le mélange et l'adaptation.