Mirrors : Critique

Vincent Julé | 31 août 2008
Vincent Julé | 31 août 2008

Parmi tous les frenchies de la nouvelle vague horrifique à avoir tenté l'aventure américaine, il n'a pas seulement été le premier, mais aussi celui qui s'en est tiré avec les honneurs. Comme les autres, il s'agissait pourtant d'un remake, d'un classique du genre qui plus est, mais sur La Colline a des yeux, Alexandre Aja a fait preuve d'un savoir-faire et d'une intégrité à toute épreuve. L'essai de Haute tension était transformé, il avait tenu tête au maître Wes Craven, conquis le désert américain, tous les espoirs étaient permis.

 

 

Passé la semi-déception de le voir s'atteler à un nouveau remake, du gentillet et asiatique Into the mirror alors même que ses congénères s'étaient cassés la caméra sur The Eye et One Missed Call, la thématique des miroirs était assez puissante et cinématographique pour y croire. Puis, il y eut 2ème sous-sol, qui, même s'il n'y officie que comme producteur et scénariste, mettait en exergue une mécanique de l'horreur a priori efficace mais vite artificielle. A l'instar de ces stock shots gore de La Colline a des yeux.

 

 

Or, malheureusement, Mirrors nourrit cette désillusion annoncée. Et de la pire des manières, car il ne s'agit pas là d'un bon gros ratage ou d'une version massacrée par le studio (quoi qu'il est déjà question d'un director's cut qui aurait eu 75% de suffrages positifs en test screening contre 50% pour le cut qui sort en salles - NDLA : c'est en fait l'inverse, pas de director's cut en DVD juste des scènes coupées et une fin alternative) mais bien d'une entreprise qui ne prend jamais. Cela commence dès le script, simpliste et paresseux, qui se fout de ses personnages comme de sa structure pour servir de prétexte à des apparitions bruyantes et graphiques. L'instant le plus gore avec Amy Smart tombe ainsi de nulle part et donc à plat. Dommage, car même si l'on peine à croire à ce grand magasin aux allures de château hanté, les errances de ce gardien de nuit ont parfois ce qu'il faut de fantasmagoriques pour séduire et envoûter. C'est avant que The Kief redevienne Jack Bauer et pointe son flingue sur la tête de la grand-mère dans Dawson.

 

Résumé

Au final, Mirrors s'apparente plus à un cahier des charges mal dosé, mal rempli, qui en plus de ne pas exploiter son sujet de départ et sa matière première, se perd dans une mythologie bête et méchante. Jusqu'au twist marrant mais inutile, seul rescapé d'ailleurs du film original. Autant dire qu'Alexandre Aja nous fait d'un coup un peu peur avec son remake de Piranhas en 3D, mais pas pour les bonnes raisons.

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