Le Bonhomme de neige : Avalanche critique

Alexandre Janowiak | 29 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Alexandre Janowiak | 29 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après Morse et La Taupe, le cinéaste Tomas Alfredson revient au cinéma avec son troisième long-métrage : Le Bonhomme de neige. Démoli par la critique américaine lors de sa sortie outre-Atlantique, le film adapté du livre de Jo Nesbø, avec Michael Fassbender, mérite-t-il un accueil aussi glacial ?

BUFFET FROID

Le cinéma nordique, hier porté par des génies comme le Danois Carl Theodor Dreyer (La Parole, La Passion de Jeanne d’Arc, Jour de colère) et le Suédois Ingmar Bergman (Persona, Le Septième Sceau), ne s’est jamais aussi bien porté que ces dernières années. Les réalisateurs scandinaves gagnent en popularité et en nombre depuis la fin des années 90 : Lars von TrierThomas VinterbergRoy Andersson ou encore les plus jeunes Joachim Trier (Thelma, Oslo, 31 août), Nicolas Winding Refn (Drive, The Neon Demon) et Ruben Östlund (The Square).

En 2008, le Suédois Tomas Alfredson marque les esprits avec son excellent film de vampire Morse, et intègre immédiatement la liste de ces réalisateurs nordiques à suivre de près. Trois ans plus tard, il prend du galon avec sa première production hollywoodienne : La Taupe. Salué par la presse, il reçoit de nombreuses récompenses dont trois nominations aux Oscars. Son nouveau long-métrage était donc très attendu.

 

Photo Michael FassbenderMichael Fassbender tentant de sauver les meubles

 

Le Bonhomme de neige (The Snowman en version originale) avait de nombreux atouts dans sa manche, en tout cas sur le papier. Adapté du roman éponyme inscrit dans une saga à succès écrite par Jo Nesbø, et mettant en scène un flic alcoolique dépressif et marginal, le polar laissait espérer un superbe thriller nordique. Mieux : le film pouvait carrément se placer dans la lignée de la trilogie Millenium, réalisée en partie par Daniel Alfredson (frère de Tomas justement), et lancer une franchise autour du personnage d’Harry Hole si le public était au rendez-vous.

 

Photo Rebecca FergusonRebecca Ferguson tentant de quitter le plateau

 

SNOWMAN'S LAND

Malheureusement, le rêve s’est rapidement transformé en cauchemar pour Tomas Alfredson, et Harry Hole n'est pas près de truster à nouveau le grand écran. Gêné par une production frôlant l’amateurisme selon ses propres mots, le long-métrage s’est retrouvé en post-production avec de nombreuses scènes incomplètes et des séquences inutilisables.

Conséquence : le résultat final est loin d’être à la hauteur des attentes et les difficultés rencontrées sur le tournage se ressentent. Le Bonhomme de neige offre ainsi un micmac de séquences aux enchainements douteux - le montage est pourtant assuré par la grande Thelma Schoonmaker, collaboratrice de Martin Scorsese - et aux dialogues terriblement insipides.

 

PhotoUn spectateur tentant de rester éveillé devant Le Bonhomme de neige

 

Malmené par la réalisation peu inspirée d’Alfredson et surtout par une narration aberrante imaginée par les deux scénaristes Hossein Amini et Matthew Michael Carnahan, le film s’enlise alors dans une intrigue faussement complexe que le spectateur un peu initié aura déchiffrée en moins de temps qu’il n’en faut pour sortir de la salle.

Pire, le spectateur ne peut même pas se raccrocher au fabuleux casting présent à l’écran : Michael Fassbender est éteint, Rebecca Ferguson semble perdue, Val Kilmer est embarrassant, Charlotte Gainsbourg ou J.K. Simmons sont eux bien inutiles. Au mieux, pourra-t-on apprécier la superbe photographie de Dion Beebe (Memoires de Geisha, Collateral) durant cette lente agonie de près de deux heures.

 

Affiche

Résumé

Malgré ses nombreux problèmes de production assumés par le réalisateur, Le Bonhomme de neige n’est pas un simple accident industriel : c’est surtout un mauvais film.

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Lecteurs

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commentaires
Nanou54
20/12/2017 à 11:55

Moi j ai vraiment beaucoup aimé tout !!!!!
Ambiance jeux des acteurs
Intrigue suspense
Décors magnifiques

Sess
29/11/2017 à 20:33

Gênant tellement c'est de la merde. Fuyez, j'en sors, j'ai mal.
O etoile.

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