Love and Monsters : critique mandibule et hormones sur Netflix

Simon Riaux | 14 avril 2021 - MAJ : 14/04/2021 14:56
Simon Riaux | 14 avril 2021 - MAJ : 14/04/2021 14:56

Dans Love and Monsterspour détruire un astéroïde, l'humanité a lancé une série de missiles, dont les retombées ont transformé la faune en créatures herculéennes et affamées. Des années plus tard, un jeune homme sort de son abri pour partir à la recherche de son amour de jeunesse. Un point de départ qui en rappelle de nombreux autres, pour une aventure qui entend faire la part belle au romantisme, aux insectes géants et à Netflix.

AU MOUROIR LES ENFANTS

Le Young Adult, genre hybride ciblant les adolescents et jeunes adultes grâce à des récits naviguant entre science-fiction, fantastique et autres récits aventureux, a connu une croissance cométaire avec l’avènement successif de Twilight puis Hunger Games. Fréquemment adaptées de phénomènes de librairie, ces productions ont néanmoins subi suffisamment de revers au box-office pour quasiment disparaître.

C’est donc sans grand espoir qu’on découvre Love and Monsters, de Michael Matthews, dont les ingrédients paraissent déjà étonnamment datés. La seule présence de Dylan O'Brien, révélé par la trilogie Labyrinthe, donne à l'ensemble des airs de chaussettes oubliées au fond d'un sac de sport.

 

photoUn ver pas si solitaire

 

Et en effet, on y retrouve le mélange de bluette amoureuse, de quête initiatique en pilote automatique et d’enjeux photocopiés qui ont rapidement éteint l’intérêt pour ces produits industriels. À cette équation s’ajoute une autre influence manifeste, celle de Bienvenue à Zombieland, dont plusieurs personnages paraissent directement extraits. Le héros enamouré se voudrait un décalque de Jesse Eisenberg, quant au duo bourrino-comico-tendre que campent Michael Rooker et Ariana Greenblatt, il doit clairement son existence à Woody Harrelson et Abigail BreslinL’humour et l’impertinence en moins. 

 

 

Des révérences beaucoup trop appuyées, mais surtout désincarnées, dont le scénario co-écrit par Brian Duffield et Matthew Robinson ne parvient jamais à s’affranchir, se contentant de les babiller mollement. Plus embarrassant, dès qu’elle s’extrait un peu de ce carcan pour explorer son univers durant les 60 premières minutes, la narration bégaie, plaçant ses monstres de manière si mécanique et prévisible qu’on ne passionne jamais pour leur surgissement, ou les confrontations qu’ils engendrent. 

 

photo, Michael Rooker, Ariana GreenblattBienvenue à remakeland

 

INSECTES SANS NOM

Pour autant, Love and Monsters surprend par endroit. Tout d’abord, quand les standards de fabrication de ce type d’œuvres piquent trop souvent les yeux, on sent ici qu’un soin et une générosité véritables ont été apportés au bestiaire et à la direction artistique en général. Dès la première apparition d’une monstruosité insectoïde, on note soudain que la photo s’enrichit, que les plans se complexifient un peu, et tout simplement que ce mélange de pastiche post-apocalyptique et de bébêtes cartoonesques fonctionne. 

Grâce à des effets spéciaux très corrects dans l’ensemble, un design toujours plaisant, on se surprend à guetter la moindre attaque, malgré une scénographie souvent bien trop simpliste, exception faite d’un climax qui a le bon goût de faire du pied à Ray Harryhausen.  

 

photoUn futur dans lequel Charles Pasqua est toujours des nôtres

 

C’est d’ailleurs le dernier tiers du film qui permet à l’entreprise de demeurer relativement sympathique, alors qu’enfin, Dylan O’Brien est utilisé pour le beau gosse qu’il est, plutôt que le gant de toilette apeuré qu’il est incapable d’incarner. Face à ce personnage finalement fonctionnel, le film distille soudain une certaine idée de la mélancolie, joliment incarnée par Jessica Henwick. C’est bien trop peu et bien trop tard, mais pourra suffire à satisfaire les nostalgiques de pop corn adolescent.

Love and Monsters est disponible sur Netflix depuis le 14 avril 2021 en France

 

Affiche

Résumé

Malgré son bestiaire éminemment sympathique et un dernier tiers qui montre un tout petit peu les crocs, Love and Monsters est beaucoup trop timoré, quand il ne se repose pas sur le souvenir de ses modèles. 

Autre avis Geoffrey Crété
Love and Monsters commence bien, et donne envie de croire à ce teen movie apocalyptico-monstrueux parfait pour Dylan O'Brien. Dommage que la suite ne soit qu'un Zombieland avarié, qui manque beaucoup trop d'inventivité et de générosité pour trouver son identité.
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Lecteurs

(3.7)

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commentaires
Matpalalam
12/06/2021 à 19:27

Vraiment passé un super bon moment devant ce film, un univers qui change grâce à son bestiaire sinon pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent mais ça le fait de manière chill et ça passe crème.

zetagundam
08/06/2021 à 23:22

On sent une très forte influence de zombieland mais le film n'en demeure pas moins très sympathique même si le rythme est impacté par quelque longueurs

Miami81
25/04/2021 à 00:13

Ca casse pas 3 pattes à un canard géant mais ça reste sympathique à regarder.

Pat Rick
21/04/2021 à 11:27

Ca se laisse regarder et en effet le derniers tiers est la partie la plus prenante du film, car le début manque d'énergie.
Vite vu, vite oublié.

Jojo
20/04/2021 à 11:47

Renseignez-vous un minimum pour certains, ce n'est pas une production Netflix, la plateforme est juste diffuseur !

Jake os
17/04/2021 à 11:38

Je vais seulement dire que ce film est une réplique a peu de choses pres de ma serie Netflix Daybreak.

Kosby
17/04/2021 à 10:12

Je suis d'accord avec tout ce qui est écrit.

C'est un énième film sans ambition de la part de Netflix
Il y a une formules qui marche, qui plaît au grand public de Netflix et ils décident de la copier sans arrêt

Bien que l'univers soit sympathique et même la prémices que je trouve fort intéressante, il manque sérieusement d'enjeux durant son voyage.
Allez un monstre ici et un monstre là
La fille tombe amoureuse et fin de l'histoire

Laule
17/04/2021 à 01:50

Encore un chef d’œuvre Netflix

Zozo
16/04/2021 à 18:29

Mais quel navet...

Atouya
16/04/2021 à 16:41

Une daube même si au début on est plutôt emballé mais la grenouille géante et surtout le crabe conduit comme un palan avec de l électricité faut pas déconner franchement abusé

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