Jurassic World 2 : le meilleur et le pire de Jurassic Park en un film
Jurassic World : Fallen Kingdom est ce soir à 21h10 sur TF1.
Retour en détail sur Jurassic World : Fallen Kingdom, la suite de Jurassic World.
Trois ans après le succès monstre de Jurassic World de Colin Trevorrow, la saga culte lancée par Steven Spielberg est de retour dans Jurassic World : Fallen Kingdom. Cette fois, c'est Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat, The Impossible, Quelques minutes après minuit) qui met en scène l'aventure, à nouveau portée par Chris Pratt et Bryce Dallas Howard.
Après un Jurassic World pas vraiment satisfaisant et réussi, la suite est-elle plus enthousiasmante ? Oui, comme expliqué dans notre critique. La rédaction revient maintenant en détail sur les qualités et défauts du film, dans l'habituel meilleur, pire et moyen.
ATTENTION SPOILERS
LE MEILLEUR
L'INTRO
Commencer un Jurassic Park sous l'eau est une bien belle idée, qui place d'emblée l'atmosphère inquiétante de Jurassic World : Fallen Kingdom. La suite s'ouvre ainsi dans les profondeurs aquatiques du parc, où deux pauvres hommes cherchent le squelette de l'Indominux Rex, attrapé par le mosasaure dans le climax de Jurassic World. Sur la terre ferme, quelques hommes de main attendent le précieux chargement sous une pluie battante, en pleine nuit. L'issue cauchemardesque est évidente, imminente, et succulente.
Juan Antonio Bayona annonce clairement que son film lorgne du côté de l'horreur et de l'angoisse avec cette entrée en matière spectaculaire mais surtout sensationnelle, où la menace est tapie dans l'ombre pour mieux en maîtriser les effets. Un éclair qui laisse apparaître une silhouette colossale dans l'eau, une poursuite à travers des containers, une victime annoncée qui se tortille dans les airs au-dessus des machoires du T-Rex, l'apparition attendue du mosasaure : en quelques minutes, le réalisateur orchestre un pur moment de cinéma à grand spectacle, à cheval entre la tension et l'action. Et annonce même discrètement la direction de l'histoire avec cette porte littéralement entrouverte sur un chaos globalisé.
LA GÉNÉROSITÉ
LE STYLE
Filmer la jungle ou les coursives bétonnées d’un parc d’attraction : voilà pour la charte esthétique de Jurassic Park, conceptuellement limitée, voire piégeuse pour qui ne sait pas comment la réinventer. Désireux sans doute de ne pas se casser les dents sur les palmiers en mousse de Jurassic World et d’esquiver les fourches caudines d’un parc générique, Juan Antonio Bayona opère une double révolution.
Il pulvérise la jungle à coup d’éruption volcanique, avant de substituer au centre de loisir un manoir de cauchemar gothique. Deux situations qui permettent au réalisateur de varier les mouvements de caméra, de jouer avec la perspective, et de nous offrir à chaque apparition de nouveau dinosaure un festival de perspectives faussées et d’ombres portées.
Le sang barcelonais de son auteur irrigue tout le film, qui vire régulièrement au conte préhistorique, plutôt qu’au blockbuster aseptisé. C’est bien sûr cette patte stylistique qui permet en premier lieu à Fallen Kingdom de se différencier du tout venant des super productions contemporaines.
LE CHANGEMENT DE DÉCOR
Exception faite d’un climax rigolo mais anecdotique dans les rues de San Diego dans Le Monde perdu : Jurassic Park, tous les épisodes de la saga ont toujours été cantonnés aux îles Sorna et Nublar. Par conséquent, quand il ramène tout son bestiaire dans un manoir de Californie du Nord (qu’on jurerait perché sur une colline bavaroise), Juan Antonio Bayona bouleverse les thèmes et la charte de la licence.
Non seulement les dinosaures menacent de fondre sur le territoire américain dans son ensemble, ce qui transforme sacrément les enjeux de la deuxième partie du film, mais cette gigantesque bâtisse aux airs de fantasme de fan de la Hammer bouleverse également l’atmosphère de Fallen Kingdom. Dans ce décor où l’on s’attend à croiser Frankenstein et Dracula, notre imagination et la tension sont décuplés, alors que les dinosaures basculent soudain dans un conte qui nous renvoie délicieusement dans les ténèbres du film de monstres à l’ancienne.
LA FIN, COUILLUE
Quelque chose bascule à la fin de Jurassic World : Fallen Kingdom, à l'écran mais également dans l'imaginaire du spectateur. Habitué à voir chaque film se clore de manière à peu près définitive, sans aucune nécessité de suite hormis celle des banquiers, le public verra pour la première fois de la saga le règne des dinosaures dresser la queue dans le monde moderne.
Après les hésitations de Claire, la petite Maisie a décidé de sauver et relâcher les dinosaures capturés, tandis que le discours de Malcolm explicite (si besoin était) que tout va basculer. Une décision annoncée dès l'intro, avec la libération involontaire du mosasaure, lequel offre d'ailleurs l'un des plans les plus saisissants de la conclusion. Le film s'achève ainsi sur Blue qui surplombe des habitations, signe annonciateur d'un troisième épisode (réalisé par Colin Trevorrow) qui s'aventurera là où nul épisode n'a été jusque là. Car ce qui n'évolue pas, périra, et la franchise en a visiblement conscience.
Si la fin pourra correspondre un peu trop bien à la dynamique actuelle des blockbusters, calibrés pour laisser la porte grande ouverte à la suite, difficile de ne pas saluer l'audace d'un tel choix narratif, qui ouvre une toute nouvelle page et balaye a priori définitivement tout retour en arrière. Ainsi, à la place de l'envie un peu régressive de repartir pour un petit tour attendu avec Jurassic World 3, il y a l'étonnement et la curiosité de voir où la saga ira.
Après la jungle, la banlieue américaine pour Blue
LE MOYEN
DES PERSONNAGES TOUJOURS FADES
Chris Pratt et Bryce Dallas Howard ont composé dans Jurassic World un des couples de grand écran les plus improbables et ratés vus de longue mémoire. Aussi harmonieux qu’une paire d’ongles crissant sur un tableau noir, nos deux héros se reniflaient les parties en jouant mollement une partition des années 80 à base de sexisme épais comme un tronc de séquoia. Suite aux multiples remarques et critiques à l’encontre de ce duo de protagonistes, Colin Trevorrow a manifestement revu sa copie.
Mais ne pouvant radicalement transformer nos deux ahuris, il a plutôt agit par soustraction, ce qui nous donne deux flétans, certes moins agaçants que dans l’opus précédent, mais radicalement dénués de toute forme d’aura ou de charisme. Face à eux, personne ne peut redresser la barre. Les vilains cyniques génériques en col blanc ne sont là que pour se faire mastiquer, et les gros bourrins surarmés surjouent la sécheresse militaire. En nerd apeuré et en vétérinaire dure à cuire, Justice Smith et Daniella Pineda font du mieux qu'ils peuvent pour donner un peu de vie à des personnages secondaires bien maigres.
Un programme scolaire et soigneusement appliqué, mais passablement inintéressant. Heureusement, James Cromwell et la toute jeune Isabella Sermon relèvent un peu le niveau.
Daniella Pineda, pas vraiment servie par le scénario
LE CAS CLAIRE
LES DIALOGUES PLATS
Jurassic Park est devenu célèbre grâce à ses dialogues acérés (les échanges entre Malcolm et Grant en jeep) ou à ses répliques calibrées à la perfection (rendez-nous Jeff Goldblum). Or, voilà une ambition que la licence Jurassic World a clairement abandonnée. C’est bien simple : il n’y a que des dialogues fonctionnels, parfaitement simples ou exagérément porteurs de sens (Malcolm). Et personne à l’écran n'est capable de les déclamer pour leur insuffler quoi que ce soit. Chris Pratt est trop léger, Bryce Dallas Howard est uniquement là pour pleurer et les nerds n’ont pour briller qu’une poignée de blagues de nerds. Les méchants, eux, n'ont qu'une partition très plate, ni inquiétante ni grandiloquente.
Heureusement, comme le scénario prend grand soin de ne jamais s’appesantir sur ses scènes dialoguées et s’efforce très efficacement d’accélérer toutes les séquences d’exposition, l’indigence du texte passe régulièrement inaperçue.
LES RETOURS DE MALCOLM (ET WU, ENCORE)
UN REMIX DU MONDE PERDU ?
C'était l'une des craintes de la promo : que Fallen Kingdom ne soit qu'une répétition du Monde perdu : Jurassic Park, suite du premier film culte. Car il sera encore question d'une île où les dinosaures vivent en liberté dans la nature, avant qu'un groupe de méchants soldats ne vienne pour les capturer, sur ordre d'un riche taré, qui va donc déplacer le chaos sur le continent. Sur le papier, c'est à peu près le programme du film de Bayona.
C'est donc synonyme d'une franchise qui tourne en rond, et d'un programme très scolaire. Sauf que Fallen Kingdom réinvente les scènes attendues et s'amuse avec ces motifs : il y aura une éruption volcanique pour compliquer l'enlèvement des dinosaures, et les méchantes bêtes seront livrées dans un manoir isolé, plutôt qu'un centre-ville propice à de la destruction et de la panique désormais un peu ordinaires dans les blockbusters. Le cadre très rigide n'est donc plus une limite, mais un prétexte à une aventure tonitruante, découpée en deux parties claires qui remplissent très bien leur contrat. Et au final, la comparaison avec Le Monde perdu n'est ni un vrai sujet, ni un problème.
LE PIRE
ET LA VIOLENCE, BORDEL
Jurassic World nous avait promis un carnage dans un parc pleinement fonctionnel et rempli ras la gueule de touristes. La déception n’en fut que plus cruelle face à un film incroyablement timoré, expédiant la plupart de ses morts en hors-champ. Le réalisateur de L'Orphelinat et The Impossible a beau ne jamais avoir goûté la surenchère gore, on se dit souvent qu’il aurait probablement aimé donner un tour un peu plus cruel et sadique à son film. Notamment lorsque l'Indoraptor commence à s'amuser avec les malheureux qu'il rencontre, dans sa cage ou un ascenseur.
Fallen Kingdom est en effet le métrage le moins sanglant, le moins meurtrier et au final le plus familial de la saga. Les morts se comptent sur les doigts d’une main (à laquelle on aurait déjà soustrait quelques doigts) et jamais on ne craint quoi que ce soit pour les personnages. Heureusement que le style impeccable du réalisateur fait passer la pilule, car entre les mains d’un metteur en scène moins maître de ses effets, le résultat aurait sans doute pollué l’ensemble du projet.
"Coucou, tu veux voir mes crocs"
LE NOUVEAU GROS MÉCHANT DINO
LE NOUVEAU MÉCHANT BASIQUE
Rafe Spall a beau être un comédien solide, difficile de ne pas faire de ce Mills un méchant générique pas beau. Sa première apparition avec une réplique si grotesque qu'elle en devient géniale ("Il voulait quelqu'un de jeune et idéaliste... J'ai été les deux" hahahaha clin d'œil mi-séducteur mi-je-t'annonce-la-suite-bébé), est probablement la meilleure chose disponible dans le scénario, avant que ce faux gendre idéal ne se transforme en psychopathe qui hurle sur une gentille petite fille et suinte la cupidité par tous les pores.
Une fois la machine lancée, l'acteur vu dans Prometheus, The Big Short : Le casse du siècle ou encore Le Rituel se retrouve donc avec une partition toute basique de grand méchant impitoyable. C'est la tradition de la saga, certes, et ce jusqu'à sa mise à mort finale aussi attendue que peu mémorable. Mais c'est aussi une nouvelle preuve que les producteurs devraient changer de disque, après Vincent D'Onofrio dans Jurassic World.
L'INTRIGUE TRÈS SOMMAIRE
Jurassic World : Fallen Kingdom est plus réussi et ambitieux que Jurassic World de Colin Trevorrow - pas difficile, dirons-nous. La présence de Juan Antonio Bayona, cinéaste suivi de près par les cinéphiles depuis L'Orphelinat il y a dix ans, était un signal clair des producteurs, qui donne à l'écran avec une atmosphère plus soignée, et le retour des motifs importants de la saga (des frissons, du suspense, de l'action titanesque).
Reste que derrière le plaisir quasi instantané et le spectacle assuré, il y a un petit soupir face à une formule pas vraiment renouvelée, et l'impression que l'entreprise tourne à vide, la faute à une intrigue basique et des personnages fadasses. La conclusion de Fallen Kingdom semble néanmoins annoncer une révolution dans l'univers, qui en a bien besoin.
03/08/2018 à 15:24
J'ai adoré Jurassic World fallen kingdom, c'était génial et émouvant. Chris Pratt et Bryce Dallas Howard sont toujours excellents. Blue est vraiment merveilleuse et très émouvante, je l'adore! J'ai particulièrement aimé le lien entre Owen Grady et Blue, ça m'a beaucoup touché, c'était 100% de l'émotion!
11/06/2018 à 07:53
AHH OUIII!j'avais zappé!!!
La gamine va donc faire tuer plein de gens:hommes,femmes,enfants...pour un caprice de gosse ne sachant pas gérer ses frustrations.
10/06/2018 à 23:08
Le meilleur passage du film c'est la scène du volcan vu dans la bande annonce malgré que nos héros aurait du cramer lorsque ils sont dans la flotte qui devrait monter en température comme des debris du volcan avec de la lave en fusion leur tombe dans leur gueule !!! Bref tout le film il n'y que des incohérence et surtout a la fin du film cette gamine qui pleure parce que ces gentils Dino vont crever sauf qu'il y a des raptor et autres carnivore si ils sont libérer ils vont bouffer les gens qui habites dans les habitations. C'est du grand n'importe quoi !!!
10/06/2018 à 22:56
Ben boaf quoi...
Une belle réalisation pour un scénario neuneu, et des effets qui ne le sont pas moins.
Dommage que le film ne ressemble pas à son ouverture: classe et mystérieuse, avec ses 2 explorateurs pétés de trouille, sans humour relou. Des promesses...
Une musique boum-boum qui écrase tout, des perso de nerds insupportables déjà vus, idem pour les militaires, des références aux autres films un peu lourdes, qques effets nostalgiques vers Spielberg & Indiana Jones, un humour lourdaud qui nique tout effet de suspens pr certaines scenes prometteuses, des dinos devenus gentils ou clonés...
Mais p-ê aussi devenons-nous aussi trop vieux pour supporter ts ces clichés vus et revus, qui seront mieux accepter par un public plus jeune. Question du soir...
10/06/2018 à 18:51
Je vais me pisser dessus en août,quand ont découvrira que John Turtletaub et WARNER se sont mieux débrouillé que Bayona,Spielberg et UNIVERSAL avec THE MEG!
Rien que la bande-annonce de ce dernier et meilleure que ce JURASSIC 5!
Ça promet!
10/06/2018 à 18:46
MAIS QUELLE MERDE!sauf une intro superbe et spectaculaire et un plan final avec la vague et le surfeur(pompée sur la saga MEG de Alten,moi j'dit ça...)
Le film est un pompage éhonté de des 4 autres films de la saga.
Et puis,franchement,les dinos qui courent,sautent et crient dans des escaliers,des hangars,des couloirs...ça vous rappel rien?!
Sans oublier les 40mn de films,dans le 2eme acte,où il ne se passe RIEN.
Et après y 'en a qui crachent sur SOLO...
09/06/2018 à 10:11
En voyant le film tellement saucissonné par Treverrow le scénariste/producteur, on ne peut que rêver de ce qu'aurait pu être cette trilogie reboot si Bayona avait accepté le job qui lui avait été proposé dès le précédent film.
Le pied serait à présent que l'inévitable troisième trilogie soit confiée à Bayona, comme Disney a filé Star Wars à Rian Johnson.
08/06/2018 à 15:43
@Kikitoutdur
Pourquoi ils n'auraient pas vu la scène post-générique ? Je vois rien qui l'indique.
PS : c'est pas notre Tour Eiffel réelle, mais la réplique à Las Vegas. En parlant de ceux qui n'ont même pas vu la scène apparemment...
07/06/2018 à 23:34
Vraiment génial, un nouvel air frais à la saga, y'a que en France qu'on se plain, partout ailleurs les critiques sont positivent !!! J'ai adorer perso et j'ai toujours porter la saga jurassic à cœur donc bon ^^
07/06/2018 à 22:04
Je l'esperais.. je l'esperais ce bon film... ce Jurassic Park 5, jurassic world 2, fallen kingdom 1... pfiou...
L'intro, il est vrai, est sympa... ms aurait mérité plus de tension "aquatique".
Déjà j'étais très énervé qu'on sous exploite, une fois de plus, le mosasaure...
Puis c'est parti pour 15/20 bonnes min de blabla, remplissage insupportable.. perso carricaturaux et pas attachants, touches comiques horripilantes et déconcertantes... d'un autre âge.. puis le feu ds l'île mouais pas mal... puis le fameux côté gothique mouais.. prise de risque apparaît à la fin... d'ailleurs ceux qui ont pondu cet article n'ont même vu qu'après le générique yavait la vraie fin (façon marvel) avec - spoilers- spoilers- les pterodactyles posés sur notre tour eiffel... et là jme suis dit "le 2 c'est comme une page de pub en attendant le vrai film, à savoir le 3, le 6.. bref en 2021 quoi... en même temps que king kong vs godzilla... quelle année ça va être !!!