Tricia Helfer (Battlestar Galactica)

Stéphane Argentin | 28 janvier 2010
Stéphane Argentin | 28 janvier 2010

Jusqu'à présent, la simple évocation du « Numéro 6 » était indissociable du regretté Patrick McGoohan. Mais depuis le revival de Battlestar Galactica en 2003, ce chiffre est également associé à une comédienne dont la silhouette et la blondeur n'ont rien à envier à sa bonne humeur et son professionnalisme. Rencontre avec la superbe Tricia Helfer.

 

Attention aux spoilers : Cet entretien dévoile le final de la série.

 

Propos et autoportrait (en fin d'article) recueillis au cours du 49ème Festival de Télévision de Monte-Carlo (juin 2009).

 

Un grand merci à toute l'équipe de 8 Art City.

 

 

Quel bilan dressez-vous après six ans de Battlestar Galactica ?

J'ai été mannequin pendant 10 ans avant d'arrêter pour me lancer en tant qu'actrice et Battlestar fut l'un de mes tous premiers rôles. La série n'a jamais connu les audiences mirifiques des networks mais elle fut tellement encensée par la critique et eut un tel retentissement international auprès des téléspectateurs que cette nouvelle expérience fut vraiment unique à mes yeux. J'ai le sentiment d'avoir été beaucoup trop gâtée (rires).

 

Quelle fut votre évolution en tant qu'actrice au fil du temps ?

J'ai beaucoup appris tout au long de la série mais je ne crois pas encore avoir atteint le maximum de mes capacités. J'espère pouvoir continuer à apprendre indéfiniment au contact de personnes meilleures que moi. De prime abord, le rôle ne payait pas de mine : jouer un robot. Puis, Edward James Olmos et Mary McDonnell ont rejoint le casting et la qualité du scénario, qui ne s'est jamais démentie, était déjà incroyable dès le téléfilm pilot. J'aurais donc été bien stupide de refuser une offre pareille.

 

Avant Battlestar Galactica, que connaissiez-vous de la série originelle des années 70 et de la SF en générale ?

Très peu de choses. Quand j'étais petite, nous n'avions pas la télévision. J'avais cependant entendu parler de la série et des fameux cylons par l'intermédiaire d'amis. De plus, mon père m'emmenait parfois voir les films Star Trek mais comme nous habitions à la campagne, les sorties ciné étaient assez rares.

 

La série a très vite gagné en notoriété. À quel moment en avez-vous pris conscience et cela a-t-il exercé une pression supplémentaire sur vos épaules ?

Pour moi, le déclic a eut lieu lorsque j'ai entendu parler du numéro de Time Magazine qui annonçait Battlestar Galactica comme « La meilleure série de 2005 ». Là, j'ai commencé à me dire : « Ouah ! Le Time Magazine » (rires). Ou bien encore lorsque la série a remporté un Peabody Awards qui est une récompense très prestigieuse. Ce qui n'a rien changé pour autant à notre niveau. Nous ne nous sommes pas reposés sur nos lauriers et avons simplement continué à faire notre maximum.

 


Après l'arrêt de la série, il y a eu le téléfilm The Plan réalisé par Edward James Olmos. Comment était-ce de travailler avec lui en temps que metteur en scène ?

C'est formidable car Eddy connaît si bien la série. En plus, il avait déjà réalisé plusieurs épisodes auparavant. De façon plus générale, les réalisateurs étaient des réguliers car l'intensité de l'histoire représentait une somme de travail considérable à rattraper pour les nouveaux venus. En plus de sa passion communicative pour la série, Eddy est acteur avant d'être réalisateur et par conséquent il sait comment travailler avec les comédiens.

 

Comment vous y retrouviez-vous entre les différentes versions de n°6 ?

Les costumes aidaient beaucoup. Mais en définitive, il n'y avait pas plus de quatre ou cinq versions principales et à mes yeux, il s'agissait de personnages bien différents en fonction de leurs contacts avec les humains. Gina était la plus dure en raison du viol dont elle a été victime tandis que Caprica Six avait plus d'empathie à leur égard puisqu'elle était tombée amoureuse de l'un d'eux. Natalie était davantage un leader. La situation se compliquait lorsqu'il y avait plusieurs versions à l'écran au même moment. La plupart du temps, il s'agissait de doublures et j'étais alors très attentive aux attitudes de chacune afin de les recadrer si elles faisaient quelque chose d'inadaptée. J'avais beaucoup de mal à lâcher prise lorsque d'autres comédiennes interprétaient mes personnages (rires).

 

Soumettiez-vous quelques suggestions aux scénaristes ?

Oui et ils étaient très à l'écoute même s'ils répondaient parfois d'un « non » ferme et définitif (rires). Certains comédiens étaient souvent en contact avec eux. Personnellement, je me contentais la plupart du temps de demander des précisions.

 

Et comment avez-vous réagi en lisant la scène finale de la série en plein New York ?

J'étais très excitée de découvrir enfin la véritable nature de n°6 et pourquoi personne ne pouvait la voir (rires). Ce moment fut très cathartique pour moi mais à la lecture du final, chacun a réagi différemment. Certains ont pleuré tandis que personnellement, j'ai eu l'impression de recevoir un uppercut en plein estomac, dans le bon sens du terme. D'un côté ce final est sombre et effrayant, dans la même veine que le show, mais d'un autre côté, je le trouve somptueux car il constitue une formidable élévation spirituelle et sociale.

 


Battlestar a beau être fini, la saga n'est pas terminée pour autant puisque la série préquelle, Caprica, arrive en 2010. En considérant la nature véritable de n°6, allez-vous y prendre part ?

À ma connaissance, aucun des personnages de Battlestar n'en fera parti mais j'ai déjà entendu des acteurs de Caprica déclarer : « Il y a eu des discussions sur un retour éventuel de Baltar et n°6 considérant le fait que ce sont des anges et qu'ils ont déjà mis les pieds ici ». Personnellement, je n'ai eu aucun contact en ce sens à ce jour.

 

Souhaiteriez-vous en faire partie si l'opportunité se présentait ?

Absolument. J'aimerais les soutenir. J'ai vu le pilot et le show est très différent de Battlestar. J'aspire à d'autres rôles désormais mais je serais tout à fait partante pour un petit guest starring.

 

Quels vos projets ?

Je viens de terminer la deuxième saison de Burn notice, le show actuellement n°1 sur le câble US. J'ai également fait deux guest stars dans Chuck et Warehouse 13. Et je viens de prendre part au pilot de Human target, une série retenue par la FOX et basée sur un comics DC. J'y interprète une ingénieure dont la vie est menacée et qui va être placée sous la protection d'un ancien tueur à gages, Christopher Chance (Mark Valley), reconverti en bienfaiteur.

 

Avant cela vous aviez pris part à Inseparable et Them, deux projets de SF qui n'ont pas été retenus. Ciblez-vous spécifiquement ce genre de rôles ?

Inseparable n'était pas de la SF à proprement parlé. L'histoire se déroulait sur Terre et reprenait le mythe de Dr. Jekyll et Mr Hyde pour expliquer les personnalités multiples du personnage principal, un flic grièvement blessé. Them en revanche était une série de SF adapté d'un comics intitulé Six.

 

Six ?

Oui je sais, ce chiffre me poursuit (rires). Mais la série n'avait rien à voir avec Battlestar. Il y était question d'aliens vivants à Los Angeles et qui ignoraient tout de leur présence sur Terre. Mon personnage, Naomi, était lui aussi radicalement différent de n°6. Elle était plus ouverte d'esprit et passait beaucoup de temps au contact des humains afin de les étudier. C'est pour cette raison que j'avais accepté ce rôle. Mais je ne cherche pas spécifiquement à m'enfermer dans un genre précis. C'est un truc à vous flinguer une carrière.

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.