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La fin de Jurassic World : Renaissance a failli être bien différente pour un certain personnage, et ça aurait peut-être été un peu plus satisfaisant…
À peine remis du massacre Jurassic World 3, l’un des pires films de 2022, que Jurassic World 4 est déjà là. Le studio Universal n’a pas perdu une minute pour exploiter le filon des dinosaures en lançant officiellement un nouveau film en même pas deux ans, preuve de la puissance de la marque. Et comment leur en vouloir vu les chiffres au box-office de Jurassic World (1,6 milliard), Jurassic World 2 : Fallen Kingdom (1,3 milliard) et Jurassic World 3 : Le Monde d’après (1 milliard) ?
Jurassic World : Renaissance a donc pour mission de présenter une nouvelle équipe menée par Scarlett Johansson, afin de transformer le septième épisode de la saga Jurassic Park en nouveau départ pour les fans et le service compta d’Universal.
Sorti exceptionnellement un vendredi en France, Jurassic World : Renaissance n’a pas franchement enthousiasmé l’équipe d’Ecran Large, en tout cas ceux qui ont vu le film jusque là. Parmi les nombreux motifs de déception, il y a la fin et la manière dont le cauchemar se termine autour du D-Rex, le nouveau dinosaure inspiré par Alien, les bélugas et la Fiat Multipla. Et le réalisateur Gareth Edwards révèle un changement qui aurait pu rendre tout ça plus amusant.
ATTENTION SPOILERS !
JURASSIC WORLD IS NOT ENOUGH
C’est le jeu le plus facile des films Jurassic : qui va survivre, et surtout, qui va y passer en premier ? De retour après avoir signé Jurassic Park et sa suite Le Monde perdu, le scénariste David Koepp n’a pas vraiment réinventé la roue avec Jurassic World : Renaissance. Entre la brochette de figurants qui se fait bouffer avant même que l’aventure ne démarre sur la terre ferme et la mort évidemment méchante de l’antagoniste évidemment odieux, le blockbuster coche toutes les cases.
Ne reste alors plus qu’une seule minuscule question : à quel moment va mourir Leclerc, le personnage français incarné par Sylvain Bechir ? La réponse n’est pas spécialement satisfaisante mais elle l’est toujours plus qu’avec Duncan Kincaid, le héros joué par Mahershala Ali qui a droit à un faux sacrifice à la toute fin du film.
Après avoir rendu un énième hommage à la scène culte de la fusée éclairante dans le premier Jurassic Park (reprise dans Jurassic World avec Bryce Dallas Howard, et avec Jeff Goldblum lui-même dans Jurassic World 3), le mercenaire semble donc s’offrir sur un plateau au D-Rex pour sauver ses camarades, tel un héros. Sauf que non, puisqu’il réapparaît deux minutes après pour s’en aller avec eux.
Si cette pirouette vous semble légèrement grotesque, c’est peut-être parce qu’elle n’était pas prévue au début. C’est du côté de Screen Rant que le réalisateur Gareth Edwards l’a expliqué :
« C’était écrit qu’il mourait. Et on y est allés en se disant, ‘Ok, cool, il va mourir, c’est super’. Et le studio a dit, ‘Pendant que vous êtes en Thaïlande, parce qu’on ne va pas y retourner, vous voulez pas tourner une version où il survit ?’.
C’était un petit quelque chose que j’avais en tête pendant qu’on faisait le film. On ne peut pas faire ça n’importe comment parce que si finalement il survit, je vais vivre avec ça pour le restant de mes jours. Je voulais vraiment que ce soit une bonne version de tout ça, que ce soit élégant. Donc j’ai commencé à imaginer : ok, comment ça pourrait fonctionner ? Comment on pourrait gérer cette version de l’histoire ? J’ai commencé à l’imaginer, et j’ai commencé à me dire que je l’aimais plutôt bien. »
JURASSIC PRANK
Et ainsi Mahershala Ali, l’acteur aux deux Oscars pour Moonlight et Green Book, a eu un peu plus de temps à l’écran dans Jurassic World : Renaissance. Ce qui n’est pas forcément la meilleure option puisque ce grand moment d’héroïsme devient encore plus ringard quand le mercenaire réapparaît miraculeusement après avoir… semé le D-Rex ?
Les ficelles ressemblent à des cordes, mais Gareth Edwards a vu que ça marchait sur le public :
« Je pense que puisqu’on croyait qu’il allait mourir, et qu’on l’a écrit et tourné de cette manière, le public pense qu’il va mourir. Parce qu’il y a toutes les petites ficelles. La dernière petite chose que tu dis à ta meilleure amie avant de partir, ça indique au public qu’il ne va pas revenir. On a gardé tout ça même si on savait qu’il allait revenir, et je me disais que ça allait peut-être donner l’impression que c’était une trahison. (…)
Bien sûr notre film est loin d’être aussi bien, mais ça m’a rappelé un autre Spielberg, E.T.. E.T. meurt dans E.T. Et quand il revient, c’est euphorique. On veut tellement qu’il vive qu’on ne se sent pas trahi. »
Si quelqu’un a ressenti ne serait-ce que 2% de l’amour qu’on a pour E.T. pour le personnage de Mahershala Ali dans Jurassic World, qu’il nous fasse signe. C’est pour une étude sociologique.
Dans tous les cas, Gareth Edwards est maintenant convaincu que c’était la meilleure décision :
« L’autre soir, la réaction du public dans la salle quand on voit la fusée éclairante, c’était le meilleur moment de tout le film. Et ils savaient tous immédiatement. C’est marrant parce que c’est juste une petite fusée éclairante, floue, derrière Scarlett, et il y a eu des applaudissements. Ils savaient tous que ça ne pouvait pas être autre chose. (…)
J’ai failli pleurer. Je me suis dit : oh mon dieu, les studios ont raison parfois. Je suis content qu’on ait tourné ça. »
Si Jurassic World : Renaissance a droit à une suite et que les producteurs décident de continuer l’histoire ces personnages, on devrait donc retrouver Scarlett Johansson, Jonathan Bailey et Mahershala Ali. Et si on ne cite pas la famille qui a survécu, c’est parce qu’on prie pour ne jamais les revoir, et qu’ils soient oubliés comme celle de Jurassic Park 3 ou les deux gamins du premier Jurassic World.
Il aurait fallu que son trauma soit mieux écrit pour jouer sur la possibilité qu’il se laisse mourir…
Ou que au contraire, aider cette famille (et la petite) lui rende le goût de vivre.
Dans le 3, il y avait tout un arc avec Alessandro Nivola, qui mettait le groupe en danger pour de bonnes raisons, puis se sacrifiait, puis était retrouvé in extremis mais dans un sale état (et avec le chapeau de Grant – référence à Indiana Jones). C’était pas énorme, mais ça fonctionnait mieux en comparaison.
@Geoffrey Crété, c’est là justement, qu’il y a bien besoin d’une version longue sur le blu-ray sur le personnage centré de Duncan à la fin parce que c’est complètement incohérent
Moi, j’aurais trouvé sympa qu’il nous fasse le coup dans le film suivant du mec qui a survécu sur l’île et appris à vivre avec les dinosaures. Classique, mais ça aurait pu être plutôt cool, surtout avec le génial Mahershala Ali. ^^
La fin de Rebirth est presque aussi nazebrogue que celle de Jurassic Park 3, presque car bordel la famille Kirby…
Fin qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe (et sans véritable justification), pour moi, il s’agit la d’un manque d’audace flagrant, à l’instar du dernier Indy entre autres.
Cela dit j’ai grandement apprécié ma séance… alors oui de nombreuses choses peuvent faire tiquer, mais je me suis laisser emporter et je trouve qu’il y a dans ce film un peu de ce qui faisait le charme des vieux films d’aventures.