Wallace et Gromit - Le mystère du lapin-garou : critique

Stéphane Argentin | 15 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Stéphane Argentin | 15 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

À l'heure où Disney ferme les portes de son département « animation 2D » pour se consacrer corps et âme à la 3D, les studios Aardman persistent et signent avec leur bonne vieille potion magique : la pâte à modeler (ou plus précisément la « plasticine », une variante maison).

Suite au succès international de leur premier long-métrage Chicken run (225 millions de dollars de recettes mondiales et 3,2 millions d'entrées en France), Nick Park et tous ses collaborateurs de longue date se sont donc enfin décidés à tenter l'aventure sur grand écran pour leurs deux mascottes, Wallace et Gromit, après trois courts-métrages multi récompensés (dont deux ayant obtenu l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation). Pleinement conscient de ne pouvoir rivaliser sur le plan visuel avec des longs-métrages numériques dernier cri (encore que, tout dépend du film servant de comparaison), les créateurs de Wallace et Gromit ont préféré se focaliser sur ce qu'ils savent faire le mieux : raconter une histoire bourrée d'humour et de péripéties en tous genres au sein d'un univers rétro ultra référencé et, de préférence, qui tienne la route du début à la fin.

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Soit une sacrée gageure, aussi bien narrative que technique. Habitué à des courts-métrages d'une durée trois fois moindre, il aura fallu au studio Aardman pas moins de cinq années de dure labeur pour accoucher des 85 minutes de métrage de ces premiers exploits sur grand écran de Wallace et Gromit. S'il est par ailleurs parfaitement inutile de connaître les précédentes aventures du célèbre inventeur amateur de fromage et de son fidèle toutou (les habitués seront toutefois en terrain connu dès la musique du générique d'ouverture), l'une des grandes forces de ce Mystère du lapin-garou est précisément de se réapproprier l'un des mythes urbains (et accessoirement cinématographiques) les plus populaires qui soit, le loup-garou, pour mieux le détourner dans une version « lapine » qui donne aussitôt lieu à une chasse au monstre des plus hilarantes et palpitantes.

Pour autant, les références ne s'arrêtent pas là. Entre une expérimentation digne de Frankenstein (avec à la clé des métamorphoses aussi drôles qu'étonnantes), un duel aérien en hommage à King Kong (et faisant écho à une course-poursuite souterraine tout aussi époustouflante) avec l'inévitable demoiselle en détresse ou encore le mythe de l'aventurier intrépide et beau parleur (Victor Quartermaine en référence au Allan Quatermain interprété par Stewart Granger), Wallace et Gromit – Le mystère du lapin-garou regorge de trouvailles à chaque nouvelle scène sans pour autant perdre le fil d'une histoire parfaitement homogène de bout en bout.

 

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En redoublant d'inventivité pour nous faire oublier l'emploi d'une technique à priori archaïque par les temps qui courent (le stop-motion, également à l'œuvre dans le nouveau Tim Burton, Les noces funèbres), les créateurs de Wallace et Gromit sont une nouvelle fois parvenus à nous offrir un spectacle qui n'a rien à envier aux longs-métrages numériques dernier cri, sans pour autant trahir leurs célèbres mascottes. Illustration parfaite de cette cohabitation entre deux techniques à priori diamétralement opposées, Wallace et Gromit – Le mystère du lapin-garou est le second long-métrage distribué par DreamWorks Animation (le premier étant bien entendu Chicken run), soit le studio à qui l'on doit quelques uns des plus gros cartons au box-office en matière d'animation 3D (Shrek, Madagascar…). Si les qualités persistent de part et d'autre, nul doute que le public saura apprécier le spectacle indépendamment de la méthode employée.

 

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