47 Meters Down : Uncaged - critique pas très profonde

Mathieu Jaborska | 30 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathieu Jaborska | 30 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Dans la série sans fin de films de requins génériques ou high concepts à la Bait qui ont frappé les années 2010, comme le grand blanc a frappé les fesses de Robert Shaw, deux longs-métrages ont sû tirer leur épingle du jeu : Instinct de survie dans la catégorie film d’horreur haut de gamme, et 47 Meters Down dans la catégorie petite série B tendue. La suite, 47 Meters Down : Uncaged, avec Sophie Nélisse, Corinne Foxx, Brianne Tju et Sistine Stallone, est arrivée.

AGENT 47

Même si la critique rédigée à l’époque sur le site n’est pas dithyrambique, l’auteur de ces lignes tient en grande estime 47 Meters Down premier du nom, blindé de défauts mais résolument attachant. Certes, on était dans le high concept pur : une cage, un requin et un manque de bol assez légendaire. Mais malgré son titre, le film avait le mérite de ne jamais sombrer dans les abysses de la sharksploitation fauchée et kitsch à l'excès, en réinvestissant son modeste budget dans un suspens assez maitrisé.

Cette suite menée par le même réalisateur, Johannes Roberts, compte bien réitérer la performance mais en lui conférant paradoxalement une ambition pas franchement compatible avec l'humilité du premier volume. En effet, les moyens ne suivent pas forcément, et le cinéaste se retrouve à faire mentir son propre titre : 47 Meters Down est désormais « Uncaged », mais il n’en reste pas moins un huis clos sous-marin.

Néanmoins, fini la plausible cage. Ici, il s’agira de survivre dans un temple maya immergé, rien que ça. Est-ce qu’il est bien à 47 mètres de profondeur ? On en doute, mais il faut avouer que l’équipe d’Ecran Large n’est pas non plus spécialiste de mesures sous-marines.

 

photoSplash, le grand plongeon

 

TEMPLE SWIM

Oui, on ne va pas se fatiguer à vous parler de la partie émergée de l’iceberg, soit les 10 premières minutes de l’intrigue. Vous connaissez la chanson : quatre jeunes filles trouvent un prétexte pour se baigner dans une fosse maritime inconnue (c’est moins touristique, CQFD) et finalement partir en plongée dans un temple antique. Bien sûr, leur curiosité fait s’écrouler l’entrée dudit pas très solide temple. Plus étonnant encore, elles se retrouvent nez à nez avec un squale assez affamé pour boulotter une combinaison de plongée complète avec quatre très minces êtres humains à l’intérieur.

 

photo, Brianne Tju, Corinne Foxx, Sistine Stallone, Sophie NélisseLa pression n'est plus vraiment un problème

 

Avec un tel pitch, on s’attendait à deux choses : une série B gore et amusante, ou une partie de cache-cache tendue. Verdict : les deux mon général. Jamais vraiment à l’aise avec son propre ton, cette première demi-heure ne sait pas trop comment se positionner face à sa bonne idée originale. Pas franchement efficace quand il s’agit de gérer l’espace, la mise en scène parvient tout de même à créer un certain sentiment de claustrophobie et à ménager les apparitions de la star du film, un requin aveugle évoquant les créatures difformes de The Descent.

Et là est le premier problème : ni assez généreux pour véritablement exploiter ce qui est presque un monstre à part entière (voire carrément un bogeyman de slasher), ni assez angoissant pour vraiment impressionner, le film est un peu le cul entre entre deux courants, se cherchant une identité qu’il n’a pas héritée de son prédécesseur.

 

photo, Brianne TjuTo be or not to be eaten

 

SHARKNADO

Mais ça, c’est la première partie, parce qu’une fois que le quatuor d’adolescentes rencontre d’autres personnages, l’intrigue trouve très vite son rythme de croisière, pour le meilleur et pour le pire. Il y à boire et à manger dans ces péripéties pleines d’eaux et de chair. Dès que les premières notes de pop se font entendre de façon diégétique au sein de ce temple oublié, tout sens commun s'évapore aussi vite que la fiabilité des jauges d'oxygène, avec un certain panache, il faut le reconnaitre.

Dès lors, le film se mue en vrai survival bien B où les protagonistes se font malmener en temps réel par un environnement plus qu'hostile. Ils arrivent dans un lieu, se font dégager par le meurtre d’un membre du groupe, arrivent dans un autre lieu, etc… Flirtant souvent avec le n’importe quoi le plus total, ces scénettes s’avèrent parfois assez divertissantes (surtout quand elles jouent avec cruauté sur les espoirs vains des malchanceuses héroïnes), et parfois très décevantes, à l’instar de la fameuse scène du tourbillon, aussi incompréhensible que mal filmée. Tout est bon pour singer les moments forts de 47 Meters Down.

 

photo, John CorbettLe père de l'année

 

47 REASONS WHY

Malgré le tour de montagne russe promis, l’ensemble se révèle au final assez avare en sensations fortes : tout est très inégal, et surtout, l’inventivité du premier film disparait au profit de tics de mise en scène beaucoup plus classiques et pas toujours très originaux. Certes, le requin numérique est trop peu montré pour que les limites des effets spéciaux se voient à l’image, mais il apparait toujours de la même façon, avec un jumpscare mou souvent assez prévisible. Autre acte manqué : le sang. Le bodycount a beau être relativement élevé et l’eau souvent rouge, le vrai gore se fait rare et les meurtres vraiment brutaux sont finalement au nombre de 1.

Ce marasme inégal culmine dans la dernière séquence, promettant sur le papier une baston homérique. Ce sera finalement une empoignade cordiale. Bien stupide, le climax clot vraiment ces 1h30 avec une flemme incohérente (le requin est tout de suite bien moins efficace). On est loin de la gravité émotionnelle du premier opus ou d’un quelconque festin bourrin. 47 Meters Down : Uncaged termine comme il a commencé : sans jamais vraiment savoir trancher entre jeu de massacre jouissif et survival tendu.

 

Affiche US

Résumé

47 Meters Down : Uncaged aurait été une série B vite oubliée, franchement bancale mais indéniablement divertissante s'il n'était pas la suite d'une excellente surprise. Johannes Roberts est trop ambitieux pour son propre bien et déçoit forcément. Mais on ne va pas se mentir : on sauterait avec joie sur un 3ème opus.

Autre avis Geoffrey Crété
Le premier 47 Meters Down s'amusait avec le principe du film de requin pour y creuser une petite brèche modeste, mais efficace. La suite se veut plus ambitieuse, mais se noie dans les codes les plus classiques et paresseux du genre, pour devenir très impersonnelle. Tout petit plaisir donc.
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Lecteurs

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commentaires
Chonrei
08/12/2019 à 09:52

Très sympa. Le requin aveugle est pas mal.

amds films
01/12/2019 à 22:31

Le premier film échappé de justesse à l'aspect DTV , celui ci plonges à pieds joins dedans

retour vers le future 4
30/11/2019 à 22:14

ya que moi qui a vu une grosse bouze?????????????

Bubble Ghost
30/11/2019 à 19:28

Pseudonaze@... Alors, déjà, je sais... C'était de l'humour, hein... Et ensuite, c'est cystite, en fait...

XG58
30/11/2019 à 17:34

J'ai essayer de le regarder, mais hélas, il vaut le 1

Pseudonaze
30/11/2019 à 14:40

C'est plutôt sistite je crois

aqualand
30/11/2019 à 13:04

vu la critique je m'attendais à 1 étoile max mdr

Bubble Ghost
30/11/2019 à 10:08

Sistine, c'est pas une variante d'infection urinaire ? xD

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