Venom, Spider-Man... et si Sony était le seul vrai concurrent de Marvel ?

La Rédaction | 13 décembre 2018 - MAJ : 13/12/2018 10:49
La Rédaction | 13 décembre 2018 - MAJ : 13/12/2018 10:49

Disney vient de réaliser à nouveau une année florissante, qui consacre une fois de plus le studio comme un acteur surpuissant de l’industrie hollywoodienne, dont la domination au box-office semble ne pas se démentir. Et en dépit d’une écurie super-héroïque au firmament, tonton Mickey, va peut-être devoir se méfier d’un concurrent inattendu.

 

photoUn bad guy qui a les crocs

 

Bien sûr, Marvel a été pour beaucoup dans la mainmise de l’entreprise sur le cinéma grand public, et personne n’a oublié le succès planétaire d’Avengers : Infinity War, dont la suite a explosé le record de visionnages en ligne pour une bande-annonce en 24h. À bien des égards, l’entreprise que représente le MCU est une réussite internationale, unique dans l’histoire du cinéma.

Et pourtant, Sony vient tailler de sévères croupières au champion de l’adaptation de comics. Alors que Warner attend encore de retrouver le contrôle de ses propres licences, que la Fox a été dévorée par Mickey, personne ne s’attendait à voir Sony s’imposer comme un challenger, à fortiori avec des tronçons d’un univers découpé grossièrement pour permettre à Marvel d’utiliser Spider-Man aux côtés des Avengers. Pourtant, en seulement deux films, Venom et Spider-Man : New Generation, Sony est parvenu à déchaîner un enthousiasme inattendu.

Pourquoi ? Comment ? Et peut-il espérer devenir le challenger de Disney ?

 

photoLe grand saut

 

FLATTER LE PUBLIC ET LA CRITIQUE

Ce qui fait la particularité de la réussite des studios Disney tient peut-être dans une alliance inattendue entre grand public et presse. En effet, si bien souvent la presse se montre peu amène avec les blockbusters, il faudrait être aveugle pour ne pas avoir remarqué la bienveillance avec laquelle la critique accueille la grande majorité des films Marvel.

Une situation qui tient à de multiples facteurs allant de la relative facilité à travailler les films Disney, en passant par le talent incontestable du studio en matière de promotion, jusqu’à l’ignorance d’une partie des commentateurs, trop peu familiers de l’univers des comics pour se risquer à une critique « dure » de films adorés du public.

 

photo, Tom HardyLa presse ne lui sourit pas, mais le public l'adore

 

Une exigence que ses concurrents n’étaient pas parvenus à émuler, comme Warner a pu en faire l’amère expérience après les réceptions catastrophiques de Batman v Superman : L'Aube de la justice puis Suicide Squad et enfin Justice League. Reste à voir si Aquaman parviendra à renverser la vapeur.

Mais Sony semble avoir trouvé au cours de l’année 2018 un étonnant équilibre. Si Venom a été adoré du public, qui se rue encore en masse pour regarder Tom Hardy léchouiller des homards crus, la critique internationale a globalement éreinté le film. Cela ne l’empêche pas pour autant de s’apprêter à enterrer tous les films du DCEU au box-office mondial. Avec plus de 850 millions de dollars de recettes, alors que son exploitation n’est pas finie et vient d’être prolongée en Chine, Venom est un succès monstre, déjà bien supérieur aux 622 millions d’un Ant-Man et la Guêpe par exemple.

 

photoUn héros, mais déjà un univers étendu ?

 

Pour autant, Sony peut se targuer d’avoir su également se mettre la critique dans la poche, avec Spider-Man : New Generation, qui provoque un enthousiasme que la licence n’avait pas connu depuis Spider-Man 2 de Sam Raimi. Proposition de mise en scène très forte, portée par un scénario brillant, le film pourrait même griller Black Panther dans la course aux récompenses institutionnelles. Quant au succès public, les fêtes de Noël qui lui tendent les bras semblent lui assurer de très belles entrées.

Bref, Sony aura su amener presse et amateurs de super héros ensemble dans les salles obscures, une équation complexe et prometteuse. Gageons d’ailleurs que le futur Venom 2 sera reçu avec beaucoup plus de prudence et d’indulgence…

 

photo, tom hardyTom Hardy

 

SAVOIR RESTER SIMPLE

Au cinéma, Marvel va faire face à un défi qui a failli coûter la vie à l’entreprise, lorsqu’elle n’était qu’un « simple » éditeur de comics. Au mitan des années 90, Marvel a multiplié les sous-intrigues, complexifié ses publications altéré ses héros, tant et si bien qu’entamer la lecture d’une de ses publications est un véritable labyrinthe, tandis que les lecteurs se lassent et que plus personne ne sait par quel bout prendre cette mythologie touffue.

Pour se refaire, l’éditeur vendra en catastrophe de très nombreuses licences, qui provoquèrent l’avènement des super-héros au cinéma. À bien y regarder, Disney pourrait être dans une situation analogue si le studio ne prend pas garde aux prochains développements de ses marques. En effet, on voit déjà comme il est complexe pour le studio de promouvoir simultanément Captain Marvel, qui sortira juste avant Avengers : Endgame mais en introduira la résolution, sans évoquer trop lourdement Spider-Man : Far From Home, dont le héros est actuellement décédé.

 

AfficheUn héros renversant ?

 

Bref, à moins de naviguer avec une grande habileté, Mickey risque de perdre les fans des héros qui disparaîtront prochainement, de lasser ceux qui n’y voient plus clair, mais aussi de décourager les jeunes spectateurs qui redouteraient de ne pouvoir suivre le bousin sans se fader une vingtaine de films.

Face à la choucroute Avengers, qui devra en outre digérer les X-Men de la Fox, l’univers encore ultra-simple de Sony pourrait séduire. Même si le studio a pris soin avec Spider-Man : New Generation d’étendre suffisamment la mythologie du tisseur pour se réserver bien des espaces à exploiter, Sony propose encore au grand public un catalogue totalement accessible.

D’un côté les aventures de Venom (et prochainement de Morbius), et celles du Spider-Man animé de l’autre, avec, peut-être, en ligne de mire, une renégociation ou une récupération des droits d’exploitations de Spidey « live ». Un monde relativement facile à appréhender, limpide, où il semble impossible de se perdre, porté par deux gros succès récents. Voilà qui pourrait se transformer en énorme appel d’air dans les années à venir, pour peu que Sony batte bien ce fer encore tout chaud.

 

Photo VenomVenom en route pour le milliard ?

 

TENIR SON BUDGET

Bien sûr, Sony est encore très loin des scores d’un Disney, surtout quand on constate les 2 milliards de recettes d’un Avengers : Infinity War. Mais Sony, contrairement à Disney, n’est pas encore entraîné dans une course à l’échalotte budgétaire. Quand la dernière teuf des Avengers pourrait avoisiner les 400 millions de dollars de budget, tout indique que Venom n’a pas coûté plus d’une centaine de millions de dollars.

Une facture qui assure au film une rentabilité bien supérieure à entrées égales, et qui fait courir un risque bien moindre à Sony qu’à Disney. Le constat est rigoureusement le même du côté de Spider-Man : New Generation, qui avec 90 millions de budget, pourra sans mal attirer des grappes de mômes et de parents disponibles aux alentours de Noël.

Par conséquent, Sony, qu’on se représentait dans un état de chaos après l’abandon des Amazing Spider-Man puis une série de cyber-attaques embarrassantes, apparaît aujourd’hui maître d’un agenda qui pourrait lui être extrêmement favorable, avec l’assentiment du public et d’une part grandissante de la critique.

 Photo CarnageVers des lendemains qui chantent ?

 

Bien sûr, la domination de Marvel ne saurait être remise en cause en quelques mois à peine. Après dix ans de succès jamais contredit, la filiale de Disney semble en pleine possession de ses moyens. Mais contre toute attente, Sony vient peut-être de se positionner comme son seul concurrent sérieux.

 

Affiche

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commentaires
Max
17/12/2018 à 18:40

Vos yeule venom c'est ultra bon

dab
16/12/2018 à 23:25

il faut vraiment aimer le personnage venom du comic pour kiffer le film, sinon c'est mauvais, moi perso voir encore une fois venom dans un film: je me régale malgré la nullité de la réalisation...

Geoffrey Crété - Rédaction
14/12/2018 à 15:02

@Dutch Schaefer

Parfaitement calme, zéro agressivité : j'ai simplement repris votre ton et l'énergie de votre message ;)

Vous aurez certainement noté le point d'interrogation du titre, qui indique donc clairement qu'on s'interroge, et pas qu'on affirme : on ne voit rien à ajouter hormis vous répéter que face au succès financier de Venom (et on parle bien de business, puisqu'on a répété que le film était raté pour nous) et à l'engouement autour de Spider-Man : New Generation, la question nous semble très intéressante, et pertinente.

Et on explique pourquoi elle nous semble intéressante et pertinente dans l'article. On ne fait aucun plan sur la comète, on prend juste le pouls du genre, là, fin 2018, suite à deux productions Sony qui envoient des signaux clairs. Voilà tout ;)

Dutch Schaefer
14/12/2018 à 14:50

Geoffrey Crété - Rédaction
Ouuuulllaaaa mais calmons nous! Je n'ai agressé personne!
J'évoquais simplement (en quelques lignes...) le fait que vous faites un titre "accrocheur" pour nous parler d'un,
un film immonde et nul qui est une insulte aux bandes dessinées (qui je le reconnais à fait un carton énorme!!!!! Mais cela ne présage plus de rien dans l'univers du cinéma actuel! Roi un jour, clodo le suivant).
Et en second, d'un DA (qui visiblement à des qualités à n'en point douter!) ne rentrant pas réellement dans la catégorie des poids lourds super héros en live!
Mais mon problème vient du titre de votre article, qui fait dans le très déterminé!
En quoi, un film pourrav' et un DA vont venir faire basculer le géant Marvel (et je suis loin d'être un fan du MCU... Bien au contraire!)?
DC et Warner pataugent dans la choucroute depuis un moment, alors que MAN OF STEEL laisser présager que LE concurrent de Marvel était enfin là...

Alors, ok, ok, Sony réalise un coup fumeux avec sa M**** de Venom! Mais après?
Donc lorsque je parle de "s'enflammer", je veux juste souligner le fait d'attendre encore un ou deux films avant de voir là un challenger sérieux au MCU et ensuite de donner encore une dernière chance à DC (Aquaman? Wonder Woman 1984) pour se relever et reprendre le combat!

Voili Voulou... ;-)

fat359
13/12/2018 à 23:09

Venom ça à marché mais c'est quand même nul donc le 2 je n'irais pas le voir ou alors je le stream

jorgio69
13/12/2018 à 18:23

Financièrement et au niveau du catalogue DC pourrait être le concurrent le plus sérieux... Pourrait être... Monde de merde...

Geoffrey Crété - Rédaction
13/12/2018 à 17:55

@Dutch Schaefer

Où est donc le problème, qu'on en parle ?
Etant donné qu'on a largement dit que Venom était à nos yeux un ratage (au point d'avoir été plusieurs fois insultés pour ça depuis avant la sortie)... et qu'on met ici en avant le succès économique de ce film, qui est une victoire claire pour Sony... et que New Generation est une victoire critique et artistique pour pas mal de monde, qui s'annonce pas trop mal au box-office également...

On explique ici que les signaux sont jusque là au vert pour Sony, qui a une stratégie a priori curieuse, mais qui semble payer. Nulle part nous ne disons être mediums ou s'enflammer. On argumente simplement que Sony se place face à Marvel Studios, et que les deux faces (succès et qualité, sur deux films différents) de cette pièce lancée sur l'industrie des super-héros, c'est significatif

Et Shyamalan ne joue absolument pas dans la même cour. On parle ici de blockbusters et univers étendus massifs, à un niveau industriel. Glass n'a aucunement cette ambition et objectif (et tant mieux, on a envie de dire).

Dutch Schaefer
13/12/2018 à 17:41

@Ethan Hunt: entièrement d'accord!
Je me suis fait la même réflèxion!
Venom est une bouse!(je préfère 1000 fois plus BvS! Il n'y a pas photo!)
Et le Spider-Man New Generation reste du domaine du DA!
Donc on va pas s'enflammer chez EL!
Les scores sont à n'en point douter ahurissants!
Mais la qualité....? Hein? La qualité? On en parle?

Adri
13/12/2018 à 12:51

Ethan Hunt tu as 100% raison ! M Night Shyamalan est même à mon sens, au-delà de Marvel etc..

Commentaire
13/12/2018 à 12:38

Bon sang que le film Venom est nul

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