Mieux vaut prévenir tout de suite : avec un pitch aussi original, le cinéma de genre à la française ne s’en trouvera encore une fois pas amélioré. La faute aussi à des réalisateurs qui ont toujours du mal à imaginer des péripéties suffisamment crédibles pour surprendre son spectateur, à l’image de la façon dont Zoé Félix s’échappe de sa cellule…
Mais Captifs arrive tout de même à assurer son heure et demie d’action efficace grâce à un parti pris de mise en scène intéressant : collant au plus près de son héroïne, le réalisateur réussit à créer quelques moments de tension grâce à un gros travail sur le son. Ce téléphone qui sonne et qui rythme les différentes séances de torture, ou encore ces sons altérés par l’explosion d’une mine ou un baladeur fourré dans les oreilles, arrivent à magnifier des scènes convenues comme l’enlèvement ou la course poursuite finale dans les champs, vrai morceau de bravoure du film. Un travail sur le son qui renvoie d’ailleurs au précédent court métrage du réalisateur, Echo, qui confrontait son héroïne aussi appelée Carole, à des bruits de plus en plus inquiétants.
Comme tous ses prédécesseurs, Captifs brasse aussi bon nombre de références, de Massacre à la tronçonneuse à La nuit nous appartient, mais cette fois-ci, sans vouloir tomber dans les excès qui caractérisent nos amis ricains. C’est tout à son honneur, même si on ne peut s’empêcher de penser que certaines scènes auraient gagné à verser dans l’horreur pure et donner ainsi un cachet plus jouissif et assumé au film.