Les sorties cinéma du 3 novembre 2021

La Rédaction | 2 novembre 2021 - MAJ : 08/11/2021 16:05
La Rédaction | 2 novembre 2021 - MAJ : 08/11/2021 16:05

Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 27 octobre ? Les Éternels, My Son, Many Saints of Newark, Les Olympiades...

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec le dernier Marvel , le retour des Sopranos, le nouveau Jacques Audiard, de l'amour compartimenté, du James McAvoy tortionnaire et un ancien traumatisme de David Cronenberg.

 

Photo, Richard MaddenTout ce qui faut pour s'en mettre plein les yeux

 

LES SORTIES QU'ON VOUS CONSEILLE

 

LES ÉTERNELS

Durée 2h37

L'histoire : Venus d'une autre planète et dotés de pouvoirs surhumains, les Eternels sont chargés de protéger la Terre des Déviants, des créatures monstrueuses et sauvages. Et depuis leur victoire il y a des centaines d'années, les Eternels sont restés cachés parmi les humains, et se sont séparés. Mais la découverte d'une nouvelle menace va les obliger à se réunir.

Les raisons d'aller le voir : Les Éternels va probablement devenir l'un des films les plus décriés de toute l'histoire du MCU, avec une critique américaine particulièrement négative. Mais puisque la majorité des Marvel bénéficie d'une bienveillance inouïe (même quand c'est archi-naze, comme Ant-Man 2, Captain Marvel, Black Widow et compagnie), il y a là une vraie bonne raison d'être curieux.

Car Les Éternels est aussi étrange que son équation, avec sa réalisatrice oscarisée (Chloe Zhao, derrière The Rider et Nomadland), ses héros et héroïnes méconnus (Les Eternels ont été créés par Jack Kirby, qui s'est largement inspiré de ses News Gods, imaginés lors de son passage chez DC), et son casting inattendu (Salma Hayek, Richard Madden, Angelina Jolie, Gemma Chan, Brian Tyree Henry, Kumail Nanjiani...).

Le film a ses défauts, comme dans l'équilibre des personnages, l'humour parfois affreux et la formule MCU qui n'a pas changé d'un iota, mais il étonne par d'autres aspects. Notamment dans l'émotion, avec quelques très belles idées, et dans la direction artistique, puisque Les Éternels oublie les habituels décors urbains pour aller dans les paysages naturels et ouverts. De quoi officiellement lancer la Phase 4 et ouvrir de nouvelles portes chez Marvel (enfin).

La note Ecran Large : 3,5/5

 

 

Many Saint of Newark : une histoire des sopranos

Durée 2h03

L'histoire : Avant d’être une légende du crime, Tony Soprano a forgé ses armes auprès de son oncle, Dickie Moltisanti. Dans un contexte explosif de guerre des gangs, cet intraitable parrain a ouvert les portes de la mafia à son neveu.

Les raisons d'aller le voir : S'il raconte bien une histoire liée aux Soprano, Many Saints of Newark ne retrace pas "l'ascension de la légende Tony Soprano" comme le prétend l'affiche, mais bien celle de son mentor, joué par Alessandro Nivola, qu’il regarde avec admiration depuis qu’il est gamin. En découvrant le gangster qu’est Dickie, son caractère et ses doutes concernant la mafia, que son père dirige d'une main de fer, il devient évident - pour n’importe qui ayant regardé Les Soprano - que comprendre pourquoi et comment il a influencé son neveu peut être passionnant.

Le film nous ramène ainsi à cette période que Tony glorifiait dans la série et démontre clairement que l’image du mafieux d’antan qu’il vénère n’est qu’un mythe et que les membres de la famille étaient à l’époque déjà tous des salauds qui se trahissaient et s’entretuaient dès que l’occasion se présentait. D’une certaine manière, le film raconte la fin du règne de la mafia italienne aux États-Unis et annonce la mort du rêve américain que montrait Les Soprano.

Notre critique du film

La note Ecran Large : 3/5

 

Photo, Alessandro Nivola, Jon Bernthal

 

Les Olympiades

Durée 1h46

L'histoire : Un homme, trois femmes. Leurs chemins se croisent et se décroisent, entre amitié, amour, désir, sensualité, déception et liberté, dans le 13e arrondissement de Paris, quartier des Olympiades.

Les raisons d'aller le voir : Parce que jamais Jacques Audiard ne s'est lancé dans un registre aussi délicat et sensuel en près de trente ans de carrière. Avec Les Olympiadesle cinéaste semble complètement s'effacer derrière le scénario de ses co-scénaristes prestigieuses : Céline Sciamma et Léa Mysius. Objectif : délivrer une oeuvre d'époque, la nôtre. Un regard sur le 21e siècle et sa plus jeune génération, celle hyper-connectée.

Ainsi, le long-métrage suit les pérégrinations de quatre personnages, et dépeint avec tendresse leurs relations amoureuses et amicales, entre espoir et désillusion. Une délicatesse dans l'auscultation de leur désir (il y a beaucoup de scènes de sexe) qui n'empêche pas Jacques Audiard d'insuffler un ton plus grave et mélancolique. Car derrière leur contact virtuel permanent avec le reste du monde (internet...) se cache des âmes en peine, souffrant d'un isolement dévastateur et finalement incapable de communiquer dans la réalité.

La douce adaptation de la BD de Adrian Tomine se mue peu à peu en tragédie moderne, ses personnages pleins d'envie et d'espoir étant enfermée dans une époque où l'éphémère et le précaire les empêchent de pleinement s'exprimer. En résulte, un film perclus de défauts à cause de son scénario trop fabriqué, mais aussi très beau, régulièrement touchant et vraiment enivrant (la bande-originale de Rone est une des plus belles de l'année).

La note Ecran Large : 3/5

 

 

Compartiment N°6

Durée 1h47

L'histoire : Alors que sa compagne annule le voyage au dernier moment, Laura, une jeune Finlandaise, prend un train pour se rendre sur un site archéologique en mer Arctique, tout en étant contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. 

Les raisons d'aller le voir : Sur le papier, Compartiment N°6 est un de ces énièmes road-movie (rail-movie pour le coup) où deux personnages opposés vont finir par se rapprocher après avoir accepté de se connaître, de se comprendre et donc de s'apprivoiser. Mais Compartiment N°6 a un petit quelque chose en plus.

Récompensé du Grand Prix au Festival de Cannes 2021, le long-métrage finlandais n'a pas démérité sa présence au palmarès tant il s'agit d'une petite perle pleine d'amour. Plus qu'une romance naissante, Compartiment N°6 est évidemment une plongée du personnage de Laura (géniale Seidi Haarla) dans son soi. Alors que son âme est en peine et qu'elle se sent perdue, ce voyage et sa confrontation à "l'autre" (ici, Vadim, incarné par l'excellent Yuriy Borisov qu'il faudra suivre de près) vont lui permettre de mieux lire en elle, apprendre de ses défauts et se réjouir de ses atouts.

D'abord étouffés par le cadre étriqué des wagons, les personnages vont ainsi finir par se libérer de leur écrasement personnel dans un dernier acte salvateur. De cette introspection se dégage alors une douce poésie, notamment grâce à la mise en scène époustouflante de Juho Kuosmanen, saisissant avec délicatesse la souffrance intérieure de ses deux protagonistes (et leur apaisement). Une bouffée d'air frais, immanquable cette semaine.

La note Ecran Large : 4/5

 

 

LES FILMS QU'ON N'A PAS ENCORE VUS

 

My Son

Durée 1h34

L'histoire : Edmond Murray est un homme divorcé, qui s’est éloigné de son ex-femme et de son fils de 7 ans pour privilégier sa carrière internationale, mais lorsque son enfant est kidnappé, il retourne précipitamment en Écosse et se lance dans une traque sans répit qui l’obligera à remettre en cause toutes ses convictions morales.

Les raisons d'aller le voir : Avec son histoire remâchée d’enfant kidnappé et de parents qui débloquent et renient toute intégrité pour le retrouver, My Son de Christian Carion n’est - a priori - pas le scénario le plus original qui soit. Surtout que le film est un remake du film Mon garçon réalisé par le même cinéaste français. En revanche, la production a de quoi intriguer puisque James McAvoy qui joue le père tortionnaire façon Hugh Jackman dans Prisoners, a avancé à l'aveugle du début à la fin du tournage.

Contrairement au reste du casting (Claire Foy, Tom Cullen, Gary Lewis) l’acteur n’a pas reçu de scénario, ni une seule ligne de dialogue. Il a dû improviser en fonction de ceux qui lui donnaient la réplique et réagir à chaud aux évolutions narratives. De quoi peut-être rendre plus authentique le jeu moins exaltant et plus caricatural de James McAvoy dans les derniers Ça: Chapitre 2X-Men: Dark Phoenix et Glass.

La note d'Écran Large : On ne sait pas encore, mais on espère qu'elle sera bonne. 

 

 

Albatros

Durée 1h55

L'histoire : Laurent est un commandant de brigade de la gendarmerie d'Etratat, en Normandie. Malgré les difficultés quotidiennes et la confrontation à la misère sociale, il aime son métier et pour parfaire son bonheur, il prévoit de se marier avec la mère de sa fille. Tout s'écroule autour de lui le jour où il tue un agriculteur qui menaçait de se suicider en voulant le sauver.  

Les raisons d'aller le voir : Après sa consécration avec le poignant Des Hommes et des Dieux, le français Xavier Beauvois a eu du mal à renouer avec le succès, entre sa comédie dramatique peu convaincante La Rançon de la Gloire ou le plus discret Les Gardiennes

Si on en croit la bande-annonce d'Albatros, le réalisateur devrait offrir au public une tranche de vie et un nouveau drame intimiste,  avec la beauté des paysages de Normandie et le talent de l'acteur belge Jérémie Renier (qui a notamment joué Claude François dans le surprenant Cloclo, Pierre Bergé dans Saint Laurent et le Marquis du Pacte des loups). On ne demande donc qu'à être bouleversé. 

La note d'Écran Large : Quelque part entre 0,5 et 4,5

 

 

 

LA RESSORTIE COOL

Chromosome 3 

Durée 1h32

L'histoire : Nola Carveth a quelques problèmes psychologiques. Afin de les soigner, elle est internée dans la clinique du docteur Raglan, qui expérimente un nouveau traitement pour le moins original. Lorsque son mari s'intéresse de plus près à ces méthodes peu orthodoxes, il se fait agresser par de drôles de créatures.

Les raisons d'aller le voir : Réalisé à la suite de la commande Fast Company et quelques années après le génial Rage, mais avant le culte Scanners, Chromosome 3 fait presque office de transition entre les débuts crapoteux et la plongée dans l'horreur populaire de David Cronenberg. C'est peut-être pour ça qu'il semble condenser toutes les obsessions du chantre de la Nouvelle Chair.

Au sein d'un institut dont les méthodes sont pour le moins troubles, voire surnaturelles (idée déjà au coeur de ses tout premiers essais expérimentaux), les sinuosités de l'esprit gangrènent les corps, renvoyant les humains à un malaise proprement viscéral, à un cauchemar issu non pas de leurs tripes, mais de leurs névroses. Grâce à une mise en scène qui commence alors à faire du cinéaste un cador esthétique, le long-métrage en partie autobiographique revient aux fondements mêmes du concept d'horreur.

 

photoLes enfants sont formidables

 

C'est donc loin d'être une simple oeuvre de transition : The Brood est de ces films d'horreur qui s'insinuent sous votre peau, entre vos synapses, pour dévoiler quelques monstruosités peu avouables, lors par exemple d'un dernier acte désormais célèbre, dont la noirceur s'apprécie sur grand écran, a fortiori dans la version 2K supervisée par Criterion.

La note Ecran Large : 4/5

Tout savoir sur Les Éternels

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commentaires
Ethan
02/11/2021 à 20:05

Aura t-on le droit de revenir au ciné, j-13