A COMME AUDACE
Audace, tel pourrait être le maître mot de cette oeuvre aux résonances politiques très actuelles. En situant son action dans une Angleterre totalitaire, référence à peine déguisée à l’Allemagne nazie, V pour Vendetta frappe un grand coup en faisant écho à nos propres angoisses, et son adaptation aujourd’hui sur grand écran n’en a que plus d’impact. En effet, si la société dépeinte dans le film fait partie d’une réalité dite alternative, cette dernière n’en demeure pas moins, toutes proportions gardées relativement proche de nous. V pour Vendetta relève ici davantage de l’oeuvre d’anticipation que du film de SF post-Matrix tant redoutée.
Pourtant, avec une histoire aussi forte et l’omniprésence des soeurs Wachowski (ces dernières auraient tourné quelques scènes clés), le risque de se retrouver devant une resucée de la fameuse trilogie était grand. Mais force est de reconnaître que James McTeigue s’en sort avec les honneurs, ne cédant presque jamais à l’effet de style facile pour mieux retranscrire l’ambiance si oppressante et quasi orwelienne de l’oeuvre originale.
Si V pour Vendetta est une oeuvre aussi puissante, c’est avant tout par la force de son propos particulièrement hargneux vis-à-vis des pouvoirs mis en place au détriment de toutes valeurs démocratiques. Jamais film n’aura aussi bien porté son nom : en effet, la notion même de vengeance sert efficacement de fil conducteur à l’intrigue, et à travers les actes de V, c’est le cri de tout un peuple fatigué d’être dupé qui se fait peu à peu entendre.
L’occasion pour James McTeigue d’épingler au passage les médias et la religion ainsi que leurs rôles prépondérants dans la vie politique d’une société conditionnée par elle, rappelant par là même le Paul Verhoeven de Robocop et Starship Troopers. Pourtant, si V et le justicier cybernétique de Paul Verhoeven semblent aux antipodes l’un de l’autre, ils n’en représentent pas moins les créatures maudites d’un monde malade aveuglé dans sa course au progrès , ou quand les « bâtards » de la civilisation occidentale se révoltent pour en dénoncer les tares.
C COMME CERVEAU
Figure hautement shakespearienne, V est un être aussi extravagant que redoutable, remarquablement incarné par un Hugo Weaving dont on ne verra jamais le visage. Un parti pris astucieux qui a pour but de renforcer l’ambivalence de ce mystérieux justicier qui, de fait, devient l’incarnation parfaite de ce qu’il représente : un idéal. Natalie Portman, d’une rare justesse, est parfaitement crédible en ange rédempteur, John Hurt quant à lui est tout simplement terrifiant en pendant britannique d’Adolf Hitler.
L’audace de l’entreprise et le sentiment de « douce » anarchie qui s’en dégagent fonctionnent si bien qu’on en viendrait presque à faire l’impasse sur les quelques invraisemblances de l’ensemble (dont un retournement de situation crucial mais au final peu crédible) et un rythme qui en vient quelque peu à s’essouffler en milieu de parcours.
« Les gouvernements devraient avoir peur de leurs peuples et non l’inverse ». Cette phrase déclamée par un V particulièrement théâtral sert de leitmotiv au film entier, et trouve son point d’orgue dans un final saisissant d’intensité et symboliquement lourd de sens. À l’image de cette séquence, le long-métrage ne tombe pour ainsi dire jamais dans le piège de la démonstration facile, et si l’ensemble aurait pu être davantage jusqu’auboutiste, il n’en surprend pas moins par son refus de céder aux concessions du système hollywoodien et son fond étonnamment virulent pour une production de cette ampleur.
« V pour Vendetta » est un film qui dévie légèrement du comic, mais fait son originalité avec ses allez et retour temporels à l’instant clé du speech de l’inspecteur Finch – très Dr Manhattan dans « Watchmen » – et son arrivée surprenante sur le thème du super héros assez proche du comic « Dark Knight Returns » (si les gouvernements sont corrompus et oppressifs, l’acte terroriste justifie-t-il l’iconisation positive d’un criminel ? qui décrète qu’il est vraiment criminel par rapport à bien pire que lui ?).
Sans oublier cette idée superbe de V démultiplié par la foule comme un symbole, référence inversée à Hugo Weaving dans les 2ème et 3ème « Matrix ». Tout n’est que symbole d’ailleurs dans ce film (que des V à chaque moments cruciaux), sans tomber dans l’excès trop lourdingue.
Dommage que sa sortie cinéma fut trop proche des attentats Londoniens à l’époque, et que son imagerie soit maintenant récupéré par les Anonymous sans effet vraiment concret-impossible!
– Conseils cinéma pour mieux l’apprécier: « Fahrenheit 451 », « 1984 », « Matrix », « Fight Club ».
– Conseil comic: le comic, et toute l’Oeuvre d’Alan Moore.
La lecture de la lettre caché dans la cellule m’a fait chialé!
ynese a récupéré depuis 2018, ou on l’a définitivement perdu(e) ??
Adaptation décevante d’un excellent comics.
En lui-même ca reste un bon film, après si on compare au Comics de Moore c’est sur qu’il y a à redire. Mais je trouve quil s’en sort bien.
failisitation on createur du film est aussi a nathali portman
le film est vraiment tron bien mai vaire la fin du film c est triste parece que v meure acose de quidie cest un vrai quont quidi
je taime v
Un chouette film bien pensé ou l’on capte parfaitement l’atmosphère, l’ambiance dépeint. Dans la lignée d’un Dark city, de L’armée des 12 singes ou Les fils de l’homme. Des produits qui résistent à l’usure du temps parce qu’ils ne sont pas calibrés pour être juste événementiel. C’est de plus en plus rare à l’heure actuelle.
Je me rappelle que quand ce film est sortie, on l’a jugé moyen.
Il a su gagner les faveurs du public au fil des ans.
Un bon film.