Festival CinémaScience 2009 - J5
Cette 2e édition du festival CinemaScience se
clôture ce dimanche avec du lourd pour Ecran Large (et surtout pour moi) : la
projection d'Astro Boy et surtout la projection très privée de Mr.
Nobody puis l'interview de son réalisateur Jaco van Dormael. Le peu d'énergie
qui me reste est donc concentré sur cette dernière ligne droite et après un
petit déjeuner copieux façon petit déj' des champions, je traverse la ville
direction l'UGC pour l'avant-première d'Astro Boy. La salle est comble et le
public est en ébullition, c'est normal car la moyenne d'âge est de 10 ans à
tout casser avec une moyenne de 2 enfants pour un adulte. Il fait chaud, le pop
corn vole mais pas question de se laisser aller et quand la séance débute j'ai
tous les sens en éveil pour détecter les éventuels défauts de cet Astro
Boy dont j'ai entendu plutôt du mal.
Mais c'est une bonne surprise qui m'attend car même si le film se déleste avec
un sans gêne déconcertant du bagage de l'œuvre originale et culte d'Osamu
Tezuka, l'action tient le bon rythme et les la VF est loin d'être insupportable. Malgré un petit
ventre mou après 45 minutes (les gamins, bon indicateur, ont commencé à
s'agiter), Astro Boy reprend vite les rênes pour un final laissant
présager de nouvelles aventures. La critique complète ici.
Avec le retard qu'a pris la première séance, j'ai à peine le temps de piquer un
sprint (hum... le footing du dimanche matin en bottes à talons et chargée comme
un mulet) vers le Fémina pour la séance spéciale journaliste de Mr.
Nobody. Changement d'ambiance, l'heure est à la concentration (et il en
faudra pour tenir la longueur des 2h15 du métrage) et nous sommes trois dans la
salle (alors pas question de passer pour une baltringue auprès des deux autres
à me tortiller sur mon siège).
Et là, c'est la claque. Mr. Nobody m'emporte pour un voyage
rare dans les salles obscures. Pendant 2h15, j'ai le cerveau qui bout et les
larmes aux yeux devant la maîtrise technique et scénaristique de son auteur
Jaco Van Dormael. Les acteurs ne sont pas reste et, si les performances de
Jared Leto (aujourd'hui reconverti dans la musique) sont irréprochables, il est
presque éclipsé par ses co-stars dont le (très) jeune Toby Regbo. A sortir le
13 janvier, je vous conseille de tenter l'aventure sans réserve mais surtout
vierge de toute information sur l'histoire, car celle ci très complexe, n'est jouissive
que grâce à la construction virtuose du film.
Encore toute tremblante, il est pourtant temps de rejoindre les locaux du festival pour la rencontre et l'interview de Jaco van Dormael. Mille questions se bousculent dans ma tête, dans cet état, je sais que je vais passer pour une attardée. En plus, à chaud comme ça, je ne suis pas sûre d'avoir captée toutes les subtilités du métrage... et si je disais une connerie ?!? Pas le temps de réfléchir, j'entraîne le monsieur dans une alcôve pour l'entretien. Alors que je commence à me présenter et briser la glace, je m'aperçois du coin de l'œil que mon dictaphone numérique est plein. battery full mais no time remains... je perd le contrôle, mes mains tremblent, mon cerveau est en mode interview pas bidouillage, alors après 5 minutes très embarrassantes, je m'excuse et décide de la faire façon old school : stylo et moleskine. Ça doit être inconscient mais j'ai toujours le truc pour me faire remarquer en interview, toujours un truc qui ne va pas, une question déplacée qui fait rire (dans le meilleur des cas) ou des indices de mon professionnalisme déficient. On se souvient de moi en disant : « ah, c'est la fille qui... » (au choix, ne sait pas se servir d'un dictaphone, enchaîne les shots de vodka à cause du stress à 11h du mat' ou fait tomber son stylo dans son décolleté... j'en ai plein des comme ça), et je ne sais toujours pas si c'est une bonne chose... ou pas.
Mais revenons à notre Jaco van Dormael. Malgré ces péripéties technologiques,
l'interview se passe parfaitement. Mes questions s'enchaînent et le monsieur
est aussi loquace que vraiment passionnant. Je vous conseille vivement la
lecture de cet entretien, spoiler free,
pour la sortie du film le 13 janvier.
A 16h30, à peine le temps de débriefer le festival avec l'attachée de presse et
la programmatrice que je dois courir à l'hôtel récupérer mon baluchon de 20kg
et récupérer un tram pour rejoindre la gare. Un dernier clin d'oeil à sexy
maître d'hôtel (ah ! je vous ai pas raconté ?) et je quitte la ville sur un
dernier sandwich saumon et thé aux fruits rouge... Vivement l'année prochaine
!!