Unifrance soutient Vincent Maraval

Simon Riaux | 2 janvier 2014
Simon Riaux | 2 janvier 2014

On se souvient qu'il y a quelques mois, la tribune de Vincent Maraval, leader maximo de Wild Bunch, avait mis le feu aux poudres du cinéma français. Droit de réponses, cris d'orfraies et indignations de principes s'étaient succédés pour contredire les propos du producteur et distributeur, qui remettait en cause le financement du cinéma français, et tout particulièrement les salaires des comédiens.

Alors que ces dernières semaines, de nouvelles polémiques ont éclaté au sujet de l'importance de l'argent public dans l'industrie cinématographique, un soutien qu'on n'attendait pas est venu souligner les propos de Maraval. On le doit, contre toute attente, à Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance. Ce dernier a donné une interview à nos confrères d'Allociné, toute en rondeur et diplomatie, dans laquelle il revient sur les propos de Vincent Maraval. Son intervention pourrait passer pour une volonté d'apaisement, si son sens n'était pas absolument limpide.

 

 

« C'est vrai que les producteurs payent pour être sûrs d'avoir certains acteurs car ils apportent une partie des financements, mais ils n'apportent pas tout, et n'apportent pas en équation de ce qu'ils sont payés. Ou alors ils apportent une lisibilité médiatique au moment où le film sort. Encore faut-il qu'ils jouent complètement ce rôle-là aussi, ce qui n'est pas toujours le cas. A un moment donné, on paye des services qu'on n'a pas après. C'est là où je pense qu'on est en droit de râler. Et quand je dis service, c'est aussi bien en France qu'à l'étranger. 

Un des problèmes de notre cinématographie au moins sur l'Europe,  c'est le fait que nos comédiens -à part quelques exceptions- ne sont plus connus en Europe, parce qu'ils n'y vont plus, parce qu'ils n'ont pas travaillé leur public comme le faisait leurs ainés. Que ce soit Belmondo, de Funès, Deneuve, Pierre Richard, Delon. La génération d'après, Luchini, Lindon... Je suis désolé, ce sont des comédiens qui ne sont pas connus en Europe. Sorti de nos frontières, on ne les connait pas. Les filles ont fait un peu plus le travail. Binoche, Marceau, Tautou... Elles font le job. Je pense que le cinéma français à l'international aujourd'hui le paye. Pour emmener des comédiens en Allemagne, défendre un film français, c'est compliqué, alors que c'est un de nos gros marchés. »

 

 

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