BRZRKR : quand John Wick rencontre The Old Guard

Arnold Petit | 16 mars 2023
Arnold Petit | 16 mars 2023

BRZRKR, le comics de Keanu Reeves bientôt adapté sur Netflix, débarque en France chez Delcourt dans un récit ultra-violent entre John Wick et The Old Guard.

Après avoir appris le surf et arrêté des braqueurs de banque, sauvé un bus piégé, combattu l’agent Smith, vengé son chien, vécu dans un futur cyberpunk et refait un tour dans la Matrice, Keanu Reeves fait désormais ses débuts dans le monde des comics avec BRZRKR.

Pour créer cette série de comics dans laquelle il se met en scène dans la peau d'un guerrier légendaire, l'acteur a fait appel à deux noms réputés pour leur travail sur les super-héros de Marvel ou Valiant : le scénariste Matt Kindt (Ninjak, Rai, Mind MGMT) et le dessinateur Ron Garney (The Amazing Spider-Man, Daredevil). Le résultat est un récit sombre et ultra-violent, parfait pour un film du genre. Et ça tombe bien, puisqu'il qu'il sera bientôt adapté dans une série animée et un long-métrage sur Netflix.

Devenu un phénomène aux États-Unis chez BOOM! Studios, BRZRKR arrive enfin en France aux Éditions Delcourt dans un premier tome paru ce 15 mars 2023 (avant les deux autres qui arriveront plus tard). Et on vous dit pourquoi c'est immanquable.

 

 

ETERNAL WARRIOR

Les premières pages donnent tout de suite le ton : après avoir sauté d'un hélicoptère en vol sans parachute, le héros mutique incarné par Keanu Reeves tue violemment les soldats qui se trouvaient sur le toit et fracasse le crâne d'un homme à la seule force de ses mains. Alors que des ennemis vident leur chargeur sur lui pour essayer de l'arrêter, le personnage entre dans le bâtiment et commence son massacre. Il explose la tête d'un type avec son pied, arrache une côte du torse d'un de ses adversaires pour l'égorger et arrache le bras d'un autre pour le frapper à mort avec.

 

BRZRKR : photoJohn Wick : le combat de l'immortel

 

Avec une dureté et une brutalité invraisemblables, qui rappellent parfois les comics de Warren Ellis ou de Garth Ennis, BRZRKR offre un condensé d’action et d’ultra-violence case après case. Chaque chapitre et chaque affrontement est une occasion pour B. et Ron Garney de trouver la façon la plus gore et la plus barbare qui soit de tuer des gens à mains nues.

Le dessinateur réussit parfaitement à donner vie à ce carnage ininterrompu, avec une énergie et un plaisir qui se ressentent clairement, et la finesse de son trait, son style brut et détaillé et son travail sur le découpage proposent des scènes d'action lisibles, dynamiques et intenses, qui se terminent généralement dans un bain de sang.

 

BRZRKR : photoMême pas mal

 

Mais derrière les démembrements et ce déchaînement de violence décomplexé, le scénario renferme une histoire brutale et désespérée, qui puise dans différentes influences, de la bande dessinée super-héroïque au cinéma d'action des années 80 en passant par le manga, l'heroic fantasy ou le jeu vidéo.

L'histoire suit B., un homme qui a vu le jour il y a 80 000 ans (le temps n'a apparemment aucun effet sur lui, comme Keanu Reeves), mais qui ne se souvient plus de son passé. Habité par une force et des pouvoirs surhumains, ce guerrier immortel accomplit désormais des missions obscures et dangereuses pour le compte du gouvernement américain, espérant enfin trouver un moyen de mourir.

 

BRZRKR : photoValhalla Rising


BLOODSHOT

Entre deux tueries, B. suit une thérapie avec un psychiatre pour tenter de percer les secrets de ses origines, soi-disant pour l'aider à retrouver un certain équilibre, mais aussi pour aider les militaires à l'étudier et essayer d'en créer d'autres comme lui. Exploité tout au long de sa vie comme un outil pour la rage destructrice et animale qu'il porte en lui depuis sa naissance), le guerrier s'interroge sur son humanité, son rôle sur Terre. Ce conflit avec sa nature profonde et les intérêts de ceux qui veulent l'utiliser constitue peu à peu l'essence du récit.

Au fur et à mesure, l'histoire s'intéresse progressivement à l'existence terrible de ce personnage à travers les âges, et l'ambiance de BRZRKR correspond parfaitement à l'image de Keanu Reeves, principalement connu pour avoir incarné des personnages surpuissants qui doivent explorer leur passé ou leur moralité pour découvrir leur identité et leur but.

 

BRZRKR : photoKeanu triste

 

Pour ce premier tome, Delcourt propose également une version "director's cut" à la fin du livre à travers une conversation avec l'acteur et Matt Kindt où les deux scénaristes commentent les planches du premier chapitre et discutent de leur processus créatif ou de leurs inspirations.

Keanu Reeves y mentionne l'hommage qu'il voulait rendre à The Dark Knight Returns dans une des pages, parle de l'évolution de B. et dissèque la façon dont il a conçu l'action et la mise en scène avec Kindt dans certaines scènes. Un joli bonus, qui permet de mieux comprendre l’approche artistique des deux créateurs ou pourquoi l'acteur aime autant les personnages ultra-violents et brisés et les incarne aussi bien.

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commentaires
Dutch
18/03/2023 à 14:13

Pour l'image avec le tas de cadavre "hommage" à Conan sinon des ides empruntées à Wolverine et Higlander.

Gae
16/03/2023 à 14:26

Ça doit faire deux ans que Delcourt prévoit de le sortir en France, vu que ça n'est jamais arrivé, achat fait en vo, texte pas difficile à comprendre. J'ose espérer une meilleure version Netflix que the Old guard, très moyen. En attendant le remake de Highlander