DogMan : les premiers avis sur le faux-Joker de Luc Besson sont là

Alexandre Janowiak | 1 septembre 2023
Alexandre Janowiak | 1 septembre 2023

Luc Besson est de retour au cinéma avec DogMan et les premiers avis sont plutôt très négatifs.

En 2018, Luc Besson a été accusé de viol par l'actrice Sand Van Roy. Il a aussi été accusé d'inconduite sexuelle par d'anciens employés d'EuropaCorp, ainsi que par deux étudiants de son école de cinéma, bien qu'aucun d'entre eux n'ait officiellement porté plainte. Depuis, les accusations de Sand Van Roy ont été écartées par la Cour de cassation en juin 2023, mais la belgo-néerlandaise a bien fait comprendre qu'elle ne s'arrêterait pas là et poursuivrait les procédures en cours pour "saisir la Cour européenne des droits de l'homme".

Entre temps, Luc Besson a, en revanche, été condamné pour "licenciement discriminatoire" sur une autre affaire en 2020. Des procès qui n'ont pas empêché le cinéaste français si controversé de continuer sa vie comme si de rien n'était en réalisant son premier film depuis l'épouvantable Anna sorti en 2019. Ainsi, DogMan a débarqué sur le Lido vénitien pour une avant-première en grande pompe (comprendre en compétition), mené par son talentueux comédien Caleb Landry Jones. Doté d'une grosse réputation depuis quelques mois, que vaut vraiment le film ? Les premiers avis sont tombés et le verdict est assez cinglant.

 

 

DOGMAN ou un joker du pauvre ?

"Si le résultat n'est pas vraiment sophistiqué – un adjectif qui, de toute façon, n'a jamais correspondu au travail de Besson – il y a quelque chose de sincère dans la façon dont il dépeint la souffrance profonde et très christique de Doug, y compris à travers son symbolisme autoritaire vers la fin." The Hollywood Reporter

"Cela peut sembler beaucoup d'intrigues pour un film de genre basé sur des personnages, mais Besson les gèrent avec une clarté remarquable, et juste au moment où vous pourriez commencer à vous demander où tout cela va, le film boucle, de manière plutôt experte, sa boucle, de sorte que tout prend soudain un sens. Ou plutôt, autant de sens qu'un film avec des chiens gangsta peut avoir." Deadline

"Si DogMan a très peu à dire, il s'en sort correctement stylistiquement parlant, présentant un autre tour de gonzo de Caleb Landry Jones et présageant le retour de Luc Besson. Pour le meilleur ou pour le pire, ce vieux cabot a encore du mordant." The Wrap

 

DogMan : photoCaleb Landry Jones salué, sans surprise

 

"Que diriez-vous si le MI5 vous contactait parce qu'ils ont besoin d'un enfant pour les aider dans une mission top secrète ? Ou si vous dressiez une énorme meute de chiens de tailles variées pour qu'ils deviennent vos meilleurs amis, et qu'ils fassent ce que vous voulez, éliminent tous vos ennemis et volent des diamants pour vous ? Ce dernier scénario est essentiellement la prémisse du nouveau film de Luc Besson, et c'est aussi farfelu que cela puisse paraître. [...] Malheureusement, une fois que votre attention est attirée, vous ne pourrez tout simplement plus détourner le regard – et ce n'est pas dans le bon sens." The Guardian

"Malgré ses aspirations queer qui suggèrent une proposition plus subversive, le film se transforme en un carnage machiste bourré d'action, puisque Besson est incapable de résister à une mise en scène ringarde dans le taudis de Douglas, face aux gangsters qui veulent son butin. Les pièges abondent et DogMan finit par être plutôt idiot, notamment avec une sorte d'éruption finale comique de type Maman, j'ai raté l'avion." IndieWire

"Le résultat est une farce qui s'agite uniquement par intermittence. Même son horrible point culminant est gâché par un scénario qui nous avait longtemps prévenus là où nous allions." The Film Stage

 

DogMan : photo, Caleb Landry JonesQuand tu cherches le soutien de ton chien devant les critiques négatives

 

"Avec l'histoire incroyablement évidente, sans une once de créativité et mortellement ennuyeuse d'un travesti inadapté dans un fauteuil roulant qui préfère la compagnie canine à celle des humains, il n'est guère approprié de mettre [DogMan] dans la même soupe que Joker, le controversé Lion d'or de Todd Philipps. Même ceux qui n'ont pas aimé Joker pourront admettre qu'il n'a pas traité ses spectateurs comme s'ils étaient en état de mort cérébral au point de repartir avec 30 points de QI de stupidité en plus qu'avant leur arrivée." Variety

"Des chiens qui savent lire, des chiens qui sont des fugitifs expérimentés, des chiens qui se déguisent en coussins [ndlr, sans avoir vu le film difficile de savoir exactement ce qu'il en est ici]. Mesdames, messieurs, voici le film le plus stupide de l'année. [...] Imaginez Joker croisé avec la série pour enfants Woof et vous serez sur la bonne voie pour comprendre ce que Luc Besson a concocté pour ce qui est, apparemment, son retour après qu'une affaire de viol très médiatisée contre lui a été récemment classée." The Telegraph

"Besson possède une imagination visuelle débordante qui a, plus d'une fois, compensé les intrigues souvent caricaturales de ses films d'actions, d'aventures, de science-fiction et de fantasy, voire les a exaltés. Ce n'est pas le cas ici." Screen International

 

DogMan : photoQuand tu envoies tous tes chiens dévorer les méchants critiques

 

Les critiques sont donc plutôt négatives outre-Atlantique (a contrario des quelques retours français plus positifs, mais provenant surtout de médias ayant eu le droit de découvrir le film avant même sa présentation au Lido). Le titre de la critique de The Guardian est même carrément "le film le plus ridicule que vous verrez toute l'année, et peut-être depuis toujours". Difficile donc d'imaginer que ce DogMan soit vraiment à la hauteur de sa réputation d'avant festival.

Pour se faire une idée, il faudra attendre le 27 septembre 2023 en France pour le découvrir en salles.

Tout savoir sur DogMan

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
xav
24/12/2023 à 05:55

Mention spéciale pour les critiques qui, au lieu d'expliquer pourquoi le film est mauvais ou ne fonctionne pas selon eux, se contentent de dénigrer le concept "oh bah ça alors, des chiens qui font des trucs qui se peuvent même pas dans la vraie vie, c'est un peu cocasse, c'est du mauvais cinéma".

Pour moi c'est pas un film qui marquera l'histoire du cinéma, mais ça reste un film de divertissement avec beaucoup plus d'âme et d'imagination que 95% de ce qu'on consomme aujourd'hui. Du coup, ne comprenant pas trop pourquoi il a mauvaise presse, je voulais éplucher des mauvaises critiques, mais aucune de ces critiques ne donnent de raison pour justifier son avis et expliquer ce qu'ils reprochent au film. Et non, dire qu'il y a une fusillade à la fin donc c'est nul, c'est pas un argument. Dire que le film vous retire 30 points de QI, c'est du clash mais pas de la critique. Dire que le concept est absurde, sans parler de la qualité (ou non qualité) de l'exécution de ce concept, ça en dit moins sur le film, que sur l'auteur de la critique, dont je n'envierai pas l'ouverture d'esprit (à ranger à côté de je ne sais plus quelle rédaction qui traitait les gardiens de la galaxie de navet à l'époque, en disant "les personnages sont un arbre, et un raton qui parle, est-ce que j'ai besoin d'en dire plus?").

Du coup tant pis, je mourrai bête, sans savoir pourquoi c'est un mauvais film. Mais à mon avis, son problème est que c'est un film de divertissement qui se la joue film d'auteur dramatique, et donc qui est jugé comme s'il était dans la cour des grands. C'est sûr que si vous vous attendiez à du Spielberg, du Chronenberg ou du Jeunet, vous allez le trouver carrément faiblard.

Cloclo
08/10/2023 à 11:23

Images, histoire, façon de filmer, c'est du grand cinéma! On s'évade vraiment pour se retrouver dans un monde imaginaire qui fait croire parfois à la réalité.
L'homme est ici une créature peu recommandable. Jeu superbe de l'acteur principal;
Bravo MONSIEUR Besson

anonyme
29/09/2023 à 13:27

Bof, un peu stupide comme film.

Grey Gargoyle
09/09/2023 à 03:07

@Pierre2
"Comment peut-on avoir deux films avec le même titre? Dogman de Matteo Garone et maintenant de Luc Besson."

Ah, c'est une bonne question.
Alors, déjà, je vais isoler le cas des oeuvres tombées dans le domaine public, ce qui fait que vous pouvez appeler votre film Dracula ou 1984 et baser le scénario sur les livres sans qu'on vous embête. Du coup, il peut y avoir plusieurs films Dracula.

Ensuite, mon truc à moi pour réfléchir à la question est le "parasitisme" d'une oeuvre par rapport à une autre.
Je m'explique... heu, vous avez deux films dont le titre est Saturnin et il se trouve que dans les deux cas, c'est également le nom du protagoniste principal qui se trouve être un canard. Bon, là, il commence à y avoir de la matière pour monter un dossier sur le fait que le 2ieme film pourrait "parasiter" le 1er du fait des ressemblances entre les deux. Du coup, ce serait possible d'aller du côté du droit d'auteur pour défendre les intérêts de l'auteur du 1er film. S'ils sont intelligents, les auteurs du 2ieme film préféreront changer de titre.

Mettons, au contraire, que vous ayez deux films avec le même titre mais dans deux univers très dissemblables, avec des histoires très differentes et avec des affiches qu'on ne peut confondre l'une avec l'autre. Dans ce cas, c'est improbable que le film le plus récent "parasite" le plus ancien. Un spectateur ne sera pas amené à confondre l'un avec l'autre.

De plus, dans le cas que je ai évoqué ci-dessus, le titre est suffisamment spécifique, identifiable, particulier (un prénom peu courant). Du coup, a contrario, si le titre de mon film est "The Killer, "Assassins", "Dead or Alive"..., si le titre est assez générique ou commun, alors il y a peu de chance que je puisse trouver un argumentaire en m'appuyant sur la similitude des titres. Ce serait pareil avec des noms de ville ou des prénoms très communs (comme Anna par exemple).

Ensuite, il y a la notion de territoire. Si vous sortez un film en salles destiné à être distribué en Asie et qui s'appelle Saturnin. Et, que, en parallèle, en France, il y a un autre film distribué en vidéo et qui s'appelle également Saturnin. Si les deux films ne sont pas amenés à être exploités ensemble sur le même territoire, logiquement, il semble peu probable qu'un parasite l'autre. Bien entendu, avec les films américains distribués partout, là, le territoire, c'est le monde...

Les éléments précités sont de simples éléments de réflexion. Ils sont loin de couvrir tous les cas de figure. En fait, c'est affaire d'analyse et d'approche par les risques. En cas de doute, il vaut mieux un titre original, plutôt que de reprendre le même titre qu'un autre film.

Dans le cas de Dogman, tout dépend si les deux films sont très différents ou pas ?

Cinégood
03/09/2023 à 18:25

@Pierre2

Allez, un exemple : le classique "La vie est belle" (1946) de Frank Capra, l'excellent "La vie est belle" (1997) de Roberto Begnini

Trac
03/09/2023 à 17:09

N'empêche c'est marrant ces magasine US qui disent que le cinéma d'action de besson est caricaturales alors qu'ils encensent à tour de bras les pires navets Marvel et les pires films d'action fait sous CGI depuis 15 ans ... Aucune objectivité les types .

Pierre2
02/09/2023 à 20:07

Comment peut-on avoir deux films avec le même titre? Dogman de Matteo Garone et maintenant de Luc Besson.

Ethan
02/09/2023 à 19:11

Ca semble pourri comme film,

un film pour les stressés

Pseudonaze
02/09/2023 à 11:32

" donnez moi 200 millions de dollars..."
Ah bah il est trankillou pépouse le gros Luc !

Cinégood
02/09/2023 à 06:45

@Hasgarn
Variety a adoré Shazam 2
The Wrap a trouvè que Fast X est le meilleur épisode de la saga
Je n'ai pas le temps de vérifier pour les autres, mais les critiques des médias US sont quelques peu douteuses ces temps-ci.

PS : je ne prends pas la défense de Besson qui, ormis Valérian où il tente quelques chose malgré une double erreur de casting, n'a rien pondu de correct à mes yeux depuis Léon et le très naïf, mais rigolo 5e élément.

Plus