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Final Fantasy VII : on a essayé le remake le plus attendu de tous les temps

Par Simon Riaux
11 mars 2020
MAJ : 21 mai 2024
9 commentaires
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Merveille cultissime, qui initia toute une génération aux jeux de rôles japonais, Final Fantasy VII prépare son grand retour. Et on a posé les mains dessus.

 

CLOUD FROM THE PAST

Après une poignée de jeux citant FF7, prolongeant son univers ou carrément un long-métrage proposant un épilogue épique (Final Fantasy VII : Advent Children), l’attente et la crainte sont immenses. Jeu matriciel, à l’influence culturelle sans commune mesure, Final Fantasy VII a infusé dans la culture collective, après avoir repoussé, pour de nombreux joueurs occidentaux, les limites de ce que pouvait proposer une aventure vidéoludique. Fantasme devenu arlésienne, puis projet palpable aux ambitions pharaoniques, le remake programmé pour le 10 avril soulève d’innombrables questions.

 

photoC’est dans les vieux potes qu’on fait les meilleures soupes

 

À l’heure actuelle, on ignore encore sur combien d’années et combien de jeux s’étalera cette relecture, qui s’aventure ici à repenser le tout premier mouvement narratif de l’œuvre originelle. Et avouons-le, on était un peu sceptiques. Annoncé comme proposant une durée de vie comparable à celle d’un jeu autonome, ce chapitre introductif, pour qui a poncé FF7 jadis, faisait face à un énorme challenge.

Passer du pur tour par tour dynamique à l’action RPG, transformer la partie la plus dirigiste du récit en une proposition capable de transcender sa nature de super-intro : le tout sans sombrer dans le manque de finition ou de liberté qui a parfois handicapé les derniers épisodes de la saga. Après avoir passé un peu plus de deux heures en compagnie de la bête, il faut avouer que la plupart de ces craintes sont levées.

 

photoLe premier combat qui vous demandera de varier les approches

 

MIDGAR DE LA CIOTAT

Visuellement, Final Fantasy VII est un enchantement quasiment jamais pris en défaut. La tentaculaire cité de Midgar a beau être instantanément reconnaissable, on a régulièrement la mâchoire décrochée par la quantité de détails, l’abondance de coins et recoins, la vie qui s’insère dans la moindre frame, et sublime le souvenir des lieux, sans jamais en trahir l’esprit.

Il en va de même pendant des combats, où décortiquer les mouvements, les effets et frictions devient rapidement un plaisir de gourmet. Ces derniers, pour le peu que nous avons pu en juger, paraissent prometteurs. Misant à la fois sur la vélocité, la possibilité de jongler entre les belligérants, tout en ralentissant momentanément l’action afin de procéder à divers ajustements stratégiques. Le résultat est entraînant, pour ce que nous en avons, stimulant, et autorise surtout à expérimenter et découvrir soi-même quelques petites subtilités de gameplay.

 

photoWill Smith a mangé Dwayne Johnson

 

À ce titre, le tout début du jeu auquel nous avions accès était plutôt bien calibré. En dépit d’innombrables cut-scenes, l’ensemble parvenait à maintenir un tempo rythmé, enchaînant les combats de moins en moins simplistes, mais veillant toujours à les enrober d’un peu de tension, pour déguiser ce luxueux tuto en immersion brutale dans un univers extrêmement riche.

Manettes en main, au-delà d’un festin technique qui abasourdit fréquemment, on a donc une promesse de plaisir ludique dont on ignore si elle sera tenue avec l’enrichissement de l’épopée et la gestion qu’on espère riche des matérias, mais qui s’avère déjà terriblement alléchante.

Pour pinailler, on dira bien que Barret est encore plus agaçant que jadis, et que pour bien doublé qu’il soit, notre grand bourrin est parfois bien lourdaud. De même, l’emphase mise autour des premiers émois mémoriels de Cloud évoque plus un relent des Frères Scott que le progressif dévoilement d’un combattant torturé. Gageons que le temps fera beaucoup à l’affaire et qu’il s’agit seulement des scories d’un début en fanfare, tenu d’introduire rapidement ses personnages.

 

photoLa portée comme l’allonge, semblent décisifs dans la stratégie des combats

 

UNE SACRÉE PROMESSE

Mais le plus excitant se nichait peut-être du côté des nouveautés. Ambitionnant de transformer la toute première partie du jeu originale et jeu à part entière, Final Fantasy VII doit logiquement enrichir ce contenu de base. Et de ce côté également, les ajouts sont prometteurs. Ainsi, au lendemain de l’action de nos héros contre la multinationale Shinra, l’occasion nous est donnée de voir les conséquences directes de notre attentat sur la population locale.

Plus intéressant, alors que nous déambulons, nous pouvons voir comment le gouvernement local et ses relais dominent, puis manipulent une population écartelée entre crise écologique et pression économique. FF7 a vieilli, mais ce faisant, a aiguisé son regard sur le monde et semble proposer une représentation allant bien au-delà du portrait caricatural de la méchante corporation, pour interroger ses personnages et le sens de leur action, dans un monde où la vérité, comme la mémoire semble se dissoudre.

 

photoUn décor familier et pourtant totalement réinventé

 

On a pu le deviner, les relations entre les personnages, au premier rang desquels Aerith seront plus amples, détaillées (foisonnantes ?). Là aussi, on en restera au stade de la promesse, mais cette dernière s’avère sacrément stimulante. Reste désormais à savoir si ce projet étonnant, qui entend déployer et repenser un des grands chefs d’œuvres de l’histoire vidéoludique, saura transcender sa nature de grosse machine, nous offrir un vrai souffle de liberté et abattre les couloirs qui composent dans ce que nous avons vu, une grande part de l’environnement.

Il n’empêche, jamais cette folle promesse n’a paru aussi crédible et enthousiasmante.

 

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Dark angel

À quand sur Xbox one

Dark angel

Bonjour A quand sur Xbox one ?

BlackTag

@dark angel
Sauf erreur,il me semble que Sony n’a l’exclu que sur un an …
Il sortira donc probablement sur Xbox au printemps 2021.

Jojo

La démo est géniale et c’est magnifique dommage que le jeu soit en plusieurs parties, j’attendrai une version complète.

Chris11

J’avais espéré un simple reboot graphique avec le même scénario et le même système de jeu. Ils ont tout changé. Je préfère rester sur le remake switch à 12 euros.