Dolph Lundgren - Back to the 80's

Vincent Julé | 15 janvier 2010
Vincent Julé | 15 janvier 2010

Il y a des week-ends comme ça qu'on n'est pas prêt d'oublier. Alors que vous êtes en train de vous creuser les méninges pour réussir le lundi matin à être à la hauteur de votre interview avec le roi du monde, on vous propose de passer un coup de fil au maître de l'univers. Et d'un seul coup, la perspective d'être face à Cameron s'efface car vous allez discuter pendant 20 minutes avec Drago et le Punisher. « Hi, this is Laurent Pécha from Ecranlarge.com ». « Hi, this is Dolph » d'une voix plus que grave...L'interview démarre et le suédois a beau être adorable, il est comme dans ses films : efficace et sobre !

  

 

 

Vous avez 50 ans. Pourquoi, malgré votre forme actuelle, vous continuez d'être intéressé par les films d'action ?

D'abord, parce que c'est la vie ! Et puis c'est parce que la plupart des gens veulent me voir faire  ça. Les films d'action, c'est surtout fun pour moi, garder la forme, et c'est une bonne manière d'appréhender le cinéma, on peut faire beaucoup de choses.

Pourquoi ne tournez-vous pas de comédie ? On ne vous en propose pas ou c'est parce que vous n'aimez pas ça ?

Si, la comédie, c'est une bonne idée... Dans The Expendables, c'est à la base un film d'action, mais il y a des éléments humoristiques. Mon personnage a un côté comique. Des touches d'humour sont toujours les bienvenues pour un big guy comme moi... et pour le public. Peut-être que, dans mon cas, une « comédie d'action » serait plus appropriée qu'une pure comédie.

 

 

Vous pratiquez les arts martiaux, jouez dans des films d'action, vous écrivez et même réalisez des films... et vous jouez même de la batterie dans Commando d'élite. Y a-t-il une chose que vous ne sachiez pas faire ?!

Je ne sais pas cuisiner ! Je sais faire des pâtes, mais c'est tout. Mais peut-être que si j'essayais, j'arriverais à quelque chose.

Au regarde de l'évolution de l'industrie du cinéma, regrettez-vous les années 80 où un film comme Commando d'élite aurait eu le droit à une sortie en salles ?

Oui, je suis d'accord, les choses ont changé, c'est très complexe, un vrai parcours du combattant. Faire un film coût cher, et aujourd'hui, il y a surtout de la place au cinéma pour les suites, les gros films ou encore les films d'animation et de super héros. J'adore les 80's.

Vos films d'action sont un peu comme les westerns avant, un genre qui ne se fait plus, du moins au cinéma.

Oui, c'est vrai... c'est parce que le monde a changé je pense. Mais quelques acteurs ont su tirer leur épingle du jeu, comme Clint Eastwood, Kevin Costner ou Sylvester Stallone. Je peux peut-être être l'un d'entre eux.

 

 

Etes-vous frustrés que vos films sortent directement en vidéo depuis une dizaine d'années aujourd'hui, alors qu'ils étaient distribués dans les salles auparavant ?

C'est très dur, pour tout le monde, Robert De Niro ou Dolph Lungren.... Bon, c'est plus dur pour moi, c'est vrai. Ils ne font plus de films sur de vrais personnages. Mais maintenant avec The Expendables qui sort au cinéma, il y a une possibilité, une brèche à ouvrir.

Qu'est-ce que ça vous fait de retrouvez Stallone dans un film que tout le monde veut déjà voir ?

C'est en un grand plaisir de lui reparler, de retravailler avec lui. De réunir tous ces acteurs, il est le seul à pouvoir faire une chose pareille aujourd'hui.

Il semble que vous soyez encore une fois le bad guy ?

Je ne peux pas trop en dire, mais je ne suis pas réellement le méchant. Vous verrez, je change plusieurs fois de camp. Je me bats contre Jet Li, un peu Eric Roberts et Stallone aussi. C'est un rôle intéressant... pour ce genre de films.

Sur le tournage, disons qu'on organise un combat entre vous tous, qui gagne ?

C'est une question intéressante, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Cela fait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé sur un tel plateau de tournage, cela faisait du bien. Toute l'équipe, comédiens comme techniciens étaient amis, donc je ne sais pas qui gagnerait... Mais pas moi, je suis gentil, je ne veux blesser personne.

 

 

 

Quand nous avons appris que vous étiez dans le film, avec Stallone, c'était un formidable « back to the eighties ». Quel souvenir gardez-vous d'ailleurs de Rocky IV ?

Il y en a beaucoup. Mais je me rappelle de l'avant-première à Los Angeles. Personne ne me connaissait, ni ne savait que je jouais dans le film. Ils prenaient tous en photo Grace Jones, et moi, je n'étais que le petit ami. Ce n'est qu'après qu'ils m'ont reconnu. Cela s'est joué sur une soirée.

Rocky IV est un de ces purs moments de magie au cinéma, car en réalité, il est impossible que vous puissiez perdre contre Rocky.

Merci, mais c'est seulement un film. C'était bon de perdre. Là, je joue un bad guy, j'ai ce que je mérite, je tue Apollo Creed tout de même. Mais les gens m'aimaient bien quand même après le film !

Tournez-vous encore dans des films d'action que vous ne réalisez pas ?

Oui, j'aime faire des films d'action avec d'autres réalisateurs. Comme The Expendables. J'essaie de trouver des rôles dans des films qui me plaisent... J'aime toujours être acteur dans des films d'action, mais j'aime aussi beaucoup réaliser mes films. La réalisation, c'est pour moi un plus grand défi.

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre prochain film, Icarus ?

C'est un thriller, très sombre, un peu comme A history of violence quelque chose comme ça. C'est un petit film, qui devrait être tourné l'an prochain.

Et le nouveau Conan, serez-vous dedans ?

C'est une bonne question, je vais à L.A. bientôt, et là, j'en saurais plus.

Que pensez-vous de cette citation, de l'acteur André Dussolier « il y des différences entre le film que l'on écrit, celui que l'on tourne et celui qu'on réalise » ?

Je suis d'accord. C'est juste de dire que personne ne sait vraiment ce qu'un film va donner. Mis à part quelques cinéastes comme Spielberg, ou d'autres génies, la plupart des réalisateurs ne sont pas tout à fait sûrs... Ils ne savent pas ce que le public va aimer... Et puis sur le tournage, les choses peuvent changer, la manière dont les acteurs ont de jouer leurs rôles... il peut y avoir des accidents, des soucis de budget... 

 

 

 

En 2009, c'est aussi votre retour aux côtés de Jean-Claude Va Damme dans Universal Soldier : Regeneration ?

J'ai un petit rôle, parce que je devais partir tourner The Expendables, mais c'était très sympa de faire ce film. John Hyams a fait du bon boulot. Je pense que le film a été fait pour que nous nous retrouvions tous.

[spoiler] Dans ce film, vous mourrez aussi ?

Oui, bien sûr ! Mais il y a quand même quelques films dans lesquels mon personnage survit !

Êtes-vous déçu, comme nous, que JCVD ne soit pas dans The Expendables ?

Oui, il manque... mais peut-être dans la séquelle, qui sait ?

 

 

L'un de vos meilleurs films est Dans les griffes du dragon rouge avec Brandon Lee...

J'étais très proche de Brandon... surtout qu'il était à moitié suédois de part sa mère, donc nous avions ça en commun, nous en parlions beaucoup. J'ai un très fort souvenir du film et encore plus de lui. 

Punisher continue d'être décliné à l'écran, mais pour moi, vous restez le seul et unique.... de loin. A l'époque, les super-héros n'étaient pas encore à la mode, et le film était un vrai challenge.

Je suis en effet fier d'avoir tourné dans ce film avant que les adaptations de comics deviennent populaires. Et je suis fier aussi que ce film se soit en quelque sorte inspiré de Mad Max avec Mel Gibson.. Il y a des très bonnes scènes de combat, avec des Japonais, à Tokyo. Le tournage s'est déroulé en Australie et a duré trois mois.

Avez-vous vu les autres adaptations de The Punisher ?

Non, je ne suis pas un grand fan de films de super héros... désolé.

 

 

Question piège : le meilleur acteur d'un film d'action de tous les temps ?

C'est très difficile, je ne sais pas... je ne sais pas si on peut considérer Gladiator comme un film d'action mais la performance de Russell Crowe était très bonne.

Vous pouvez citer Clint Eastwood, je sais que c'est votre idole.

Oui ! C'est le meilleur acteur de films d'action !

La meilleure scène de baston de tous les temps ?

C'est difficile aussi... merde. Je dirais que c'est dans un Rocky, peut-être celle entre Stallone et moi dans Rocky 4.

 

 

La meilleure punchline de tous les temps ?

« Go ahead, make my day » ou  « Do I feel lucky? Well, do ya, punk ? » dans L'inspecteur Harry.

La plus belle mort de tous les temps ?

Je dirai celle où Jean-Claude me tue dans Universal Soldier.

Votre scène préféré de tous les temps ?

Ce serait une scène d'Impitoyable, entre Clint Eastwood et Morgan Freeman. Une scène de tir.

Si vous deviez tourner le remake d'un film, ce serait lequel ?

Scaramouche, de George Sydney avec Stewart Granger.

 

 

Votre film préféré de tous les temps ?

Gladiator.

Le film que tout le monde aime sauf vous ?

Very Bad Trip

Le film que tout le monde déteste, sauf vous ?

Cruising - La chasse avec Al Pacino.

Le meilleur réalisateur de tous les temps ?

Francis Ford Coppola.

L'acteur que vous auriez aimé être ?

(rires) Je dirai quand même Clint Eastwood.

Si le cinéma n'existait plus, qu'écririez-vous sur sa pierre tombale ?

REST IN PEACE. Car la vie continue, avec ou sans le cinéma.

 


Cliquez sur la jaquette ci-dessous pour lire le test DVD de Commando d'élite

 

 

Propos recueillis par Laurent Pécha

Retranscription par Vincent Julé

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.