La fin du règne des stars à Hollywood ?

Jean-Noël Nicolau | 16 novembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 16 novembre 2009
Les studios Hollywoodiens y réfléchissent à présent à deux fois avant d'embaucher des stars faisant partie de la « A-list » et de se lancer dans des superproductions onéreuses. C'est à la fois une conséquence de la crise, mais aussi du succès de nombreux films ne reposant pas sur des acteurs connus.

Après le triomphe de Very bad trip, une comédie sans véritable tête d'affiche qui a rapporté pas moins de 459 millions de dollars à travers le monde, d'autres films ont démontré qu'un bon concept pouvait faire oublier l'absence de stars. District 9, ses aliens de bidonville et son personnage principal antipathique campé par Sharlto Copley, ont engrangé 200 millions de dollars. Mieux encore, Parnormal activity, et ses 15 000 dollars de budget, aura rapporté plus de 100 millions de dollars rien qu'aux Etats-Unis.

Tout aussi impressionnant, le succès de la saga Twilight. Le second volet, qui sort ce mercredi dans les salles, possède un budget très raisonnable de 50 millions de dollars et devrait battre de nouveaux records. Avant le triomphe du premier film, ni Robert Pattinson, ni Kristen Stewart n'étaient connus.

« Personne ne prétend qu'un grand film se doit de coûter cher, explique Jason Squire, un professeur de cinéma. C'est l'idée reçue, mais elle peut avoir tort. »

Le week-end dernier, la production Disney Le Drôle de Noël de Scrooge, avec Jim Carrey dans le rôle principal, est le dernier blockbuster en date porté par une star à s'écrouler au box-office. Le démarrage à 30 millions de dollars de recettes est bien en-deçà des attentes. Le film ayant coûté la bagatelle de 175 millions de dollars, la déception est de taille.

Celle-ci s'ajoute aux récents flops de Bruce Willis (Clones), Adam Sandler (Funny people), Will Ferrell (Le Monde (presque) perdu), Ediie Murphy (Dans ses rêves) et Julia Roberts (Duplicity).

« Les principaux blockbusters n'ont pas forcément cartonné l'été dernier, explique Peter Guber, ancien boss de Sony Pictures. Si vous étudiez les films et les noms, il n'y avait aucun film porté par des stars. »

Les célébrités ont de plus en plus de mal à obtenir des salaires au-delà de 15 millions de dollars ou des parts de près de 20% sur les recettes. Ce qui était devenu plus ou moins la norme ces dernières années.

Hollywood est victime de la récession. Les ventes de DVD sont en baisse et les licences ne se vendent plus aussi bien auprès des télévisions. De surcroît la concurrence des jeux vidéo et du web est rude.

Summit Entertainment est le fer de lance en matière de réduction budgétaire, refusant de faire exploser les budgets sur la saga Twilight, malgré son succès. C'est devenu un modèle pour tous les producteurs à Hollywood.

Prenant exemple sur Le Seigneur des anneaux, Summit a enchaîné le tournage des chapitres 2 et 3 de Twilight cet été. A l'époque de Peter Jackson, c'était une idée originale de lier ainsi les tournages pour réduire les coûts à tous les niveaux (acteurs, costumes, décors...). Ainsi, Twilight chapitre 3 aura un budget ne dépassant pas les 60 millions de dollars.

 

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