Rampage - Hors de contrôle : critique cosmo-bourrine

Simon Riaux | 21 mai 2023 - MAJ : 22/05/2023 10:11
Simon Riaux | 21 mai 2023 - MAJ : 22/05/2023 10:11

Des monstres géants ? Des quartiers entiers réduits en poussière ? Un Dwayne Johnson aussi subtil qu’un deltoïde massé à la créatine ? Pas de doute, les beaux jours sont de retour et l’heure des blockbusters de destruction massive a sonné ! Rampage - Hors de contrôle coche les cases du gros divertissement qui fait plaisir.

GOGOLZILLA

Sur la papier, Rampage - Hors de contrôle avait tout du produit emballé à la va comme je te pousse, répondant aux désidératas d’une industrie hollywoodienne en quête de marques estampillées 80’s. D’où cette adaptation de derrière les fagots qui entend transformer en blockbuster le jeu de destruction éponyme, au principe sommaire et à l’intrigue embryonnaire, plus ou moins tombé dans l’oubli. Contre toute attente, cette ode à la rupture d’anévrisme apocalyptique vaut bien mieux que sa genèse, et s’impose comme un condensé de plaisir brut et candide.

 

PhotoDuel de balèzes

 

La réussite de l’ensemble tient essentiellement au travail accompli par Brad Peyton, propulsé maître d’œuvre après avoir emballé San Andreas, condensé de destruction porn plutôt bien reçu et couronné de succès au box-office. On retrouve ici la rigueur qui présidait à son précédent film, dans lequel officiait déjà Dwayne Johnson. Non seulement Rampage multiplie les séquences extrêmement spectaculaires, sans même atteindre la barre des deux heures de métrage, mais il a la bonne idée de soigner tout particulièrement ces accès de furie opératique.

 

Photo Joe Manganiello"Ya comme un loup"

 

Aussi démesurée ou ravageuse que soit l’action, elle demeure toujours impeccablement lisible. Mieux encore, chaque scène déchaînant à l’écran le chaos animalier nous offre une succession de plans composés avec grand soin, où se côtoient des jeux d’échelle jubilatoires et quantité de clins d’oeil allant de Gorgo, Le Monstre des temps Perdus, à King Kong ou Godzilla.

Peyton était manifestement le candidat parfait pour le projet ainsi qu'en témoigne l'excellente facture technique de l'ensemble. A l'heure où la fabrication accélérée de super-blockbusters est synonyme d'effets spéciaux grossièrement finalisés, on apprécie la finesse de l'ensemble des effets et le soin apporté dans le rendu des monstres.

 

PhotoDe la nécessité d'avoir une bonne assurance

 

BREAKING DWAYNE

Rampage - Hors de contrôle marque certes des points quand on y ravage un zoo, pulvérise un avion ou piétine Chicago, mais le métrage surprend également dans la gestion de son ton, beaucoup moins aseptisé qu’attendu. Etonnamment violent pour une production PG-13, les membres arrachés y pleuvent, quand les tripes de cartoonesques seconds rôles ne repeignent pas le décor. Le film touche de la griffe le style décomplexé d’un certain cinéma de divertissement, où les sursauts graphiques cohabitaient avec une adrénaline bon enfant.

On trouve ici et là de pures saillies horrifiques, qui s’accommodent idéalement d’autres passages beaucoup plus lumineux et pop-corn, notamment lors des apparitions de Malin Akerman, parfaite en diabolique capitaliste branchée manipulation génétique. Le travail de la photo n’est pas étranger à cette réussite, Jaron Presant composant une lumière mordorée qui habillent avec élégance les structures et textures que la narration se complait à tordre ou exploser.

 

Photo Dwayne JohnsonLe meilleur acteur du film est situé à gauche de l'image

 

Seule véritable déception de ce donut fourré à la grenade, la prestation de Dwayne Johnson, qui apparaît de moins en moins convaincant au fur et à mesure qu’il s’entête à décliner un personnage unique aussi fonctionnel que fadasse. On comprend que la star veut dupliquer la recette d’un Schwarzenegger, qui avait su trouver une persona surplombant tous ses personnages jusqu’à devenir une marque.

Mais là où son illustre prédécesseur était défini par des attributs spécifiques, c’est en négatif que se conçoit le héros Johnsonien. Héros sans âge, héros sans conviction, héros sans trauma, héros sans sexe (au point de reléguer littéralement les plaisanteries en dessous de la ceinture à son acolyte simiesque), il n’est qu’un playmobil gonflé aux hormones de yack carnivore, totalement désincarné, incapable d’apposer une quelconque âme dans un blockbuster qui se passerait très bien de lui.

 

Affiche française

Résumé

Peu importe que Dwayne Johnson livre ici une prestation en pilote automatique, le réalisateur de San Andreas dirige avec son giga-gorille, son loup-garou et son panzer-croco avec un appétit pour la destruction qui fait plaisir à voir.

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Lecteurs

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commentaires
alshamanaac
22/05/2023 à 09:41

Toujours pas vu ce film, et a priori je pense que je le verrais jamais... Et pourtant, j'étais fan du jeu à l'époque quand j'étais gamin ! Que ce soit la version arcade, sur Atari ST ou la Lynx II !

Arnaud (le vrai)
22/05/2023 à 08:23

Wouah il était dans un bon jour Simon quand il a fait cette critique :p
Perso j’ai trouvé le film pas terrible et a aucun moment j’ai été scotché devant les scènes proposées
Le film est assez quelconque pour moi, comme l’était San Andreas d’ailleurs

Cosmo risible
15/02/2023 à 08:29

C'est un des films le plus mauvais de tous les temps.

Pat Rick
08/09/2020 à 10:47

Oui les FX sont impressionnants et bien que bon public avec ce genre de divertissement j'ai trouvé pour le coup, Rampage assez limité et sans aucune surprise.

Matrix R
08/09/2020 à 02:17

Ce qui est hors de contrôle, c'est le scénario qui a pris de la matière radio toxique entre les lignes, gonflant ainsi en absurdités les plus grotesques.
Pitié, il ne peut y avoir de critique. La critique se résume en une phrase: Comme pire, on en fait pas avec autant de millions

Rayan Montreal
07/09/2020 à 03:10

Si vous critiquez les marvels comme vous le faites ici en mode pop corn sans se prendre la tête personne ne va rien dire mais non vous il faut que vous en attendez des chef d'œuvre du 7e art

Ken
07/09/2020 à 02:46

vraiment nul a chier.

MANUtheFOX
27/06/2018 à 04:03

Je suis d'accord à 100% avec l'objectivité et l'appréciation critique de EL. Il me paraît effectivement impossible de juger des millions de films sur une échelle de 1 à 5 !! Je considère donc, qu'en allant voir ce type de cinéma, purement esthétique et divertissant, on attend pas forcément un scénario alambiqué mais plutôt de passer un bon moment de divertissement, comme faire du grand 8, par exemple. Le film était bluffant en matière d'FX, et les 1H30 passent très vite... Pour les intellos notoires, dirigez vous plutôt sur du David Lynch, et des sites dédiés aux gens qui n'aime pas la détente mais la réflexion. Donc, bilan : Excellent divertissement, et très bonnes critiques et observations des chroniqueurs d'écran Large...

Geoffrey Crété - Rédaction
03/05/2018 à 17:14

@drocmerej

C'est précisément pour ces raisons (la limite de classer et hiérarchiser les films selon leur nature, le rapport qu'on a au réalisateur, au genre, etc) que nous n'avons aucun plafond de verre pour aucun film, et donc zéro honte pour nos notes et choix ;)

drocmerej
03/05/2018 à 17:03

@la rédaction.
Merci pour votre réponse qui me convient parfaitement.
C'est plutôt tout à votre honneur de ne pas limiter vos notes en fonction du genre (terme à manier avec des pincettes, puisque vous savez comme moi qu'un film de Spielberg par exemple est bien souvent un film d'auteur et un blockbuster à la fois).
Non je ne veux pas comparer Fellini à Boon. Et pourtant en y réfléchissant... C'est tout aussi difficile de séparer complètement que de rapprocher des films comme disons Le Pigeon, Tueurs de Dames et Bienvenue chez les Ch'tis. Cela reste des films que les spectateurs vont voir pour rire (mais deux d'entre eux sont considérés comme intelligents).
Cela me fait penser à la scène du film "divorce à l'italienne" dans lequel on assiste à une projection de la Dolce Vita qui ne semble alors pas être du tout un film réservé à une élite de cinéphile.
Les pièces de Shakespeare et Molière étaient aussi pour le peuple (pour tout le monde pourrait-on dire) à la base.
Cloisonner et hiérarchiser me semble donc impossible et inutile.
Et oui vous avez raison, ce qui compte dans une critique ce sont les mots. La notation répond un peu au diktat du bref. Très peu de critiques s'en passent ( la revue Positif le fait encore mais c'est un autre ...genre). Promis je vous lis.
Amitiés.

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