Percy Jackson et les Olympiens : critique qui foudroie les films sur Disney+

Adrien Roche | 31 janvier 2024 - MAJ : 31/01/2024 17:08
Adrien Roche | 31 janvier 2024 - MAJ : 31/01/2024 17:08

En 2010 est sorti Percy Jackson : Le voleur de foudre, l'adaptation du roman de Rick Riordan. Mais le film n'a pas été à la hauteur des attentes : histoire accélérée, acteurs trop vieux pour coller aux thématiques du livre... Le projet de saga a été avorté après La mer des monstres en 2013 malgré les 200 millions de dollars de recettes de chaque film (pour un budget d'environ 90 millions). Rick Riordan a renié les deux œuvres, avant d'aller du côté de Disney pour repartir de zéro. Le voici donc producteur exécutif et cocréateur de Percy Jackson et les Olympiens, une série qui colle à l'œuvre originale et qui, malgré quelques réserves, surpasse déjà largement les films.

rendez-vous en terre connue

On ne prend surtout pas les mêmes, et on recommence. Voilà l'objectif de Rick Riordan au moment de commencer sa série sur le plus célèbre des demi-dieux modernes : ne pas répéter les mêmes erreurs. Cette fois, les acteurs principaux avaient 14 ans au moment du tournage, ce qui correspond bien plus aux 12 ans de Percy dans le premier tome que les 24 ans de Logan Lerman au moment de tourner Le voleur de foudre. Un premier pas en avant.

Avec Percy Jackson et les Olympiens, Rick Riordan aspire non seulement faire une série dédiée aux fans des livres, mais aussi à un public préadolescent qui pourra grandir avec les héros de sa revisite de mythologie grecque. Le changement de format correspond plus au rythme des romans : malgré quelques épisodes un peu trop courts (notamment la séquence dans le Casino du Lotus), l'ensemble est nettement plus approprié.

 

Percy Jackson et les Olympiens : photo, Glynn TurmanOn aurait voulu plus de Chiron

  

Tout n'est pas un parfait copier-coller pour autant : on sent que les showrunners Rick Riordan et Jonathan E. Steinberg ne veulent pas submerger le spectateur sous un flot d'informations, ce qui se traduit par des passages accélérés pour permettre une lecture plus fluide de l'œuvre. L'ordre d'apparition des dieux n'est pas le même, et on peut regretter un sous-traitement de certains personnages majeurs du premier tome : Chiron et Dionysos passent à la trappe pour simplifier le récit.

Hormis ces quelques modifications indéniablement destinées à simplifier l'œuvre auprès d'un jeune public, cette première saison de Percy Jackson et les Olympiens reste une adaptation fidèle du Voleur de foudreÀ l'inverse, les films de Chris Columbus et Thor Freudenthal avaient – à tort – tenté de conférer une maturité à un univers qui n'était pas encore prêt à l'accueillir. Dans cette première saison, rien de très neuf sous la pluie américaine des années 2000, et c'est tant mieux : sans prendre trop de risques, la série évite les faux pas majeurs.

 

Percy Jackson et les Olympiens : photo, Adam CopelandSon of Anarchy

 

le choc des titans

Cette première saison souffre tout de même de grosses lourdeurs. Il n'y a pas que le centaure Chiron qui a de gros sabots : les dialogues sont souvent très explicites et certains choix artistiques un peu douteux. On s'habitue rapidement à ce qu'un personnage anticipe un gros retournement de situation sans le vouloir, en espérant du fond du cœur qu'un sauveur arrive pour que, sur le plan suivant, un dieu apparaisse.

De même pour certains effets de montage approximatifs, dont des coupures au noir beaucoup trop redondantes : si les premières ne sont pas gênantes, elles deviennent rapidement lassantes au bout de la cinquième par épisode. Le climax de chaque séquence devient toujours plus prévisible et nettement moins satisfaisant. Et même si la série est dédiée à un jeune public, certaines maladresses auraient probablement pu être évitées.

 

Percy Jackson et les Olympiens : photo, Aryan Simhadri, Leah Sava Jeffries, Walker ScobellHighway to hell

 

Autre point noir : le jeu des jeunes acteurs qui, parfois, pêche un peu. Un certain malaise est présent même lorsqu'il n'est pas voulu, mais on se souvient qu'ils ont encore de longues années devant eux : comme les héros de Harry Potter ou de Stranger Things, deux œuvres cultes, ces comédiens sont voués à grandir en même temps que leur audience. Les ressemblances avec Harry Potter se retrouvent même dans certaines séquences, dont celle du train fantôme qui rappelle inévitablement la banque des Reliques de la Mort, avec sa caméra nerveuse, son montage énergique et sa musique presque assourdissante. Un énième rappel que Percy Jackson et les Olympiens est une teen-série avant tout.

Walker Scobell est un excellent Percy, qui aurait sans doute gagné à être plus en proie au doute vis-à-vis de ses compagnons et de la prophétie de l'Oracle – ce qui relève davantage de l'écriture de la série que du jeu du comédien. De même pour Leah Sava Jeffries en Annabeth. L'actrice a prouvé que la controverse autour de son casting (alors qu'il avait été validé par Rick Riordan lui-même, a priori le premier concerné) était injustifiée : elle interprète à la perfection l'âme guerrière de la fille d'Athéna.

 

Percy Jackson et les Olympiens : photo, Walker Scobell, Leah Sava JeffriesUne des meilleures séquences de la série

 

Reconstruire le mythe

Je ne fuirai plus face aux monstres". Percy Jackson est un adolescent accablé par sa vie bien trop chargée. Depuis toujours, le demi-dieu représente, comme bien d'autres œuvres dédiées aux ados, cette transition difficile vers l'âge adulte. Les scènes de romance maladroite sont touchantes, de même pour les questionnements de Grover vis-à-vis de ses cornes et de son corps qui ne change pas assez vite selon lui.

Percy Jackson et les Olympiens, comme les livres, est une jolie retranscription de l'évolution difficile des adolescentsLe message de la série est adressé aux enfants, à ceux qui traversent cette période charnière parfois difficile à vaincre. C'est un aspect à ne jamais perdre de vue pour pleinement apprécier la série, qui pêche forcément de son côté un peu trop générique pour marquer les spectateurs plus âgés. Les peurs de l'amour, du rejet et de l'évolution sont bien mieux traitées que dans les films, ce qui donne de bons espoirs pour la suite de la série.

 

Percy Jackson et les Olympiens : photo, Lance ReddickCette première saison est dédiée à la mémoire de Lance Reddick

 

Quant aux monstres chargés de matérialiser ces peurs, ils sont quasiment tous réussis. Le Minotaure est bien plus effrayant que dans le premier film, et les Furies largement plus insupportables. On regrettera tout de même le traitement de Cerbère, qui n'a pas assez de temps d'écran pour devenir le bon toutou d'Annabeth comme dans le roman.

Les dieux sont eux aussi assez fidèles aux livres, présentés comme de parfaits arrogants pas vraiment sûrs d'eux – à l'instar des adultes dans notre réalité. Percy Jackson et les Olympiens rappelle au jeune public que tout est possible, et que même ce petit garçon peu sûr de lui (loin du beau gosse Logan Lerman dans les films) est capable de défier ceux qui semblaient être hors d'atteinte.

La première saison de Percy Jackson et les Olympiens est intégralement disponible sur Disney+

 

Percy Jackson et les Olympiens : Affiche officielle

 

Résumé

Percy Jackson et les Olympiens est bien l’adaptation que les fans méritaient après tant d’années d’attente. On lui pardonne ses lourdeurs en se souvenant que le public visé est le même que celui des livres : de jeunes adolescents qui grandiront avec ces personnages.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(2.7)

Votre note ?

commentaires
Jojo
02/02/2024 à 09:49

Je viens de finir la saison, la série reste un divertissement correct pour pré-ado mais va falloir du changement pour la réalisation et le rythme ça manque de folie et d'ambition !
Cette adaptation a beaucoup de potentiel et le casting des 3 enfants est cool j'espère une meilleure saison 2 !
Et pour la technologie LED Wall celle utilisée dans The Mandalorian c'est plus possible le rendu est parfois hideux.

Jakemall
01/02/2024 à 12:59

Lecteur ici de longue date et la série foudroie les films oui. Elle n'est pas exempte de défauts mais j'ai retrouvé le livre que j'ai aimé à l'écran, les jeunes acteurs incarnent les personnages, les vfx ne sont pas mauvais, oui il y a des différences mais rien d'infamant. Tous les événements sont là mais ils ne se déroulent pas forcément de la même manière. Les épisodes sont un peu cours pour certains par contre et les scènes d'action vite expédiées. En tout cas je comprends le carton de la série aux USA même si en France on n'en a pas entendu parler.

Drachiam
01/02/2024 à 12:25

Je rejoins l'avis d'@une fan déçue et le commentaire de Vincent_
Quand on a lu et relu (et adoré !) les bouquins, la saison paraît bien terne et mollassonne, les personnages trop vite survolés, trop de changements (plus ou moins mineurs, certes), on n'est pas pris dans le truc. Je n'ai jamais retrouvé le côté humour et fun des livres, c'est dommage. Trop de passages traités trop vite dans la série (la révélation qu'il est le fils de Poséidon, le combat contre Arès...) Du coup, s'il y a une saison 2 je regarderai par curiosité, voir si ça s'améliore un peu, mais s'il y en a pas et que ça s'arrête là, ça m'en touchera l'une sans bouger l'autre.

Une fan déçue
01/02/2024 à 08:42

J'ai lus je ne sais pas combien de fois les romans de Percy Jackson. Je me faisais une joie qu'une adaptation en série ce fasse... mais pour moi ça n'a rien avoir avec les romans que j'ai lus.
Trop de modifications dans l'histoire.
Exemple 1:
La partie avec Méduse rien ne va. Alecto ne se présente pas là-bas, Méduse ne se présente pas directement aux héros et alors en aucun cas Annabeth utilise sa casquette pour rentre invisible Méduse.
exemple 2 :
L'hôtel du du lotus : ils ne sont pas sensé savoir ce que représente cet endroit.
Exemple 3: de puis quand Annabeth ce casse sans les 2 autres des enfers ???
Je m'arrête la parce que j'en ai encore pas mal en réserve.
Que dans un film on ne puisse pas tout mettre je peux comprendre mais la c'est une série ils n'avaient pas besoin de tous modifier.
Moi en tous cas je trouve la série nulle j'irai presque à dire que je préfère le 1er film.
Désolé pour les fautes la c'est moi qui suis nulle.

Jojo
01/02/2024 à 06:49

@Arkthus. J'ai jamais dit que les films étaient bons mais dire que la série foudroie les films c'est exagéré parce que la série n'est pas exceptionnelle non plus en rythme, réalisation...etc

Arkthus.
01/02/2024 à 04:50

Désolé Jojo mais les films étaient, pardonnez ma vulgarité, nuls à ch***.
Je ne suis pas le public pour la série donc je reconnais les lourdeurs mentionnées dans l’article (aussi un découpage dans les premiers épisodes qui fait très jeu vidéo : balade, rencontre de personnage, boss final), mais en effet, c’est bien plus sympa que les films.

Personnellement j’ai adoré le personnage de Grover, très attachant dans la série (alors que dans le film il a une tronche bien cliché de jeune rappeur ringard), vous n’en parlez pas assez ici, même si son jeu d’acteur n’est pas toujours dingue.

Je noterai par contre que chez Disney ils sont un peu fatigués, le In Memoriam à la fin ils ont réussi à se tromper dans le nom de Lance Reddick qui devient "Lance Riddick" (pauvre Vin Diesel qui n’a rien demandé) et le documentaire sur les coulisses avec le mot "héro" sans S... ça pique !!!

D’ailleurs en parlant de Lance Reddick, je me demande comment ils vont gérer ça, à part le recaster, mais trouver mieux que lui, ça va être chaud...

@tlantis
31/01/2024 à 18:51

@ Bishop :
Donc il y a des …. (Remplaces les points pas une mots méprisant vu que tu aime corriger ou changer les phrases )
Qui viennent pour corriger les textes d’un article , je me demande ta vie est si merdique ?

Tu te tais le nouveau
31/01/2024 à 17:17

Doivent vraiment pas être futés les ados parce-que même quand j'étais ado j'aurais été incapable de regarder cette niaiserie.
(Mon commentaire va-t-il être supprimé? That is the question)

Adrien Roche - Rédaction
31/01/2024 à 17:14

@Bishop, en effet deux vilaines fautes probablement liées à la volonté de rendre ce papier trop vite aha, juste après la sortie du dernier épisode.

Merci de votre vigilance, c'est corrigé.

@Vincent_ pour Héphaistos, je suis d'accord, mais c'est selon moi une volonté de présenter certains dieux dès maintenant pour éviter de perdre le spectateur ensuite (il en manque encore beaucoup à introduire, ce qui risque de faire trop dans les prochaines saisons). Et dans le premier tome, les dieux étaient certes menaçants, mais aussi de beaux exemples d'impertinence ! Hormis le cas du dieu forgeron, cela ne m'a pas choqué.

Vincent_
31/01/2024 à 17:07

Globalement d'accord avec cette critique sauf sur les personnages des dieux. Dans les livres, les dieux sont dangereux, menaçants, puissants, et ça permet de mettre en valeur le courage de Percy qui a l'impertinence de se montrer insolent au risque de se faire foudroyer. Là on retrouve un Arès alcoolique pas guerrier pour un sou, un Dyonisos baba-cool et un Hadès minable. Je ne parle même pas d'Hephaistos qui apparaît bien trop tôt avec une tête de philosophe grec alors qu'il est sensé être un mecano bien cabossé et malpoli.

Plus
votre commentaire