L'Espion qui m'aimait : critique dents de Requin

Ilan Ferry | 1 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Ilan Ferry | 1 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Dixième épisode de la saga 007, L'Espion qui m'aimait de Lewis Gilbert était la troisième aventure de Roger Moore dans la peau de James Bond, après Vivre et laisser mourir en 1973 et L'Homme au pistolet d'or en 1974. Dans cet opus, l'agent affronte Curd Jürgens, épaule Barbara Bach et croise pour la première fois des dents de Requin Richard Kiel. Un épisode culte ?

BOND EN ARRIÈRE

Après neuf missions et un mariage à l'issue dramatique dans Au service secret de sa majesté, le plus british des agents secrets revenait pour la troisième fois sous les traits de Roger Moore en 1977 dans L'Espion qui m'aimait. Gadgets, scènes d'action trépidantes et surtout James Bond girls affolantes : tous les ingrédients qui ont fait la renommé de la célèbre saga créée par Ian Fleming se trouvent formidablement bien exploités dans cette nouvelle aventure, réalisée par Lewis Gilbert - un connaisseur de James Bond, déjà derrière On ne vit que deux fois et plus tard, Moonraker.

Alors que l'ombre de la Guerre Froide planait dangereusement sur Bons baisers de Russie, L'Espion qui m'aimait prône l'alliance face à l'adversité via un duo de choc inédit. Et ce n'est pas anodin si le film se joue des attentes du spectateur dans l'introduction, en présentant l'agent Triple X : ce n'est pas le colosse soviétique musclé, retenu au lit par sa conquête, mais cette mystèrieuse femme justement, Anya Amasova. La modernité est en marche, et la James Bond girl passe un cap avec l'actrice Barbara Bach, alter ego de 007. L'occasion pour Bond de livrer sa vision somme toute personnelle de la détente anglo-russe.

 

photo, Roger Moore, Barbara Bach007 et XXX

 

GOOD BAD GUY

Bond ne serait pas Bond sans des méchants à la hauteur de son aura cinématographique. Dace à lui, il y a donc Karl Stromberg, pendant sadique et mégalo du commandant Cousteau avec des idées de conquête du monde plein la tête. Il est interprété avec une efficacité redoutable par le terrifiant Curd Jürgens. Cependant, tout génie sanguinaire qu'il soit, le bad guy à la sauce Bond se doit d'être entouré d'hommes de mains prompts à donner toujours plus de fil à retordre à notre agent secret préféré.

C'est là qu'entre en scène l'un des seconds couteaux les plus célèbres de la saga : le bien nommé Requin, auquel l'imposant Richard Kiel offre ses très larges épaules. Tueur sanguinaire et increvable, le mastodonte se révèle l'un des adversaires les plus redoutables de Bond, à un point tel qu'on le verra sévir à nouveau dans Moonraker, avant de rencontrer le grand amour dans l'espace.

Figure bondienne par excellence, Requin mérite amplement sa place au panthéon des plus terribles hommes de mains ayant traversé la mythologie Bond, au sein duquel Oddjob (Goldfinger) ou encore Tric Trac (L'Homme au pistolet d'or) ont été immédiatement propulsés en l'espace d'un film. À noter enfin que l'acteur retrouvera Barbara Bach deux ans plus tard dans L'Humanoïde, nanar de SF italien post-Star Wars.

 

photo, Richard KielMoi, Requin, chenapan


Plus qu'un film d'espionnage aux scènes d'action spectaculaires, L'Espion qui m'aimait marque une étape importante dans la mythologie Bond en assumant pleinement son côté rocambolesque. Un changement doucement opéré dans les films précédents, et qui trouve ici son point d'orgue lors d'une scène aquatique où la voiture de Bond se transforme en sous-marin.

De fait, si les vannes fusent avec une décontraction propre à son interprète, elles restent en parfaite harmonie avec l'ensemble et le temps de la réplique qui tue période Vivre et laisser mourir (où Bond arrache le bras mécanique de son adversaire dans un train en lançant à sa dulcinée qu'elle est si belle que les bras lui en tombent !) paraît bien lointain.

 

Affiche

Résumé

Même des années après, L'Espion qui m'aimait démontre qu'il n'a pas pris une ride et demeure le meilleur James Bond interprété par Roger Moore, dont le flegme n'était pas encore annihilé par le temps et des épisodes en trop. S'il fallait vraiment retenir un aspect du film, c'est bien son côté décomplexé, et le charme de la troublante Barbara Bach, en alter ego de 007. Comme dirait Stromberg : Detent indeed !

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Lecteurs

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commentaires
Guéguette
05/04/2020 à 23:03

Mon préféré quand j'étais petit...à retester.

Doc
03/04/2020 à 15:39

@Fasab seulement pour le titre. L'histoire de Motel 007 (The spy who loved me) n'a strictement rien à voir avec celle du film.

Sean
02/04/2020 à 23:40

Pour moi rien ne vaut un sean connery et apres daniel craig

Pilou
02/04/2020 à 23:17

Un bond explosif, un Roger Moore au top de sa forme. une Babara Bach belle et combatif. Bien réalisé par Lewis Gilbert. La chanson du générique est top. Ah, j'oubliais le méchant, curt est parfait.

Oui enfin bon...
02/04/2020 à 10:54

Fasab, tu ne te trompes pas totalement, mais pour l'avoir lu, l'espion qui m'aimait (et c'est bien au masculin) n'a que très peu de rapport avec le film. Effectivement l'histoire est racontée par une femme et James Bond apparaît (quasiment pas hasard), seulement dans le derniers tiers du récit. Le personnage principal n'est absolument pas une espionne, elle se retrouve coincée dans un motel désert avec deux gangsters qui veulent la violer et la tuer. Bond arrive et la sauve. D'où le titre, l'espion qui m'aimait. A l'époque le livre avait été pas mal critiqué et Flemming, pour des raisons un peu floues, avait imposé au producteurs de na pas utiliser une ligne de son histoire, mais ils pouvaient disposer du titre comme ils le voulaient.

Pat Rick
02/04/2020 à 10:25

@ corleone

Hé oui Roger Moore c'est autre chose que le marmoréen Daniel Craig.

Fasab
02/04/2020 à 08:48

Si je ne m'abuse, dans le roman Motel 007 dont est tiré le film, la narration est faite du point de vue du personnage principal. D'ou l'intention de mettre en avant la James Bond girl en avant dans le film. A l'inverse, je n'ai jamais pu m'empêcher de penser que "the spy who loved me" est mal traduit. Car la technique de narrer à la première personne pourrait très bien se faire dans le film, mais de la part de Bond. Ce qui donnerait en français :" l'espionne qui m'aimait"

corleone
02/04/2020 à 08:45

Il avait la classe, Sir Roger Moore.

Micju
02/04/2020 à 02:40

Mon préféré de Roger More. Un classique des classiques.

RobinDesBois
02/04/2020 à 00:24

Un de mes préférés également.

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