Au bistrot avec Fred Testot

Par Tonton BDM
27 janvier 2011
MAJ : 19 octobre 2018
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Comme il est bon parfois, sans la moindre condescendance ou la plus infime trace de mauvais esprit, de se laisser aller à un cinéma populaire simple et sans chichi, loin de l'afféterie et des sempiternelles thématiques solennelles qui gangrènent le cinéma plus « sophistiqué ». De nombreux cinéphiles parmi nous ont grandi avec les comédies d'exploitation des Charlots, de Max Pécas, ou même de Coluche ou De Funès (La soupe aux choux powa !), et en gardent un souvenir ému, quitte à les revoir régulièrement lors de leurs fréquentes rediffusions télévisuelles. Des comédies franchouillardes, volontiers « vieille France » et désuètes, mais toujours plaisantes. Un cinéma de l'immédiateté, qu'on apprécie sans peine avec le recul nécessaire, comme on appréciera à l'occasion de s'immerger dans une fête de mariage arrosée ou à une soirée Karaoké organisée au PMU d'en face.

Ces dernières années, le cinéma produit ou distribué par EuropaCorp s'est fait une spécialité de ce type de films privilégiant, dans tous les genres (action, comédie, aventures), une notion de plaisir immédiat, tout en véhiculant souvent une image de notre pays fantasmée, volontiers vieillote et communautariste, mais qu'on sait apprécier quand on garde à l'esprit l'évidence selon laquelle il ne s'agit aucunement là d'une radiographie des mœurs d'un pays mais d'un divetissement populaire, à l'image de ces films qui étaient projetés, au début du siècle, comme attractions dans les foires et kermesses. Et c'est la règle du jeu, il en résulte forcément une vision gentiment poujadiste de la France « d'en bas », anti-flics, anti-grèves, anti-fonctionnaires et gouvernement… Bref, une France de carte postale des années 60, sur le modèle rigolard du Gendarme de St Tropez, rompue au bon sens populaire, méfiante du progrès et dont les mamelles nourricières sont l'église et le bistrot.

De bistrot, il en est justement question dans Au bistro du coin (ex-Bouts de ficelle), produit par Source Films et distribué par Europa, le nouveau film choral de Charles Nemes, prévu dans les salles le 16 mars. Autour du bistrot tenu par Fred Testot, on croisera beaucoup de nouveaux -et moins nouveaux- talents de l'humour, souvent révélés par Canal + : Vincent Desagnat, Frédérique Bel, Bruno Solo, Eric et Ramzy, Jérôme Commandeur ou encore Arnaud Tsamère (aperçu dans On ne demande qu'à en rire sur France 2).

Au bistro du coin s'annonce donc comme un nouveau fier représentant d'un certain cinoche d'exploitation populaire et franchouillard, de ce cinéma qui sent la merguez dégustée avec un ballon de rouge à la buvette d'un club de foot de province. Tout un programme pour ceux qui , comme nous, sauront l'apprécier !

 

 

 

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