Commando : Stallone et Schwarzenegger ont complètement changé la fin selon le scénariste

Le scénariste Steven E. de Souza a expliqué pourquoi Rambo II de Sylvester Stallone a provoqué un gros changement pour la fin de Commando avec son grand rival Arnold Schwarzenegger.

Pour beaucoup, les années 80, c'est l'Amérique de Ronald Reagan, les permanentes, la new wave ou encore les costumes trop grands. Mais pour les cinéphiles, la décennie a avant tout été le théâtre de la rivalité grandiose entre deux colosses d'Hollywood : Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger.

Et même si aujourd'hui, Stallone a avoué qu'Arnold Schwarzenegger était "supérieur" à lui et que l'ancien Monsieur Univers a décidé de faire de la résistance dans Fubar sur Netflix, le duel qui a opposé les deux hommes a marqué son époque par une surenchère de testostérone et de plaisirs régressifs. Et c'est d'ailleurs cette compétition musclée qui a profondément changé la fin d'un des plus fiers représentants du genre, l'inénarrable Commando.

J'avale deux bérets verts au petit déjeuner

c'est pas ma fin

En effet, le scénariste Steven E. de Souza, qui a travaillé sur des petits films du genre comme Piège de cristal ou Piège à Hong Kong, a révélé au micro de Radio Times comment Rambo II de Stallone, sorti la même année en 1985, a poussé le réalisateur Mark L. Lester à apporter de gros changements au film culte de Schwarzy :

« À l'époque, c'était Rambo contre Commando et la rivalité a continué pendant très longtemps. Mais Arnold pensait qu'on parlerait encore de son film, car il ne se prenait pas au sérieux et était conscient de lui-même, alors que Rambo se prenait très au sérieux. Je pense d'ailleurs que c'est la faute de Sylvester Stallone si la fin de Commando a été bâclée. Mark L. Lester avait vu des extraits de Rambo II et avait dit que Stallone y tuait un million de mecs, on devait donc en tuer encore plus.

Ce qu'il s'est passé, c'est que Mark a dépassé le budget pour inclure cette énorme scène où une armée privée se fait entièrement décimer. Le massacre gratuit de centaines de mecs n'était pas dans le scénario. Ils ont donc liquidé le budget et m'ont dit qu'il n'y avait plus d'argent pour filmer la fin que j'avais écrite. »

Relâcher la pression

À l'origine, le film devait se terminer sur une île privée, où Matrix, le personnage d'Arnold Schwarzenegger, venait secourir sa fille (une jeune Alyssa Milano), kidnappée par les méchants vraiment très méchants du film. Mais le coût d'un tournage sur place aurait été trop élevé après les folies meurtrières du réalisateur, c'est pourquoi le duel final avec l'antagoniste principal, interprété par Vernon Wells (le Wez de Mad Max 2) s'est finalement déroulé dans un simple sous-sol des studios de la Fox.

Et le reste fait partie de l'Histoire. Malgré une ambition sévèrement revue à la baisse, c'est ce nouveau décor semi-improvisé qui a permis au film d'incorporer la mort aussi culte que grotesque de l'ennemi Bennett, empalé par un tuyau de vapeur, et donné une autre réplique culte d'un film qui en contient des dizaines ("let off some steam, Bennett" dans la version originale, soit "relâcher la pression"). On peut donc remercier Stallone pour cette fin, devenue un classique pour tous les amateurs des spectacles décomplexés de l'époque. Et pour celles et ceux qui voudraient retrouver Schwarzy, le documentaire Arnold et la série Fubar sont disponibles sur Netflix.