Critique : The Great ecstasy of Robert Carmichael

Par Lucile Bellan
26 avril 2006
MAJ : 25 février 2020
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À mi-chemin entre le film choral et la chronique adolescente, le premier film de Thomas Clay échoue sur les deux tableaux. La caméra passe d’un acteur à l’autre, d’un sujet à un autre pour que toutes les critiques sous jacentes du cinéaste se retrouve à l’écran. On passe donc de la photographie sociale, vue et revue, sur les ouvriers au chômage à la dénonciation de l’omniprésence de la drogue et de l’alcool chez les jeunes. Le film, sans prise de position précise, confronte le spectateur à un flot d’idées, pas toutes inintéressantes d’ailleurs, sans jamais lui faire adhérer à une seule en particulier et de ce fait, échoue à rendre captivante le fameux de trip de Robert Carmichael.

Cet état de fait empêche également une vraie tension de s’installer plongeant ainsi le spectateur dans une apathie égayée par quelques, rares, réussites : la présence du très talentueux Danny Dyer, personnification du mal et semeur de chaos dans cette petite ville côtière et un plan séquence fixe sur fond de techno, d’actualités télé et de viol collectif. À vrai dire, LA scène du film. Et non pas celle vantée par l’accroche et les critiques (« The great ecstasy of Robert Carmichael fait passer Orange Mécanique pour un clip de Britney Spears » – Variety) tout juste bonne à faire parler d’elle et à émoustiller une bande de jeunes en mal de sensations fortes. Copier/coller de la scène d’intrusion chez un couple de bourgeois d’Orange Mécanique (le pénis en faïence a été « judicieusement » remplacé par un espadon), cette séquence, mal amenée tout au long du film, est d’autant plus triste à regarder que l’on sait par avance qu’elle est tout ce qu’il restera de ce long-métrage aux prétentions à peine masquées.

« Ces actions nous parlent, témoignant des nôtres, de nos attirances vers le succès, la richesse, le sexe, le pouvoir, de notre égoïsme, de batailles économiques vaines, de notre fausse implication, de notre manque de Dieu, manque de sens et de futur. », a expliqué laborieusement le réalisateur à Cannes en 2005. Ainsi, le dernier acte de Carmichael, sexuel et morbide, est suivi d’un cut sur des images de la Seconde Guerre Mondiale. Wouuaa, le message !

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