Panic Room Critique : Panic Room

Thomas Messias | 6 mai 2007
Thomas Messias | 6 mai 2007

Quel beau sujet de cinéma que les panic rooms (les anglicismes, c'est mal, mais c'est tout de même mieux que "chambre de panique"), ces espaces confinés et blindés permettant aux personnes traquées ou paranoïaques de vivre en autonomie pendant un certain laps de temps tout en étant à l'abri des attaques de toutes sortes. Il a tout de même fallu attendre 2002 pour qu'un scénariste se donne la peine d'utiliser ces lieux vecteurs de claustrophobie et d'angoisses en tous genres.

 


Le moins que l'on puisse dire, c'est que David Koepp a bien étudié son sujet : chacune des caractéristiques des panic rooms est mise à profit et utilisée dans le scénario. L'auteur s'est tellement focalisé sur ces pièces fascinantes qu'il en a même oublié de construire un vrai scénario : et Panic room de n'être que le récit simpliste (pour ne pas dire simplet) de l'assaut par trois branques pas franchement futés de la pièce blindée où se sont réfugiées une femme et sa fille. Patiemment et avec une vraie délectation, David Fincher accumule les péripéties, les coups du sort et les tentatives avortées, sans vraiment faire trembler le spectateur. On n'a jamais de doute quant à l'issue du film, d'autant que Jodie Foster se révèle incapable de jouer la terreur de façon convaincante.

 



Qu'on n'aille pas pour autant crier au scandale : Panic room n'a pas d'autre objectif que celui d'être un divertissement de bonne facture, et il y remplit plutôt bien son contrat. Le film vaut surtout par les prouesses visuelles de David Fincher, qui s'amuse d'un rien (du gaz dans un tuyau, des plumes qui volent…) et fait joujou avec sa caméra comme un enfant de cinq ans. Le plaisir qu'éprouve Fincher lorsqu'il effectue des plans plus alambiqués les uns que les autres est communicatif, et l'on reste là, à attendre le prochain plan inutile. Le grand vainqueur est tout de même ce célèbre travelling effectué à travers l'anse d'une tasse de café. Cela donne une idée du je-m'en-foutisme assumé de Panic room, ce qui rend le film diablement sympathique.

 

Résumé

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