Evil West : cow-boys, vampires et gore... un jeu d'action qui aime le sang

La Rédaction | 22 novembre 2022 - MAJ : 22/11/2022 12:00
La Rédaction | 22 novembre 2022 - MAJ : 22/11/2022 12:00

Quand l'Amérique est envahie par des vampires, on envoie des cow-boys pour les affronter. Voilà la promesse d'Evil West, la bonne surprise de la fin d'année.

En une petite décennie, le développeur Flying Wild Hog est devenu un nom important du jeu vidéo d'action. Au-delà du très stylisé Trek to Yomi, le studio s'est surtout fait connaître pour sa trilogie Shadow Warrior, où un guerrier ninja mêlait son maniement du katana à celui des armes à feu pour lutter contre une invasion démoniaque. Un grand fourre-tout jouissif aux relents "grindhouse", que ses créateurs ont poussé dans ses retranchements avec leur nouveau bébé : Evil West.

Sous la forme d'un TPS bien fast et furieux, on est cette fois plongé dans un univers de western, sauf que les Etats-Unis sont envahies par une armée de vampires assoiffés de sang. Un cocktail étonnant, qui amène à incarner Jesse Rentier, cow-boy et membre d'une organisation de chasse aux goules. Avec cette dimension occulte qui pervertit un genre pourtant bien identifié, Evil West se réapproprie le beat'em all pour un résultat franchement fun, disponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series et PC à partir du 22 novembre 2022. Mais qu'est-ce qui en fait la bonne surprise de cette fin d'année ?

 

 

Un vrai bouillon de pop-culture

Flying Wild Hog l'a bien saisi : le genre du western n'est pas tant propice au récit historique fidèle, mais le contexte idéal pour en faire le creuset d’une mythologie aussi héroïque que déviante. L’Ouest américain regorge en effet d'une esthétique fertile, compatible avec presque tous les genres. Son imaginaire aura ainsi pu déjà rencontrer par le passé, sur le petit ou grand écran, celui des aliens (Cowboys et envahisseurs), des robots (Westworld), du voyage dans le temps (Retour vers le futur 3) ou même de l’horrifique (Vorace).

Maintenant, que se passe-t-il lorsque le jeu vidéo décide de s’adonner au même exercice de style et fait exploser la barrière des genres dans son propre western déjanté ? C’est la formule jubilatoire d’Evil West, qui déploie dans un jeu d’action décomplexé un nombre de références à la pop-culture affolant. Après les plus classiques et sages Call of Juarez, Desperados et Red Dead Redemption, Evil West tend à dynamiter le genre pour plonger ses super cow-boys dans la chasse au vampire la plus effrénée possible. 

 

Evil West : photoLa chasse à la chauve-souris peut commencer

 

Une ouverture sur le fantastique qui aura été tenté trop peu de fois (avec pour quelques exceptions Darkwatch en 2005 ou le DLC de Read Dead Redemption : Undead Nightmare) et qui est ici aussi rafraîchissante que truculente. Si on ne peut s’empêcher de retrouver du Arthur Morgan dans Jesse Rentier – le héros bourru et inarrêtable d’Evil West – le reste du jeu semble piocher dans tous les styles, du meilleur au plus bis et ce, dans un vivier extrêmement large d'oeuvres (allant des films à la Underworld jusqu'aux mangas comme The Arms Peddler ou Hellsing).

D’un côté, le massacre de vampires à foison, totalement gore et régressif, évoque autant le Une nuit en enfer de Robert Rodriguez qu’un déchaînement de violence du jeu Doom – ici à la troisième personne. Le pandémonium qui s’abat sur le désert américain est alors saisissant de par son riche et ubuesque bestiaire (entre le lovecrafiten et le gothique) tandis qu'une équipe d’irréductibles cow-boys (dans leur incarnation la plus mythique) s’y enfonce à l’aide de technologies Tesla ou steampunk. Des affrontements anachroniques qui nous renvoient autant à du Blade 2 ou du Hellboy de Guillermo Del Toro qu’au bordélique (mais très fun) Van Helsing de Stephen Sommers.

 

Evil West : photoDans le doute, tout cramer

 

Tel un festival hybride oscillant entre horreur, action, gothique et dark fantasy Evil West nous entraîne dans une grisante plongée dans un western finalement assez unique malgré toutes ses citations. La fraîcheur et l’originalité se retrouvent dans l’aventure et bien que son aspect fun et série B s’en fait très prédominant, son propos thématique n’en est pas vain pour autant. Par exemple, les ennemis que sont les vampires exploitent le sang des humains comme des ressources qu’ils pillent à la manière des colons occidentaux, sur des terrains autrefois sauvages et vierges de leur présence.

À l’origine d’une corruption à la fois industrielle et maléfique des sols terrestres, de la nature et de la vie humaine, leur existence inverse astucieusement les rôles entre les conquérants et les rebelles. Avec un faux air de satire mordante, Evil West joue au jeu des fantasmes (historiques et culturels) pour mieux les contrecarrer et amène le joueur à ne pas se perdre béatement dans la brutalité sans fond, mais dans une vraie contemplation ingénieuse du mythe américain. Une aventure qui défriche autant les genres dans son univers vidéoludique qu’il explore une grande variété de décors, tous inspirés des principaux motifs de la conquête de l’Ouest.

 

Evil West : photoRentier is the new Tesla

 

Une envie de jeu old-school

Cela étant dit, ce mélange des genres n'est pas seulement là pour servir d'atours aguicheurs. Il s'agit plus d'une note d'intention en accord avec le fun d'un gameplay qui doit se retranscrire dans son univers. Dès son tutoriel qui permet de tester le combat au corps-à-corps grâce au Gantelet (l'arme la plus caractéristique du titre), il est clair qu'Evil West n'est pas là pour enfiler des perles, et prône une jouabilité ouvertement bourrine. Chaque coup donné à un adversaire se ressent de manière viscérale, et les tripes ne traînent pas à se répandre sur le sol dès qu'il y a l'occasion d'un finish move sous forme d'animation gore.

Pour autant, la plaisir immédiat et régressif du jeu ne veut pas dire qu'il se veut simpliste. Au contraire, les Polonais de Flying Wild Hog ont fait en sorte de renouveler en permanence l'expérience du joueur par l'accumulation de nouvelles armes (des fusils, une arbalète, et même un railgun) et d'atouts pour les améliorer. Non seulement les combats incitent à perfectionner des suites de combos grisants, mais il faut apprendre à maîtriser l'intégralité d'un arsenal varié.

 

Evil West : photoCool guys don't look at their enemies

 

Là réside tout le plaisir d'Evil West : la puissance progressive de Jesse Rentier s'accorde avec le contrôle que le joueur acquiert au fur et à mesure sur le personnage et ses capacités. Le jeu façonne un crescendo forcément jouissif, alors que des vagues de plus en plus imposantes d'ennemis tombent sur le héros. Le bestiaire ne se prive d'aucune outrance, et déploie ainsi son lore en même temps que les élans stratégiques du joueur, qui doit découvrir petit à petit les points faibles de chaque type de monstre pour s'en sortir. De cette façon, Flying Wild Hog conjugue le meilleur de deux mondes.

D'un côté, il y a dans Evil West une modernité évidente du gamplay, qui pioche autant dans les Devil May Cry les plus récents que dans les derniers opus de God of War. De l'autre, le jeu assume sa linéarité (ce qui est un compliment au vu de ses décors bien travaillés et de ses scripts bien placés), et renvoie aux grandes heures du beat'em all à l'ancienne, en se construisant autour de grandes arènes, pour mieux donner un écrin idéal à ses moments de pur défouloir.

 

Evil West : photo"T'as pas une gueule de porte-bonheur"

 

Un peu comme Shadow Warrior en son temps, cette approche à la fois nerveuse et décomplexée du genre définit plus que jamais le style de Flying Wild Hog. On peut y voir un pointe de nostalgie, mais ce serait sans doute réducteur. Evil West a surtout envie de revenir à un plaisir à la fois simple et exigeant du jeu vidéo, ce qui passe déjà par l'action ininterrompue de sa campagne solo, mais aussi par l'ajout très plaisant d'un mode coop à deux joueurs. Alors que ce type de type de gameplay se veut de plus en plus absent des gros jeux du moment, Evil West permet de défourailler du vampire entre copains, preuve définitive d'une générosité qui ne peut qu'égayer vos fêtes de fin d'année.

Evil West est diponible sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series et PC à partir du 22 novembre 2022.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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commentaires
Loozap
23/11/2022 à 23:10

Les films comme ca on ne peut pas oublier

Marty
22/11/2022 à 16:46

Ce type de jeu un peu original manque clairement dans l'industrie du jv ou tout n'est que suite ou remake ( il y a des trucs bien aussi là dedans ) .

Solo seul
22/11/2022 à 13:41

C'est marrant, vous avez beaucoup de références pour ce jeu sauf une référence au film "Abraham Lincoln : Chasseur de vampires". Certes il y a aussi un mélange de Van Helsing pour le look et de God Of War pour le gameplay mais y jouant depuis hier soir je pense plus à ce delire filmique.
Par contre au sujet du jeu lui-même je trouve que j'ai été trop hypé dans les previews et même s'il y a du bon, il y a du mauvais comme un graphisme tout juste moyen (franchement je pensais qu'il serait plus beau mais peut-être qu'il y aura des mises à jour) et surtout ce soucis de surbrillance des passages qui me sortent complètement du jeu qui m'énerve un peu (je n'aime pas qu'on me prenne par la main et j'aime chercher). Aucun paramètre ne permet de les enlever alors que les sous-titres peuvent être agrandis et c'est une bonne chose au moins. C'est un peu lassant et redondant si on y joue tout le temps. Je pense que c'est un jeu qu'on peu reprendre de temps en temps pour se défouler après une bonne grosse journée de boulot !