Men : le film d'horreur d'Alex Garland est une expérience viscérale "agressive"

Chloé Chahnamian | 29 avril 2022 - MAJ : 07/09/2022 17:40
Chloé Chahnamian | 29 avril 2022 - MAJ : 07/09/2022 17:40

Après Annihilation et Ex Machina, Alex Garland revient au cinéma avec son premier film d'horreur, Men, qui s'annonce aussi violent que passionnant.

Après le très remarqué Ex MachinaAlex Garland, qui à ce moment-là était surtout connu pour avoir scénarisé deux films de Danny Boyle, 28 jours plus tard et Sunshine, a continué d'explorer les voies de la science-fiction avec Annihilation, un film sorti sur Netflix en France, qui a divisé le public. Après sa série Devs, il était temps pour le cinéaste britannique de changer de registre.

Avec Men, le petit prodige de la SF à la filmographie bien trop courte va faire voyager les spectateurs dans les abysses de l'horreur. S'il explorera une nouvelle fois la masculinité toxique, déjà bien présente dans Ex Machina, qui démontrait toute la dangerosité de la technologie mise au service des hommes riches comme le personnage d'Oscar Isaac, une sorte de proto Elon Musk, cette fois-ci, la masculinité prendra plusieurs formes, toutes personnifiées par le fabuleux Rory Kinnear.

 

Men : Photo Rory KinnearUn seul acteur pour un nombre inconnu de rôles

 

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2022, Men pourrait bien être un événement, à en juger la description faite par son réalisateur. Lors d'une interview accordée à Entertainment Weekly, Garland en a dit un peu plus sur son "histoire de fantômes" : 

"À mon sens, un film comme Men est connecté à un film comme Annihilation. Ils se focalisent tous les deux sur l'idée de l'impression qu'ils laissent. Men est un film qui prend aux tripes. Je suis fier d'Ex Machina, je l'aime beaucoup, mais c'est un film intellectuel. Je ne pense pas que Men le soit. Quand je dis qu'il est doucement agressif, ce que j'insinue c'est qu'il s'attaque au spectateur. C'est un film parfois doux, il y a beaucoup d'humour absurde dedans, mais il est aussi un peu coupable de son agressivité.

 

Men : Photo Rory KinnearToujours se méfier du postier

 

C'est un film d'horreur sur le sentiment même d'horreur. C'est aussi un film de fantômes. Le film repose sur la façon dont le spectateur va répondre à cette proposition. Ce qui fait toute la différence, c'est de ne donner au spectateur que 50% d'un élément, et de le laisser déterminer les 50 restants. Je trouve fascinant de réussir à provoquer cette démarche. Si c'est comme ça que vous y répondez, je serai fasciné."

Promis comme entrainant et viscéral, Men pourrait être la grande oeuvre horrifique de l'année, sans oublier Nope de Jordan Peele, qui arrivera au mois d'août. Garland semble en tout cas bien décidé à nous proposer une véritable expérience de cinéma et à nous retourner l'estomac, mais aussi l'esprit, par la même occasion. Pour savoir si les frissons promis seront bien de la partie, rendez-vous le 8 juin 2022 au cinéma.

Tout savoir sur Men

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commentaires
Vespéral
30/04/2022 à 00:23

Je ne louperai rien qui sortira du cortex de Garland, a fortiori s’il se frotte à l’horreur viscérale.
J’ai revu Sunshine récemment pour la 7eme fois et j’apprécie à chaque fois de plus en plus sa grammaire, écrite par cet auteur polymorphe tant dans son très beau roman que dans la transposition qu’il en a faite à l’écran en tant que scénariste .
Dev’s était effectivement aussi remarquable et passionnant.
J’ai hâte aussi.

Kyle Reese
29/04/2022 à 18:30

Pour ceux qui ont apprécié ses films et ses talents en tant que scénaristes, jetez un œil à Devs, une superbe série d’anticipation vertigineuse écrit et réalisé par ses soins. La seule série que j'ai regardé 2 fois.

Cidjay
29/04/2022 à 16:14

Très curieux, J'avais beaucoup apprécié Ex Machina et Annihilation.
et je retrouve un peu du concept de ce dernier dans le sens ou beaucoup de choses restaient à interprétation libre.
En revanche, désolé, mais c'est par essence même un film intellectuel, dans le sens ou les spectateur les moins attentifs et curieux ne tenteront pas de réfléchir sur le film pour essayer de trouver leurs propres interprétations.
pour eux ça se terminera certainement en : "c'était sympa, mais j'ai rien compris".
Alors que c'est le genre de film que l'on apprend à apprécier le lendemain après une bonne nuit de repos et en s'y replongeant via ses souvenirs , puis via d'autres visionnages pour tenter de valider ses interprétations (un peu comme avec les films d'Ari Aster).

Gregdevil
29/04/2022 à 16:12

Bien aimé son Annihilation, Ex Machina superbe.
Hate de voir son prochain long.