Test : Amicalement vôtre - Édition ultime

Tonton BDM | 24 novembre 2013
Tonton BDM | 24 novembre 2013

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le spectateur, qu'il soit fan, nostalgique inoffensif ou nouveau venu aura de quoi satisfaire sa curiosité. Cette édition ultime fait en effet la part belle tant à l'anecdotique qu'aux informations concrètes, sans oublier l'émotion. Elle est également l'occasion de découvrir que les nombreux intervenants ont bien du mal à s'accorder sur le pourquoi du comment de la disparition de série après une fabuleuse première saison. En effet, si certains évoquent la sélection de Moore pour incarner James Bond, d'autres révèlent qu'il fut clairement envisager de le remplacer, quand les derniers évoquent plutôt l'insuccès du show outre-Atlantique. Difficile de trancher. Il est également étonnant de remarquer les ravages du chauvinisme, tout les techniciens britanniques tapant copieusement sur Tony Curtis, pour mieux louer le professionnalisme de Moore, quand ce dernier ne fait pourtant aucun mystère de ses propres errements (« si Tony était toujours légèrement défoncé, j'étais moi-même toujours légèrement beurré »).

Ainsi assiste-t-on à un déferlement de chauvinisme britannique délirant et très amusant, tant toute l'équipe semble avoir souffert d'un Curtis qui paraît plus malicieux qu'autre chose. Un léger aveuglement qui poussera plusieurs des interviewés à expliquer sans trembler que Moore était un bien meilleur comédien que son compagnon. C'est justement dans ces contrevérités et approximations que la présente édition s'avère une réussite. Car loin des discours promotionnels habituels, ne jouant pas que sur l'affect supposé du spectateur/ consommateur, les bonus nous donnent à découvrir la relation étroite et clairement sentimentale qu'entretiennent ces artisans avec un show qui marqua durablement son public et l'industrie télévisuelle.

The Morning after - remembering The Persuaders : en dépit d'une qualité d'image discutable, le documentaire est une mine d'informations et s'avère le véritable plat de résistance de cette édition. Qu'il s'agisse de la genèse du projet, des conditions de sa réalisation, de son impact sur le public ou d'une palanquée d'anecdotes, le programme est d'une richesse appréciable. Vous y croiserez producteurs, réalisateurs, assistants divers et variés ainsi que la casting. On appréciera notamment d'y retrouver Toni Curtis quelques années avant sa mort, toujours prompt à chahuter ses petits camarades, ou rappeler qu'il n'y a rien de tel pour se rendre en Angleterre que de se faire épingler par la douane les valises pleines de substances récréatives. Hallucinant.

Interview de Roger Moore : réalisée en 2011 à l'occasion des quarante ans de la série, cette séquence, en plus d'être relativement émouvante, est souvent à se plier de rire. Alors que plusieurs intervenants des bonus rassemblés ici ont tendance à taper sans trop de discernement sur Toni Curtis, Roger Moore livre ici son sentiment sur un homme dont on devine qu'il l'aura touché et amené à parfaire son jeu. Un très beau témoignage, livré avec une classe étonnante par un gentleman comme on n'en fait plus. Notons que les commentaires audios du comédien sont à l'avenant. So moving.

Côte d'Azur actualité : bref, mais d'une excellente tenue visuelle, en plus d'être très instructif. On y découvre que l'ami Moore était capable de répondre à une interview en français en plein tournage des premiers épisodes de la série, sans se départir de son sourire. On réalisera également que l'art de l'interview n'était alors enseigné nulle part, en tout cas certainement pas sur la Côte d'Azur. C'est aussi l'occasion de réaliser quel pouvait être à l'époque l'impact d'un tel tournage sur la région. Nice.

Tony Curtis rencontre sa voix française : un peu décevant, tant le module s'avère bref et son intitulé fantasmatique. En l'état il faudra se contenter de la rencontre dans le sens strict du terme, de quelques très brefs échanges entre deux icônes fonctionnant en miroir. Amusant.

Episode du Saint considéré comme le pilote de la série : afin de déterminer s'il était pertinent de faire jouer Roger Moore en binôme, il fut décidé, lors de l'ultime épisode du Saint, de lui adjoindre un partenaire. Ce dernier devait d'ailleurs tenir le rôle de Wilde dans Amicalement Vôtre, avant que l'arrivée des américains sur le projet n'oblige la production à embaucher un comédien bankable de l'autre côté de l'Atlantique. Voici donc l'occasion de découvrir les Persuaders tels qu'ils auraient pu être. Étonnant.

Cérémonie des 7 d'ors avec Roger Moore : l'occasion de se rappeler combien la télévision hexagonale a pu nous faire mal aux yeux. Un module à la gloire du flegme de Roger Moore, une intense mise à l'épreuve du sang froid du spectateur. Dangereux.

Reportage de la télévision hollandaise sur le tournage du dernier épisode : beaucoup plus riche que son équivalent français, ce module étonne et détonne. On y trouve bien sûr un peu de redite avec d'autres passages de ce que le disque a à nous offrir, néanmoins, on y découvre quelques pépites appréciables. Qu'il s'agisse une fois de plus de la répartie de Moore, ou des saillies de Curtis (qui explique qu'il n'a pas besoin d'être réalisateur, puisqu'il donne déjà des ordres à tout le monde sur le plateau), voilà un bonus qui respire une folie douce fort appréciable. Décalé.

Interview du producteur Richard S. Baker : ce petit précis de l'histoire de la série est dispensable, tant les informations qui y sont révélées se voient recoupées dans d'autres bonus proposés dans la présente édition, souvent raconté avec plus de gouaille et une tenue technique autrement supérieure. Inutile.



Apport HD : Extraordinaire. Est-il besoin d'en dire plus ?

Sur Ecran Large, quand il s'agit de parler d'Amicalement votre, on fait appel à Simon. Clair, concis, accomplissant l'exploit d'être à la fois synthétique et puissamment analytique, c'est notre expert dés qu'il s'agit de parler d'humour décalé à base de dandy des années 60, pour une raison simple : il a été la maitresse de Michael Caine de 1962 à 1974. Pour savoir ce qu'il pense d'Amicalement votre, on vous enjoint à cliquer ici

 

 

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Le moins que l'on puisse dire à la découverte de la série en Blu-ray, c'est que TF1 Vidéo lui a vraiment offert un écrin HD du tonnerre. Amicalement votre est en effet littéralement sublime du point vue de l'image : définition, piqué, niveau de détails, couleurs, profondeur de champ, tout est au taquet, on est vraiment en présence d'un Blu-ray épatant, surtout quand on considère l'âge de la série. Côté son, les deux versions (VF et VO) sont naturellement proposées en DTS-HD Master Audio Mono, avec naturellement la VF d'origine qui ravira tous les fans. On dénote cela dit une petite erreur sur la jaquette du coffret, qui annonce des versions audio encodées en DST-HD Master Audio, ce qui est amusant ouaf, ouaf, parce qu'on ne voit pas ce que la direction de la surveillance du territoire vient faire là-dedans, ouaf, ouaf. Maintenant, enthousiasmés que nous sommes devant le résultat, on se surprend à rêver à une intégrale Blu-ray Chapeau melon et bottes de cuir, qui nous permettrait d'admirer Emma Peel et Tara King en HD.

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