Sorties Cinéma du 19 octobre : Black Adam, Bros, EO...

La Rédaction | 21 octobre 2022 - MAJ : 21/10/2022 14:35
La Rédaction | 21 octobre 2022 - MAJ : 21/10/2022 14:35

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 19 octobre ? Black Adam, Le Nouveau Jouet, EO...

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec Dwayne Johnson en tenue très (très) moulante, un gentil âne, des étrangers en Transylvanie, le retour de Michel Ocelot, une histoire d'amour qui n'a pas le temps et des histoires de riches.

 

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

EO

Durée : 1h29

 

 

De quoi ça parle : Le périple d'un âne à travers le monde et à travers ses yeux.

Pourquoi on le conseille : Le Polonais Jerzy Skolimowski a fait son retour au cinéma avec une sorte de remake du Au hasard Balthazar de Robert Bresson lors du dernier Festival de Cannes d'où il est reparti avec un joli Prix du jury, et forcément ça ne se rate pas. Dans un mélange de réalisme extrêmement brutal et d'une dose de surréalisme envoutante plongeant le film dans une ambiance quasi-horrifique, EO explore ainsi la cruauté humaine (et particulièrement celle masculine) à travers les yeux de l'animal.

Il en résulte une expérience sensorielle complètement dingue, pas toujours convaincante (surtout quand elle s'attarde un peu trop sur des humains vains), mais totalement unique. Porté par une musique jonglant entre le classique et le metal, EO livre alors un pamphlet troublant contre les violences animales, et dresse un portrait du monde alarmiste à la vision singulière, où l'espèce humaine est bel et bien la plus dangereuse du monde.

La note d'Ecran Large : 3,5/5

 

R.M.N

Durée : 2h05

 

 

De quoi ça parle : Dans une petite ville de Transylvanie, l'arrivée de travailleurs étrangers provoque une vague de xénophobie.

Pourquoi on le conseille : Parce que si vous faites partie de tous ceux qui s'imaginent que le cinéma roumain est un condensé de clichés grisâtres, d'ennui et de mines défaites, voilà de quoi vous faire mesurer l'ampleur de votre erreur. Déjà récipiendaire de la Palme d'or, le réalisateur Cristian Mungiu s'aventure avec R.M.N. simultanément sur le terrain du drame, du thriller social, tout trempant un orteil du côté du conte et de l'horreur.

Usant d'une mise en scène à al fois fiévreuse et tendue, il capture toutes les névroses, les peurs et les vicissitudes qui déchirent une petite communauté où chacun tente bon an mal an de survivre, et où le surgissement d'un individualisme désespéré en vient à menacer la survie de tous. Humain et touchant, jusque dans ses plus terribles rebondissements, R.M.N. s'avance inexorablement jusqu'à une conclusion glaçante et poétique, qui confronte son héros à l'horreur qui rôde dans le coeur des hommes.

La note d'Ecran Large : 4,5/5

Notre critique de R.M.N.

 

Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse

Durée : 1h23

 

 

De quoi ça parle : De trois contes, un avec un pharaon, l'autre avec un sauvage et le dernier avec une princesse.

Pourquoi on le conseille : Parce que le retour de Michel Ocelot en salles a toujours quelque chose d'événementiel. Avec ce nouveau film, le cinéaste français revient à sa forme de narration privilégiée, c'est-à-dire le recueil de contes (trois en l'occurrence), et renoue avec la figure récurrente de narrateur, qui prend cette fois les traits d'une femme sur un chantier de construction.

Si Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse n'est pas l'oeuvre la plus innovante ou intéressante de Michel Ocelot, qui a préféré quelque chose de plus léger après Dilili à Paris, le film reste un beau condensé de l'art du cinéaste : de la scénographie en deux dimensions inspirées des fresques de l'Égypte antique, des ombres chinoises et un dernier segment aux couleurs vives et aux décors somptueux. 

La note d'Ecran Large : 3/5

Notre critique du Pharaon, le Sauvage et la Princesse

BROS

Durée : 1h56

 

 

De quoi ça parle : L'histoire d'amour évidemment mignonne, drôle et compliquée, entre deux éternels célibataires.

Pourquoi on le conseille : Un peu comme Love, Simon avec le teen movie, Bros se réapproprie les codes de la comédie romantique, mais avec deux hommes. Et donc ? Et donc ça ne change rien si vous cherchez une comédie romantique drôle, tendre et malicieuse. Mais ça change tout si vous voyez à quel point la pop culture compte dans l'imaginaire collectif, et à quel point la représentation a une valeur non négligeable.

L'idée est simple (mais précieuse), et Bros la développe en utilisant toutes les bonnes ficelles du genre. La première : les deux personnages, incarnés par les excellents Billy Eichner et Luke MacFarlane, sont un parfait mélange de névroses, auto-dérision et tendresse. La deuxième : le scénario a beau être carré, il regorge de scènes, répliques et idées largement plus intelligentes et drôles que la moyenne du genre (oui, on pense à la daube Ticket to Paradise, au hasard).

Cerise sur le ga(y)teau : c'est l'occasion parfaite pour (re)découvrir le talent de Billy Eichner, ici acteur et co-scénariste.

La note d'Ecran Large : 3,5/5 (voire 4/5, parce que c'est très bien)

Notre critique de Bros

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE MOINS

Black Adam

Durée : 2h05

 

 

De quoi ça parle : Dwayne Johnson essaie de jouer les anti-héros pour DC.

Pourquoi on ne le conseille pas : Pour vous épargner deux heures de votre temps. Comme on pouvait s'y attendre, Black Adam suit le même schéma ringard et lessivé que les superproductions du genre avec un Dwayne Johnson qui jongle entre deux expressions faciales, des personnages sans caractérisation (ni réelle importance), des caméos cramés pendant la promotion, un nouveau gros méchant pas beau et anecdotique, un nouveau pays imaginaire, un nouveau caillou magique et une nouvelle scène post-générique (d'ailleurs ce qu'il y a de plus important à retenir).

La note d'Ecran Large : 2/5

Notre critique de Black Adam 

 

LE NOUVEAU JOUET

Durée : 1h52

 

 

De quoi ça parle : James Huth, Jamel Debbouze et Daniel Auteuil essayent de faire un remake de Pierre Richard

Pourquoi on ne le conseille pas : Parce que c'est l'exemple typique du remake qui n'a pas compris son matériau d'origine au point de contredire la substance même du matériau d'origine. Pour le reste, une photographie maîtrisée et de gros moyens ne parviennent pas à compenser une modernisation fainéante, un aplomb méprisant pour le public et une certaine servilité politique embarrassante. Quand l'oeuvre d'origine paraît plus contemporaine et pertinente 45 ans après que sa "réactualisation", on peut parler d'échec. Sans parler du fait que c'est à peine drôle.

La note d'Ecran Large : 1,5/5

Notre critique du Nouveau Jouet

 

LA RESSORTIE COOL 

Millennium Mambo

Durée : 1h45

 

Millennium Mambo : photoMambo number 5

 

De quoi ça parle : Vicky, partagée entre deux hommes, avec d'un côté son petit ami DJ possessif, et de l'autre son ami mafieux.

Pourquoi il faut le (re)voir : Parce qu'il suffit de repenser aux deux premières minutes du film pour se redire que Millennium Mambo est une petite tuerie sensorielle. Les néons, le ralenti, la musique de Yoshihiro Hanno et Giong Lim, Shu Qi qui marche de dos et sa voix off... c'est une bulle magique et inoubliable, qui encapsule parfaitement le cinéma de Hou Hsiao-hsien.

La Cité des douleurs, Le Maître des marionnettes, Les Fleurs de Shanghai, Three Times, The Assassin... le réalisateur taïwanais est incontournable, et la ressortie de Millenium Mambo au cinéma est l'occasion idéale (re)découvrir son cinéma. En filmant les nuits urbaines, en suivant son actrice fétiche Shu Qi (il la retrouvera deux fois après), et en épousant les errances sentimentales de son héroïne flottante, il signe l'un de ses plus beaux films. Et l'une des meilleures portes d'entrée pour son univers.

La note d'Ecran Large : 3,5/5

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