J'ai tué ma mère : Critique
Délires mégalomanes d'un enfant acteur, J'ai tué ma mère a la fougue de la jeunesse et la beauté de ceux qui ont un véritable univers. Si on ne compte pas les dialogues qui font souvent mouche, les acteurs qui livrent des performances émouvantes et prenantes, il y aurait presque parfois à redire sur la capacité qu'à le québécois Xavier Dolan à embellir sa propre vie (car on ne doute pas un instant avoir affaire à une partielle autobiographie) et à mettre en avant ses « incroyables » qualités artistiques (dans le film peintre, écrivain, poète mais donc aussi acteur, réalisateur et producteur). Cette volonté permanente de reconnaissance, cette soif d'amour incontrôlable en font quand même, plus qu'un jeune con imbu de lui-même et conscient de sa beauté, un personnage grandement sympathique.
Car il tâtonne le jeune monsieur, il fait des erreurs qui le rende à la fois plus accessible mais aussi plus humain. Et sous le vernis du jeune éphèbe gay promis à un grand avenir, on perçoit quelquefois des failles émouvantes qui réveillent l'instinct maternel (amusant, vu le contexte du film) mais aussi des accès de cynisme ou des souvenirs d'adolescence, où nous étions tous convaincus de devenir les prochains Rimbaud ou James Dean.
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(2.5)