Test : Pulp Fiction

Stéphane Argentin | 11 mars 2009
Stéphane Argentin | 11 mars 2009

Côté suppléments, l’ombre de l’édition collector double DVD susnommée plane à nouveau puisque la quasi-totalité des bonus de cette dernière ont fait le voyage jusqu’ici. Tous les suppléments sans exception (précédés d’un avertissement quant à la qualité faiblarde de la vidéo) sont proposés en VOSTF et au format d’image standard.

 

Making of (10min 50s) : Celui-ci se focalise sur le tournage de deux scènes, celle de twist avec un Tarantino qui se donne à fond quand il ne prend pas lui-même la caméra en mains, et celle du carambolage automobile avec quelques mots de Bruce Willis à la clé.

 

Scènes coupées (24min 23s) : Toutes sont précédées d’une introduction de Tarantino qui nous explique en détails les raisons de leur retrait (les explications sont mêmes plus longuement que les scènes elles-mêmes !).

 

Documentaire autour du film (30min 36s) : Dans un mélange d’images de tournage (de Pulp fiction en grande partie) et d’extraits d'interviews allant de 1993 à 2002, le reportage laisse avant tout la parole aux acteurs et au réalisateur. Ce dernier revient tout d’abord sur ses débuts en tant que scénariste (True Romance) puis sur son premier long métrage (Reservoir dogs) avant de poursuivre sur la narration discontinue de Pulp fiction et ses trois histoires parallèles. Les méthodes de travail et l’ambiance sur le plateau sont également de mise avant que le documentaire ne se referme sur la liste des nombreuses récompenses et nominations raflées par le film.

 

Interview du designer et de la chef déco (6min 27s) : Outre les orientations stylistiques souhaitées par Tarantino, les deux interviewés s’attardent principalement sur la décoration du restaurant où vont dinés John Travolta et Uma Thurman et celle de la maison de cette dernière.

 

La Palme d’Or Cannes 1994 (5min 23s) : Tout est dans le titre puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’un extrait vidéo de la remise de la Palme.

 

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Interview de Quentin Tarantino par Charlie Rose (55min 31s) : La première partie est consacrée à la passion du réalisateur depuis son plus jeune âge pour le cinéma et la littérature ainsi qu’à ses différents petits boulots avant de passer aux courts-métrages. Tarantino évoque ensuite l’importance du scénario et de la narration avant d’embrayer pour une bonne partie de l’interview sur ses multiples influences cinématographiques : westerns spaghetti (Sergio Leone), black-exploitation des années 1970, films de gangsters, d’Howard Hawks, sans oublier le cinéma français (Godard, Melville) ainsi qu’une large part consacrée à Brian De Palma et une approche intéressante sur la longévité et la notoriété de certains de ces réalisateurs, y compris au travers de leurs œuvres les plus mésestimées. Tarantino revient également sur le choix de ses acteurs, notamment Harvey Keitel qu’il avait déjà dirigé dans Reservoir dogs, ainsi que Samuel L. Jackson, John Travolta et Uma Thurman par le biais de deux extraits du film (le dialogue entre Travolta et Jackson dans la voiture et la scène du twist). L’interview ne pouvait bien entendu se conclure sans un petit débat sur la violence et l’humour noir omniprésents dans les films de Tarantino.

 

Critique du film par Siskel et Herbert (16min 05s) : Gene Siskel du Chicago Tribunes et Roger Ebert (le nom est mal orthographié dans le listing des bonus) du Chicago Sun Times tentent d’expliquer le « style Tarantino » et le sacre du cinéaste dès son 2ème film, le comparant à d’autres génies du Septième Art sur certains points (Welles, Hitchcock, Kubrick…). Ils reviennent également sur l’engouement autour de Pulp fiction jusque sur internet (avec notamment de nombreux « signes » religieux) mais aussi sur ses détracteurs par le biais de questions à l’attention de Samuel Jackson.

 

Interviews de l’équipe par Michael Moore (11min 33s) : Le futur réalisateur de Farenheit 9/11 (Palme d’Or à Cannes en 2004 sous la présidence d’un certain Tarantino pour rappel) passent beaucoup de temps à rigoler en compagnie du réalisateur, de Samuel L. Jackson et du producteur Lawrence Bender mais l’approche loufoque ne sera pas forcément du goût de tous.

 

Apport HD : Satisfaisante, l’interactivité vaut surtout pour l’interview fleuve de Tarantino. Excellente, l’image pèche par son rendu un peu trop lisse. Inconsistant, le son présente des qualités et des défauts aussi bien en VO qu’en VF. L’idéal eut été de combiner les avantages des deux sans leurs inconvénients respectifs.

 

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Retrouvez la liste récapitulant tous les titres Blu-ray du marché français à cette adresse.

Après les brillantes éditions de Kill Bill, Vol. 1 et Vol. 2, parues fin 2008, voici venir aujourd’hui sur support Blu-ray le film qui consacra Quentin Tarantino aux yeux du monde entier, Pulp fiction, pour un résultat toutefois moins abouti. Explications.

 

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En matière d’image, tout démarre pour le mieux. Le master est d’une propreté qui force le respect, surtout pour un long-métrage qui date déjà de 1994 (autant dire une éternité dans le monde de l’édition vidéo numérique, haute-définition de surcroit), et ne présente qu’un nombre limité et peu voyant de défauts de copie (une petite tache ronde à la 9ème minute dans le coin supérieur droit et quelques autres petzouilles de ci de là). Fidèle à ses habitudes, l’éditeur a utilisé le codec AVC, toujours aussi efficace en matière de rendu HD. Bien que très vives par endroits (ex : le contenu jaune/or de la précieuse mallette qui illumine le visage de quiconque l’ouvre, les éclairages rouges intenses du restaurant au chapitre 5), les couleurs sont magnifiquement restituées, denses et contrastées à souhait. La précision est elle aussi au rendez-vous quelque soit la scène tandis que la profondeur de champ accrue sera une fois encore très appréciable lors des séquences en extérieur.

 

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Mais au milieu de cette excellence visuelle, deux désagréments surviennent malgré tout. Le premier, assez compréhensible, concerne une baisse plus ou moins flagrante de la définition sur certains plans (ex : le retour complètement stone du couple Thurman – Travolta au chapitre 9 où les silhouettes se font moins précises au moment où les deux pénètrent dans la maison). Ces fléchissements sont assez compréhensibles compte-tenu là encore de l’âge du film. Le second point, déjà plus délicat, concerne le piqué d’ensemble de l’image. Là où les deux Kill Bill présentaient un magnifique rendu argentique avec un grain juste comme il faut, celui de Pulp fiction est beaucoup plus lisse. De là découle une interrogation : en a-t-il été voulu ainsi par Tarantino et son chef op de l’époque Andrzej Sekula (qui avait déjà signé la photographie de Reservoir dogs) ou bien l’éditeur a-t-il un peu trop forcé sur le réducteur de bruit ? Seul le cinéaste serait en mesure d’avaliser ou non un tel rendu qui, en l’état, demeure malgré tout de très bonne facture.

 

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Le son en revanche est déjà plus inconsistant et semble retrouver les mêmes avantages / inconvénients que l’édition collector double DVD parue fin 2003 sous la bannière de Wild Side Vidéo. Inutile d’ailleurs d’aller chercher bien loin pour percevoir les premiers « symptômes » : le mythique générique d’ouverture permet d’entrée de jeu de déceler ce qui cloche. Sur la VO, l’ouverture musicale sur la façade avant dispose d’une énergie sans commune mesure avec le DVD (pourtant chaussé de pistes DTS), soutenue par un léger retour au niveau des Surround juste comme il faut. La VF quant à elle présente une pêche légèrement accrue avec des basses plus marquées mais hélas au détriment de l’homogénéité. Dans sa volonté de faire plus fort que la VO, le rendu se révèle aussi plus criard et la sollicitation des Surround, plus prégnante encore, donne une sensation de « spatialisation » quelque peu artificielle.

 

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Le recours aux Surround se révèle d’ailleurs plus fréquent et prononcé sur la VF là où la VO présente souvent les mêmes effets sur la façade avant : la voix de Ving Rhames hors-champ (chap. 5), Travolta qui se fait dessouder et atterrit dans les chiottes (1h 31min 45s), des déflagrations de tirs (1h 52min 44s)… La stéréophonie frontale se montre également plus prononcée en VF : la circulation de la rue au début du chapitre 15 lorsque Bruce Willis s’apprête à pénétrer dans l’appartement, les bruits à l’intérieur du restaurant au cours de la scène finale… Dans le même temps, les différents dialogues, parfaitement centrés en VF, se retrouvent plus ou moins délocalisés au niveau des frontales en VO, comme si le mix de cette dernière s’apparentait davantage à de la stéréo. La VF serait donc préférable à la VO ? Pas nécessairement car, outre le rendu quelque peu artificiel et criard déjà évoqué plus haut, les inconsistances persistent tout au long du film en faveur de l’une ou l’autre des langues : plus de pêche pour la VF lors du concours de twist (chap. 8), avantage à la VO sur la musique accompagnant le retour à la maison (chap. 9), accident plus percutant sur la VO (1h 34min 45)…

 

Si les puristes se tourneront sans hésiter du côté de la VO, le petit jeu du comparatif des langues se révèle donc être un véritable casse-tête à l’arrivée. À noter pour finir une belle boulette typographique au niveau du menu des langues qui annonce du « DST HD-Master Audio ». Pas de panique, il ne s’agit aucunement d’un nouveau format sonore haute définition. VO et VF sont bel et bien proposées toutes les deux en DTS-HD Master Audio 5.1.

 

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