Le Monde fantastique d'Oz : critique magique
Sam Raimi a exploré des univers très différents, d'Evil Dead à Spider-Man en passant par Un plan simple et Mort ou vif. Le voilà aux commandes d'une superproduction Disney, prequel du film culte Le Magicien d'Oz de Victor Fleming. James Franco est le héros face à Mila Kunis, Michelle Williams et Rachel Weisz, et c'est l'occasion pour le cinéaste de déclarer son amour, encore une fois, au septième art.
RAIMI AU PAYS DES MERVEILLES
Après avoir abandonné la franchise Spider-Man lors d'un quatrième épisode annulé, et être reparti vers le cinéma qui lui avait permis de se faire un nom (l'irrésistible Jusqu'en enfer), Sam Raimi faisait un sacré virage d'univers en débarquant sur Oz, dans le royaume de Disney. L'homme de la trilogie Evil Dead se lançait dans un prequel du célèbre Magicien d'Oz, projet qui traînait depuis des années dans l'industrie, et que Mickey a finalement récupéré dans un cadre légal très spécifique (impossible pour eux de reprendre quantité d'éléments du film original, dont les droits appartiennent à Warner Bros.).
Et le fan de la première heure de se demander si le cinéaste culte n'avait pas totalement abdiqué face à la machine hollywoodienne. L'ombre de Tim Burton et son Alice au Pays des merveilles plane dangereusement sur ce projet (c'est le même directeur artistique, Robert Stromberg, qui a aussi travaillé sur Avatar), avec une ambiance chargée en guimauves CGI, aux couleurs criardes et dégoulinantes. Pourtant, comme les héros du film n'ont de cesse de le répéter, il suffisait d'y croire. Avec une candeur et une foi absolue dans son art, Sam Raimi réussit presque l'impossible pour imposer son Monde fantastique de Oz comme un petit classique instantané dans le genre.
MIROIR MIROIR
Pour ce faire, l'artiste se met à nu comme jamais auparavant en faisant de cette étourdissante aventure spectaculaire au pays magique d'Oz, une quasi métaphore de son parcours personnel. Ce magicien roublard, usurpateur qu'interprète avec une malice de tous les instants James Franco (Robert Downey Jr. et Johnny Depp avaient refusé le rôle), c'est bien évidemment Raimi en personne (lui qui fut magicien avant de passer à la mise en scène). Et le parcours qu'Oz va devoir effectuer pour sauver son pays d'accueil du joug des vilaines sorcières manipulatrices derrière des airs d'ange, est également celui que Raimi a dû effectuer pour parvenir à signer ce gros blockbuster Disney.
Il y a bien là une grille de lecture réjouissante pour qui ne tomberait pas instantanément sous le charme du conte et de ses multiples rebondissements, sources de séquences d'action de haute volée qu'une 3D phénoménale ne rend que plus immersif (enfin de la projection à gogo prouvant à quel point Raimi est né pour filmer dans ce format).
La lumière du rêve vs les ténèbres du cynisme
Hommage habile au classique de Victor Fleming (la transition avec Le Magicien d'Oz est subtilement amenée), citations jouissives des œuvres de son auteur (la naissance de la sorcière réjouira les fans d'Evil Dead et Spider-Man), démonstration technique impressionnante mais constamment au service du récit... Le Monde fantastique de Oz enchante. Et sa pléiade de comédiens excellents (à commencer par nos trois sorcières Rachel Weisz, Michelle Williams et Mila Kunis, toutes plus cinégéniques les unes que les autres), constitue déjà en soi un divertissement de qualité supérieure.
Le génie de Raimi est d'être parvenu à l'amener à des sommets vertigineux avec un deus ex machina en forme de bouleversant hommage au 7ème art. Rarement un cinéaste n'aura illustré de manière aussi belle le pouvoir d'attraction immuable du cinéma sur les spectateurs. Alors, oui, il suffit d'y croire mais avec Sam Raimi, croire devient une évidence.
Lecteurs
(3.8)09/07/2020 à 20:01
@Gégéleroutier, le côté "imaginaire de Dorothy" est clair dans le film mais c'est pas aussi clair dans le bouquin... D'où les suites écrites par Baum et Wicked... D'ailleurs "Retour au pays d'Oz" produit par Disney, se veut une suite du film de Flemming mais est aussi plus tendancieux au niveau de l'imaginaire
09/07/2020 à 19:57
@Jojo, sauf que si une adaptation de Wicked a lieu, ça ne pourra pas être une suite vu que les évènements qui s'y déroulent sont contradictoires.
11/05/2020 à 10:35
Pourquoi peut-on arriver dans un monde imaginaire qui n'existera que dans le rêve de Dorothy 30 ans plus tard ?
- Parce que va te faire foutre.
10/05/2020 à 23:23
J adore ce film. Découvert en Bluray et déçu du coup de ne pas l avoir vu au cine (bon il n a même pas été diffusé dans ma ville).
C est un bon moment, une bonne prequelle. Même si le scénario est simple (il ne faut pas oublier que c est un film Disney) il reste très agréable à regarder.
10/05/2020 à 23:12
Magnifique film???? et on sent bien la patte de Sam raimi à la realisation notamment du coté des sorcieres, enfin la 3D juste sublime!
10/05/2020 à 23:10
Vu 2 fois .Pas du tout aimé ce film.Il s'est tres bien débrouillé avec Jusqu'en Enfer. Et il s'est completement raté avec celui-ci.
Visuellement bien fait . Mais beaucoup trop de facilités scenaristiques pour une oeuvre qui se veut une prequel du chef d'oeuvre de Fleming. Film sur-côté à mon sens. Et James Franco est insupportable. Film et acteurs sans nuance .
10/05/2020 à 22:28
Tres bon film. Vu
10/05/2020 à 21:53
J'adore le taf de Raimi, j'aime tout ses films, sauf "L'amour du jeu" un peut trop soupe au lait, et j'étais très dubitatif quand j'ai su qu'il adapterer Oz.
Heureusement il s'en tire bien, sa mise en scène et très propre et il nous offre tjs de bon effet qui caractérise son cinéma.
Malgré ça, je trouve les décors et la photo dégueulasse, tout est rempli de CGI à en vomir. Dans le style on se rapproche d'Alice APDM de Butron.
Voila, c'est bien mais fau passer au dessus du style visuel.
Vivement le retour de Sam, sur Strange ça va donner, à condition qu'il ait un minimum de liberté artistique... aille !
10/05/2020 à 21:50
J'ai bien aimé ce film et j'aurais bien voulu une suite qui reprend l'histoire de la comédie musicale Wicked ♥