Soldats très spéciaux : code Sale Guerre
Le Ministère de la Sale Guerre suit un groupe de francs-tireurs dont la mission est de saboter le système de réapprovisionnement des sous-marins nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Malgré l’ampleur historique de cette quête (elle aurait changé le cours de la guerre) et de ses protagonistes (mission commanditée par Winston Churchill, entouré notamment de Ian Fleming, le futur créateur de James Bond), le nouveau film réalisé par Guy Ritchie se révèle d’une ambition tout autre.
Dans ce Ministère de la Sale Guerre, pas de prétention didactique et/ou de grands enjeux dramatiques. Plus proche de la série B bien troussée que du grand récit d’aventure/historique, le nouveau bébé du réalisateur de Snatch et des Sherlock Holmes veut aller à l’essentiel et ne pas s’encombrer de superflu. Le film prend alors le risque de s’enfermer dans la case petite pastille d’action/espionnage, sympathique, mais pas révolutionnaire… mais vu qu’on aime ça, c’est pas grave.
En témoignent les premières minutes du film qui, non sans malice, présentent efficacement ses personnages et enjeux narratifs. Si le traitement désinvolte de la violence et la nonchalance des protagonistes ne réinventent pas le cinéma de Guy Ritchie, sa douce impertinence continue de divertir. Des soldats rigolos qui dézinguent du nazi et une mission (finalement pas si) dangereuse : en deux heures de long-métrage, Le Ministère de la Sale Guerre ne déborde presque jamais de ce programme, et c’est très bien comme ça.

La Suicide Squad d’Amazon ?
Ceci étant dit, côté violence cathartique, le film réalisé par Guy Ritchie retient trop souvent les chevaux du gore. Malgré son R-Rated (restriction pour les 17 ans et moins non accompagnés), Le Ministère de la Sale Guerre est un peu étouffé par ce déchainement festif, mais modéré. On sent que le réalisateur se retient, même si ses coscénaristes Paul Tamasy, Eric Johnson, Arash Amel et lui ne lésinent pas sur les victimes nazies. En reste quelques généreuses fusillades et de sympathiques mises à mort au couteau.
Par ailleurs, Guy Ritchie emballe ces séquences d’action avec savoir-faire. La précision de son cadre et le tempo soutenu de son montage sont au service de moments musclés et colorés. Quelque part entre la gesticulation de ses premiers films (Arnaques, Crimes et Botanique, Snatch) et l’académisme des plus récents (The Covenant), Le Ministère de la Sale Guerre ne transcende pas par sa singularité, mais s’impose comme un juste milieu joliment récréatif dans la filmographie du cinéaste.

Cependant, si ce Ministère de la Sale Guerre est habité d’une heureuse énergie, c’est surtout par celle de ses comédiens/comédiennes. Tous, avec plus ou moins de précision, animent le film d’une vigueur et d’un plaisir contagieux. La palme collective revient à la troupe de soldats menée par la moustache de Henry Cavill et les biscotos d’Alan Ritchson, dont l’alchimie et la sympathique décontraction fonctionnent du feu de Dieu.
Aussi, le nouveau film réalisé par Guy Ritchie évite tout virilisme asphyxiant, au profit d’une limpide camaraderie, voire d’un semblant d’homoérotisme – notamment quand il s’agit de filmer la plastique d’Alan Ritchson. À défaut de nous faire croire que ces joyeux lurons sont de dangereux criminels à la The Suicide Squad, les scénaristes du Ministère de la Sale Guerre aiment assez leurs personnages pour nous les rendre sympathiques.

Tarantino Wish
Les moments passés avec l’équipe Cavill rendent même plus laborieuse la sous-intrigue avec Eiza González et Babs Olusanmokun, plus bavarde et avare en action. Puisque Guy Ritchie et son équipe s’intéressent bien moins à la préparation de la mission sabotage qu’à son exécution, toute la partie autour de Marjorie sonne comme plus programmatique.
Ainsi, surtout en comparaison à la prestance et à l’alchimie de la troupe de soldats, le duo González/Olusanmokun apparaît comme plus fonctionnel. Leur ligne narrative est le seul gras du Ministère de la Sale Guerre : dommage qu’il étire autant son récit et isole les uns des autres les moments d’actions plus réjouissants.

L’autre limite de cette seconde trame narrative est son antagoniste, campé par Til Schweiger. Au premier abord, son interprétation colorée du grand méchant nazi sanguinaire peut amuser. Mais son jeu de séduction périmé avec Marjorie et le laborieux travail d’iconisation autour de ce sous-Hans Landa finissent par lasser. Par ailleurs, la production de ce Ministère de la Sale Guerre devait toujours avoir Inglourious Basterds dans un coin de leur tête, tant ses violents soldats, sa juive vengeresse et son méchant nazi renvoient systématiquement au film de 2009.
Til Schweiger y interprétait même un soldat juif, avant de passer du côté obscure dans le dernier Guy Ritchie. Ainsi, déjà comme le récent The Covenant (qui faisait terriblement penser à un sous-Voyage au bout de l’enfer), Le Ministère de la Sale Guerre sonne comme une redite plus légère et épurée, mais aussi moins inspirée et maligne d’un film antérieur.
Le Ministère de la Sale Guerre est disponible sur Amazon Prime Video depuis le 25 juillet

J’ai rarement vu un film aussi inintéressant :les blagues ou les situations ne sont pas drôles, les « héros » caricaturaux ne sont pas développés ils ne sont absolument pas attachants , la mission est présentée comme difficile et suicidaire , alors que
C’est impossible de comparer ce nanar à Inglorious bastards ou même le Suicide Squad de Gunn.
On dirait un Scwharzy de la grande époque ou les méchants se font dézinguer par grappe de 12 (Ritchson fait un peu héritier d’Arnold pour le coup)…
Mais dans ce cas pourquoi avoir choisi un contexte historique avec autant d’enjeu…? Absolument 0 tension tout au long du film donc franchement pas évident de se sentir concerné…
Dommage, le casting est sympa mais le film très moyen dans son ensemble (la meilleure scène étant celle d’ouverture).
Je valide cette critique, un film sympathique/20.
ah mon dieu mais nan. C’est nul. C’est pas une série web bien troussée mais une série Z de luxe. Certes, Ritchie maitrise sa mise en scène et les acteurs sont tous très charmants mais on s’ennuie. Quitte à regarder un film d’espionnage avec un plan qui se passe sans accroc (ou presque) autant regarder the Kingsmen, celui avec Fiennes (oui oui j’assume) plus enlevé, plus plus d’émotion plus d’humour. Tout est too much raté dans celui ci je veux dire même les acteurs anglais surjouent le british accent. Les dialogues font plop, le méchant ne fait pas peur. Le personnage féminin n’est pas assez badass et même daté en terme d’écriture, la team fonctionne pas, quelle est la plue/value du personnage de Petyfer ? A part un détour pour une scène d’action qui permet à Cavill de voler une tenue de Gestapiste ?! Ritchie n’est qu’une caricature de lui même depuis 10 piges.
Le parfait représentant de l’époque.
Un scénario qui se résume au pitch, pas de dialogues, pas de développement de personnages (des pantins), strictement aucun enjeu, à aucun moment, et jamais assez conscient de lui-même pour être décomplexé et bêtement fun dans l’action.
Juste de quoi faire une sieste les yeux ouverts.
La tristesse du truc !
Très bon film, que je préfère de loin a Inglourious Basterds qui est pour moi un des moins bon Tarantino. J’ai vraiment passé un bon moment devant, un excellent casting, une très chouette histoire et bien réalisé même si on ne retrouve pas vraiment la patte de Guy Ritchie il à fait du très bon boulot comme dans The Convenant d’ailleurs, 2 films qui auraient mérité plus de succès.
The covenant, quel bijou totalement sous estimé…
Plutôt d’accord avec votre critique. L’intro du film est très efficace. On sent tout de suite une vraie alchimie entre les personnages, ils ont vraiment l’air de s’être bien amusés. Un bon divertissement comme Guy Ritchie sait le faire, ça me suffit largement.
Vu que je déteste Inglorious Basterds, y a des chances que aime celui-là 😎
Que pensez de spectateurs qui se réjouissent de centaines de morts évidentes à l’écran, mais sans en montrer les aspects qui devraient provoquer une réaction de rejet de cette violence?
A ceux-là aussi je conseillerai le recours à n’importe quelle branche de la psychologie…
C’est un film de série B dont j’ai du mal à trouver la défense crédible. Les personnages sont des archétypes ridicules, le récit d’une légèreté historique crasse, la palme à la sorte de Mata Hari à la fois empowered et féminisée à outrance, ce cocktail est vraiment douteux.