Test : Le Prisonnier - Édition ultime

C'est pas tous les jours qu'on se pavane devant de vieux trucs hein. Pire, ce n'est pas tous les jours qu'on se pignole devant des Blu-Ray d'une vieille série anglaise. Sauf que là, c'est Le Prisonnier quoi, donc on n'a pas trop le choix. Et comme on aime vraiment beaucoup, l'ami Simon vous a concocté une critique de la série aux petits oignons que vous pourrez retrouver ici. Quant à nous, on va voir ce que ces disques ont dans le ventre.

Le prisonnier se dévoile dans notre galerie. Ciquez sur l'image : 

Verdict sans appel, à peine l'épisode pilote lancé, on se prend une énorme claque dans la tronche. A vrai dire, ce n'est pas vraiment une surprise puisqu'on zieutait amoureusement le coffret américain sorti en 2009 et son image de dingue. Bonheur et joie, le master utilisé par TF1 Vidéo ne dépareille pas tant il semblerait qu'il provienne de la même source. Restauré directement à partir des éléments en 35 mm tournés pour la série, il est magnifique, coloré, d'une netteté redoutable. C'est bien simple, l'image est si belle qu'on a l'impression que la série a été tournée l'année dernière ! Pas un poil, pas une rayure, on frôle la perfection, à l'exception peut-être de quelques rares moments d'une qualité moindre lors de certains passages en extérieur, mais rien d'handicapant, loin de là. Evidemment, l'image est dans son format d'origine 1.33 et proposé en 1080p.

On saluera également la partie sonore, de très grande qualité, avec une piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 Mono, et une piste française DTS-HD Master Audio 2.0 Mono également mais qui propose en plus une version 5.1 dont l'utilité reste encore à prouver. A noter que la piste française propose l'excellent doublage d'origine. 

Passons maintenant aux bonus et autant dire que, Edition Ultimate oblige, nous allons les disséquer avec une précision quasi chirurgicale.

Le Prisonnier avec des captures au format natif cela vous dit ?

Que les choses soient claires, les présents bonus sont pour certains passionnants, pour d'autres très intéressants, quand les derniers se révèlent simplement de divertissants amuses-bouches. Le problème de l'édition « ultime » qui nous arrive ces jours-ci n'est aucunement la qualité intrinsèque de ses suppléments, puisqu'elle est excellente.

Hélas, ils étaient déjà tous présents sur la précédente édition de 2007, ce qui poussera le consommateur à relativiser la mention « ultime » accolée sur le boîtier cartonné. Pire, le livret de 16 pages qui accompagnait la précédente édition et ouvrait de passionnantes perspectives sur les ratés de la diffusion française ainsi que le rôle des spectateurs dans l'entretien de la mythologie, a tout simplement disparu. Difficile dans ce cas d'être pleinement satisfait par les excellents bonus pour quiconque a mis la main sur le précédent collector.

On aurait aimé trouver un module consacré à la réception du show, le culte qui l'entoure et, pourquoi pas, ses influences. Ce ne sera pas le cas et puisque tout le monde ne possède pas la précédente édition, que contient donc ce pack « ultime » ?

Nous voulons des renseignements - documentaire inédit sur les coulisses de la série (94mn)

Plat de résistance de cette édition, de bonne facture technique, ce reportage très détaillé revient sur plusieurs aspects essentiels du Prisonnier. Sa genèse bien sûr, mais également les rapports complexes, voire passionnants, entre ses protagonistes, qui furent sans doute pour beaucoup dans la densité de l'œuvre. Le film est bien sûr riche d'anecdotes variées (la création du Rodeur est un grand moment d'hilarité), mais également une véritable mine d'informations sur les conditions de création télévisuelle au milieu des années 60. Ne laissant pas la parole qu'aux seuls « survivants » mais n'hésitant jamais à piocher dans les archives, le documentaire permet de comprendre plus précisément les principes qui présidèrent à la création du show. En filigrane se dessine une cartographie mentale de son intrigant géniteur, le mystérieux Patrick McGoohan. Un des grands mérites du doc est de rappeler combien la fin choqua le public, outré par l'épilogue. Et oui, on n'a pas attendu Lost et sa conclusion (réellement) stupide pour pester contre les showrunners !

Le Puzzle du Prisonnier - Entretien avec Patrick McGoohan (36 mn)

Devenu parfaitement indissociable de ses personnages de Destination Danger et du Prisonnier, le comédien, auteur et réalisateur, mort en 2009, répond en 1977 aux questions de la télévision canadienne. On en fera pas le décryptage complet, mais sachez que l'entretien contient nombre de morceaux très intéressants. Toutefois, c'est Patric McGoohan lui-même le point d'orgue de ce nodule. En effet, l'artiste parvient ici en quelques minutes à prendre le contrôle total de l'émission, sous les yeux fascinés du public. Cabotin, tour à tour limpide puis cachottier, il se prête avec malice au jeu des questions/réponses, tandis que la frontière entre McGoohan, Drake et le Prisonnier s'efface complètement. Rien d'étonnant à ce que l'homme qui refusa d'interpréter James Bond pour cause de divergence morale, se soit lui-même transformé en un personnage dont il ne parvient jamais à s'échapper, si tant qu'il en eut l'intention.

Prisonnier du village - reportage diffusé au sein de Temps X en 1984 (15 min)

Si cette featurette du temps jadis ne nous apprend pas grand chose sur le décor du Prisonnier qui ne soit pas déjà abordé dans les deux sections précédentes, il donne beaucoup plus à voir. Elle a également le mérite de rappeler qu'avant sa privatisation, même les émissions les plus « populaires » de TF1 étaient capables de faire preuve d'imagination, de créativité et de respect de leur public.

La Musique du Prisonnier - interview inédite d'Eric Mival (9 min)

Aucune information résolument fondamentale ne sera distillée ici, mais les mélomanes se réjouiront d'en apprendre autant sur la conception théorique de l'atmosphère musicale de la série que sa fabrication concrète ou ses multiples influences.

Versions alternatives.

Les épisodes Le Carillon de Big Ben et L'Arrivée sont présentés dans leurs montages et mixages alternatifs. Pièces de choix auréolées de mystères, ces vidéos pas restaurées pour un sou vous piqueront les yeux, mais régaleront tous les chasseurs de bonus perdus, à l'affut de la moindre curiosité, de tout montage oublié ou altéré.

Présentation du premier épisode par Igor et Grichka Bogdanoff, Temps X en 1983

Comme l'intitulé vous l'apprend, c'est à hurler de rire. Kitsch et déroutant.

Publicité Renault 21 inspirée du Prisonnier

Une voiture qu'elle est bien pour la conduire.

Apport HD : Image de malade mental, son de ouf, on serait dingue de passer à côté. En plus, c'est bientôt Noël...