Underworld 2 - Evolution - Critique

Vincent Julé | 26 janvier 2006
Vincent Julé | 26 janvier 2006

Réaliser, et surtout réussir, une bonne suite est déjà un exercice assez périlleux, alors quand le film original est un échec artistique, doublé d'un succès public (voyez le paradoxe ou suivez mon regard), la tâche s'avère on ne peut plus délicate. Pour ne citer que lui, et ce n'est pas un hasard, Blade 2 relevait le défi haut la main par sa capacité à digérer un premier film plus porté sur la mythologie vampirique et à se focaliser sur l'autre aspect primordial du genre : l'action. Len Wiseman tente la même équation avec Underworld : Evolution, mais il n'a pas dû suivre les mêmes cours de maths que Guillermo Del Toro.

 


Ainsi, après un prologue guerrier et prometteur, le réalisateur américain embraie directement sur la fin du premier opus, mais ne peut s'empêcher d'insérer des flash-back pour resituer son univers et son histoire. Une bouillasse visuelle qui rend le récit confus, alors même qu'il simplifie à outrance sa mythologie d'origine, la guerre entre loups-garous et vampires se résumant ici à une banale lutte fratricide. La multiplicité des personnages et des sous-intrigues de Underworld « évolue » vers une structure plus linéaire, la course poursuite, propice à enchaîner les scènes d'action. Alors qu'il avortait toutes celles du premier par un sens de l'ellipse dont il est le seul à avoir le secret (encore aujourd'hui), Len Wiseman peut enfin laisser libre court à son savoir-faire. Et quel savoir-faire ! S'il a décidé de nous montrer les combats dans leur intégralité, il le fait avec une surenchère graphique (comprenez gore) aussi artificielle que gratuite. Les personnages posent à chaque ralenti, autant dire à chaque plan, et dès qu'ils se foutent sur la gueule, le metteur en scène préfère les cadrer bien large, histoire d'évacuer toute tension. Quel talent !

 

 

Heureusement, le britannique Bill Nighy est là… enfin deux minutes et il en fait des tonnes. Scott Speedman peut-être ? Personnage pivot de Underworld, il est ici relégué au rang de simple chien de garde, voire de compagnie. Quant au Dracula de service, il est totalement dépourvu de charisme et s'ajoute à la galerie de monstres crées par un Patrick Tatopoulos qui peine de plus en plus à se renouveler (les bestioles de La Crypte, c'est encore lui !). Une nouvelle fois, Kate Beckinsale est seule à irradier l'écran. Elle confère à son personnage d'ange déchu une beauté diaphane et une aura quasi-mystique. Elle s'apprête même à enfiler le short de Lara Croft dans un dernier quart d'heure aussi réjouissant dans le principe que frustrant dans la pratique, mais préfère tomber la combinaison en cuir, lors d'une scène où l'on apprend qu'il est possible de faire l'amour avec les genoux.

 

Résumé

Underworld : Evolution, une leçon de cinéma doublée d'une leçon de vie par Len Wiseman !

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