Enzo, le croco : critique qui croque mou
Après les deux volets de Paddington et de Pierre Lapin, c'est au tour d'un autre animal de la littérature jeunesse d'être adapté sur le grand écran. Pour son premier passage en salles, Lyle le Crocodile a été rebaptisé Enzo le croco en français, mais il est peu probable que cette nouvelle mascotte rencontre le même succès que dans les pages de Bernard Waber.
RANDOM AMERICAN STORY
Pour leur nouvelle comédie, qui cible davantage un jeune public indulgent que des adultes en quête de rires gras, le duo de réalisateurs Josh Gordon et Will Speck (Joyeux Bordel ,Une famille très moderne) a troqué Jennifer Aniston et Jason Bateman contre un crocodile numérique qui chante. Mais la tendresse qui émane de ce gros lézard aux yeux doux a du mal à combler le vide et la superficialité du scénario de Will Davies.
Si le premier acte du film déborde de mignonneries avec un bébé Enzo à croquer, et d'euphorie avec un Javier Bardem à l'énergie communicative, le récit se met rapidement en pilotage automatique pour emprunter le même chemin balisé que la plupart des comédies familiales. Tout ce qui pouvait faire l'originalité du long-métrage s'évapore donc en même temps que le personnage d'Hector P. Valenti, qui laisse place à la famille Primm et leur voisin plus pathétique que menaçant.
Pour un tableau encore plus générique, le scénario s'encombre du sempiternel gamin introverti (Winslow Fegley) qui a du mal à se faire des amis et à communiquer avec ses parents. La maman gâteau surprotectrice de Constance Wu doit, quant à elle, mettre un peu de fun dans sa vie (enfin, dans ses recettes de cuisine), tandis que le papa penaud de Scoot McNairy essaie de retrouver son autorité de mâle en renfilant son justaucorps de lutte pour dérouiller un crocodile. Faute d'en avoir quelque chose à faire, le récit fait basculer leur vie en l'espace d'une chanson, leur personnalité change du tout au tout entre deux scènes et leurs "soucis" s'envolent après un discours mièvre qui a la subtilité d'un post de développement personnel sur LinkedIn.
Quant à Josh, le scénario manque presque d'empathie envers lui, sa peur irrationnelle, ses angoisses et son malaise social étant le plus souvent tournés en dérision pour servir de ressort comique que traité en profondeur. D'autres problématiques plus intéressantes sur le papier, comme le rôle que jouent les réseaux sociaux dans la sociabilisation sont évacuées du récit, qui ne parvient jamais à être divertissant et se repose entièrement pitreries de Brett Gelman et Javier Bardem.
Sous vos yeux ébahis, la famille la plus fofolle et rigodrôle d'Amérique
America's Got (no) Talent
Si le film met plutôt bien en scène New York (en particulier son architecture verticale et ses ruelles labyrinthiques) avec une inspiration théâtrale héritée de Broadway, le reste de la comédie musicale tourne désespérément à vide. Passée la première chanson qui lance efficacement la narration avec un rythme entraînant et quelques idées de réalisation attrayantes, le film enchaîne les chorégraphies et musiques plombantes dignes d'un spectacle amateur en MJC.
En plus de recycler les airs pour y coller différentes paroles niaises, les numéros sont tellement peu inspirés et créatifs qu'un d'eux est illustré par des images du film montées en flashback. Inévitablement, le spectacle final qui devait terminer en apothéose a tout d'un pétard mouillé, alors même que la participation à un concours télé calqué sur America's got talent était l'occasion pour le scénario et la mise en scène de s'amuser un peu et surtout de dédramatiser le blocage d'Enzo.
S'il promettait d'être chaleureux et régressif, Enzo le croco n'est donc qu'un film anecdotique dont on se rappellera surtout pour Javier Bardem en roue libre qui se tape les fesses.
Lecteurs
(3.3)12/03/2023 à 10:21
Le film on la regarde où
08/01/2023 à 22:45
On a emmener notre fils de 6 ans et il a adoré et nous aussi i et super bien on a bien accroché
17/12/2022 à 16:14
Excellent, nous avons tous adoré.
Une première pour moi de voir la salle applaudire plusieurs fois en plein film et pour cause une histoire tellement touchante!
01/12/2022 à 07:54
Paddington et Pierre Lapin sont devenus les nouveaux mètres étalons des film pour enfants.
Les autres devraient en prendre de la graine, Disney notamment.
01/12/2022 à 00:42
Les enfants aiment ça vraiment bien
30/11/2022 à 20:21
La déchéance de Bardem punaise...
30/11/2022 à 19:39
Mon fils de 4 ans et ma fille de 8 ans on trouvés ca mignon et drôle.
Moi moyen il est vrai, mais c est pour un publique jeune.