Sorties Cinéma du 4 janvier : Tirailleurs, Les Survivants...

La Rédaction | 6 janvier 2023 - MAJ : 06/01/2023 13:25
La Rédaction | 6 janvier 2023 - MAJ : 06/01/2023 13:25

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 4 janvier 2023 ? Tirailleurs, Les Survivants...

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties intéressantes et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec Omar Sy qui vide des chargeurs, une étrange histoire sur un coupeur de bois (littéralement), un Denis Ménochet perdu en montagne et une déferlante de Bertrand Blier

 

Tirailleurs : photo, Omar SyOmar Sy, si tu savais

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

Tirailleurs

Durée : 1h49

 

 

De quoi ça parle : 1917. Bakary Diallo s'enrôle dans l'armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble.

Pourquoi il faut le voir : Parce que c'est toujours intéressant et précieux de découvrir sur grand écran une histoire qui a peu été transmise en fiction, que ce soit en littérature ou au cinéma. En effet, dans Tirailleurs, Omar Sy, Mathieu Vadepied et le co-scénariste Olivier Demangel (NovembreBaron Noir) se sont attaqués à la condition des tirailleurs dits sénégalais (venus du Sénégal, mais aussi de toute l’Afrique) qui se sont battus pour la France, de leur plein gré ou non, lors de la Première Guerre mondiale.

Et le film s'y attelle avec une rigueur et une authenticité remarquable. Riche relation entre les personnages, dialogues quasi intégralement tournés en langue peule, superbe performance d'Omar Sy, photographie pellicule élégante et organique, décors riches et palpables : Tirailleurs met tout son savoir-faire au service d'un devoir de mémoire sincère, et donc touchant. Dommage que la sommaire caractérisation des personnages et la mise en scène un peu sage de Vadepied étouffent l'ampleur et la sensibilité de l'ensemble...

La note d'Ecran Large : 3/5

Notre critique de Tirailleurs

 

L'Etrange histoire du coupeur de bois

Durée : 1h39

 

 

De quoi ça parle : De Pepe, bûcheron qui perd son emploi du jour au lendemain, comme tous ses collègues. Son village va sombrer dans la dépression, puis le surnaturel.

Pourquoi il faut le voir : C'est l'occasion, après le pétage de bide réglementaire de la fin d'année, de partir en vacances dans des contrées moins avinées (quoique...) et plus mystiques. En l'occurrence, Ecran Large airways vous recommande la Laponie étrange, traversée de phénomènes absurdes, baignant dans une atmosphère froide et suspendue, de L'Etrange histoire du coupeur de bois.

Il faut toutefois accepter le dépaysement : votre guide, le cinéaste et poète Mikko Myllylahti souhaite prendre à revers les conventions de la narration classique et orchestrer, à la suite d'un élément perturbateur somme toute très classique, qu'on croirait hérité d'un certain cinéma social, des ruptures de ton et des changements de braquet, histoire de favoriser l'inattendu. L'expérience est singulière, mais amène, parallèlement au coupeur de bois du titre, à se recentrer sur sa propre humanité, perdue dans une réalité qui se délite à coups d'instants de grâce surréalistes. Bon voyage !

La note d'Ecran Large : 3,5/5

Notre critique de L'Etrange histoire du coupeur de bois

 

Les SORTIEs QU'ON CONSEILLE MOINS 

 

Nostalgia

Durée : 1h57

 

 

De quoi ça parle : Après plus de 40 ans d'absence, Felice retourne à Naples, sa ville natale, et en découvre les mutations qui vont un peu plus le ronger.

Pourquoi il faut le voir : Mario Martone fait son western en plein Naples avec Nostalgia et sur le papier, il y a quelque chose de profondément passionnant à suivre les déambulations nocturnes de Felice, incarné avec brio par Pierfrancesco Favino (un des acteurs les plus brillants du cinéma contemporain). Dans son premier tiers, le long-métrage propose une atmosphère enivrante en laissant son personnage se perdre dans les méandres sinueux de ce Naples si cinégénique (encore et toujours) et présage d'une confrontation violente de Felice avec son passé.

Sauf que le long-métrage s'enlise dans sa propre dynamique, la lourdeur de sa narration (aux flashbacks franchement pesants) et finalement sa monotonie. Et ainsi, un western où on se regarde dans le blanc des yeux pendant 2h sans rien se raconter, ça devient un film terne, manquant de complexité et finalement d'intérêt.

La note d'Ecran Large : 2,5/5

 

Les Survivants

Durée : 1h34 

 

 

De quoi ça parle : un père récemment veuf largue sa petite fille chez son frère pour retourner en Italie, à proximité de la frontière française, où il a affaire à des fachos aux yeux bleus et une migrante en détresse. 

Pourquoi on ne le conseille pas : Parce que Les Survivants est censé être un thriller dramatique qui peine à installer de la tension ou une quelconque charge émotive dans son récit. Le film se veut songeur et contemplatif, mais s'avère juste monolithique, avec un rythme plombant et proche de catatonie. Même quand le scénario fait défiler un drone de surveillance, une course-poursuite en motoneige, des bastons qui laissent des dents dans la neige et une fusillade dans une station de ski abandonnée, le film finit par s'enliser et le spectateur trouve le temps long.

Le pire reste toutefois le propos social sur le passage de migrants à la frontière entre la France et l'Italie, qui est ultra-manichéen et caricatural avec un peu de white savior par ci et un peu de fachos aux yeux bleus par là. Tout ça pour une fin prévisible et une émotivité totalement factice. 

La note d'Écran Large : 2/5 (dont 1,5 point rien que pour Denis Ménochet)

 

LES RESSORTIES COOLs

Laura

Durée : 1h28

 

Laura : photo Le portrait de Dorian...non pardon de Laura Hunt

 

De quoi ça parle : Laura Hunt, brillante jeune femme travaillant dans la publicité, est retrouvée assassinée dans son appartement. Chargé de l’enquête, le lieutenant McPherson va interroger tour à tour les proches de la victime, à commencer par le chroniqueur Waldo Lydecker et Shelby, son fiancé.

Pourquoi il faut le (re)voir : Sixième long-métrage d’Otto Preminger et premier chef-d’œuvre du réalisateur, Laura a bouleversé littéralement les codes en vigueur du film noir ; la narration ingénieuse s’appuie sur une technique irréprochable et une écriture ciselée. Pour Otto Preminger, formé par le célèbre homme de théâtre Max Reinhardt, la composante psychologique prévaut généralement sur les contours de l’intrigue tandis que l’élégance est le maître mot de sa mise en scène.

Pour l’occasion, le cinéaste adapte le roman de Vera Caspary, qui officiait aussi, depuis quelques années déjà, en qualité de scénariste à Hollywood (et pour l'anecdote, le chef-d’œuvre de Joseph L. Mankiewicz, Chaînes conjugales transposera un autre récit de Vera Caspary). À l’aide de flashback, Otto Preminger déploie un ingénieux dispositif puisque la fameuse rencontre, chère au film noir, entre le flic et la femme fatale, s’opère de manière insolite.

En effet, le policier tombe sous le charme d’un portrait dressé lors d’interrogatoires de témoins ou de suspects. Ce procédé fort habile permet à Otto Preminger de montrer toute l’étendue de son génie et de valoriser le personnage de Laura, incarnée par Gene Tierney, qui a décroché pour l’occasion l’un des plus grands rôles de sa carrière. Et il est évident que Laura doit son écrin autant au rayonnement de la comédienne qu’à la maîtrise du cinéaste. Un diamant éternel.

La note d'Ecran Large : 5/5

 

Bertrand Blier

Films qui ressortent au cinéma : Un, deux, trois, soleilLes Acteurs, Hitler... connais pas !, Tenue de soirée, Calmos

Pourquoi il faut regarder le cinéma de Bertrand Blier

Tout savoir sur Tirailleurs

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