365 jours : l'équipe du phénomène Netflix se défend des critiques (et c'est très drôle !)

Mathias Penguilly | 13 août 2020
Mathias Penguilly | 13 août 2020

Malgré la controverse, l'équipe du film se satisfait du soutien de Netflix et se défend contre les critiques avec l'éternel argument de la liberté artistique.

Avec la sortie de 365 jours au début du mois de juin 2020, Netflix a réalisé un très joli coup commercial, puisque le long-métrage est resté plusieurs semaines dans le Top 10 de la plateforme. L'intrigue, adaptée d'un best-seller de mommy porn polonais, met en scène Massimo, un mafieux sicilien qui kidnappe une jeune femme sur lesquels il a des vues et la détient prisonnière pendant un an - le temps qu'elle tombe amoureuse de lui quoi. Le film, petit bijou de misogynie décomplexée, a suscité de nombreuses critiques et l'équipe du film y a réagi. Elle aurait mieux fait de s'abstenir.

 

photo, Anna Maria Sieklucka, Michele MorroneMal à mon romantisme 

 

Dans le cadre d'une interview absolument ridicule avec le magazine E! News, l'acteur italien Michele Morrone qui campe le protagoniste, a commenté l'accueil du film de manière très philosophique en affirmant : "Cela me fait me sentir bien parce que peut-être que ça signifie que je suis un bon acteur". Sa partenaire de jeu a alors abondé dans son sens en ajoutant : "Cela signifie que NOUS sommes de bons acteurs parce que la plupart des gens pensent que tout se produisait pour de vrai".

Loin de nous l'idée d'imaginer que Netflix aurait pu sponsoriser une vraie scène de viol pour enrichir son catalogue, mais il faut avouer que cette déclaration ne manque pas de piment.

 

photoÇa, ce n'est vraiment pas le regard noir d'une bonne actrice

 

La situation prend un tournant encore plus hilarant lorsque Michele Morrone a répondu à la controverse en se posant en défenseur de la cause féministe, en icône post-MeToo dont le personnage permettrait d'éveiller les consciences sur les horreurs que constitue le viol :

"Je comprends la controverse et je suis heureux que l'on en parle. Mais je pense que nous devons toutefois faire attention à ne pas limiter la création artistique. Je ne dirais pas qu'il faudrait interdire à un film de fiction comme celui-ci d'exister, parce que sinon, qu’en est-il des films sur la guerre, les crimes, les meurtres et sur la mafia ? Ce film n'est pas destiné à minimiser la réalité des violences sexuelles dans le monde. Je ne veux pas que les gens pensent que ce comportement est acceptable. Ce n'est pas le cas. Mais je trouve ça bien que le film puisse amener les gens à parler de ces problèmes. Afin que nous puissions éveiller davantage les consciences à ce sujet".

Mais quel gentleman cet acteur ! Et comme si cela ne suffisait pas, il s'est ensuite vautré dans le sempiternel argument de la liberté d'expression pour défendre 365 jours - celui-là même qu'on utilise pour se défendre quand on a dit une connerie que rien d'autre ne peut excuser.

 

photo, Anna Maria Sieklucka, Michele MorroneQuel super-héros ce Macho-le Morrone !

 

Le leader de la SVoD s'est également fendu d'une réaction à la polémique, par le biais d'un communiqué au journal britannique The Guardian :

"Nos abonnés choisissent ce qu'ils veulent regarder ou non en définissant des filtres de maturité et en enlevant des titres pour se protéger de contenus qu'ils jugent trop matures".

Preuve s'il en est, que Netflix est passé complètement à côté des reproches qui lui étaient adressés. Ce que les gens dénoncent avec ce film n'est ni une problématique de contrôle parental, ni même un débat sur la liberté d'expression. Le film met en scène une masculinité toxique et violente et normalise le viol comme pratique sexuelle dans un couple. Avec 365 jours, Netflix s'est viandé dans la médiocrité la plus primaire, décrédibilisant son engagement continu en faveur de modèles plus progressistes. Mais bon, on ne s'en fait pas pour eux, ils peuvent se consoler avec la montagne de billets que le film leur a apportée.

 

photoQui aurait pu croire que Cinquante nuances de Grey allait nous manquer ?

 

De notre côté, on se délecte de la bêtise du film et de son équipe. On espère que le film est voué à disparaître dans les limbes sans fond du catalogue Netflix. Si vous vous émerveillez du talent d'auteur de la réalisatrice Barbara Bialowas ou que vous bavez bêtement devant les abdos de l'acteur italien, on vous invite à aller jeter un œil à notre critique de 365 jours, pour voir ce qu'on lui reproche. On vous prévient néanmoins, ça va vous briser le cœur. Pour de vrai.

On reparle aussi ici des problèmes soulevés par ce film.

 

affiche

Tout savoir sur 365 jours

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commentaires
Rebelle33
22/08/2020 à 10:19

Je ne supporte plus cette vague de PURITANISME qui n'ose même pas dire son nom!!!!
Ce n'est pas l'image en tant que telle qui importe, mais l'INTENTION!!!Si l'on n'arrive pas à comprendre cela, on ne comprend rien à la "liberté artistique"!!!!

Numberz
15/08/2020 à 07:34

Monsieur le policier je porte plainte pour viol, 2x contre ce monsieur.
Mais voyons ma petite dame, je ne vous ai violé qu'une fois.
Oooh un beau jeune comme vous allez bien recommencer...

Voilà ce que cela m'inspire.

TheFae
15/08/2020 à 04:11

On a pas du voir le même film.
Comme ceux qui comparent à 50 Nuances de Grey. Y a strictement aucun rapport BDSM dans ce film par exemple. A chaque fois on peut voir la même image pour mettre le film en avant sur EcranLarge, celle où la femme est attaché sur le lit, or, dans cette scène, il ne se passe en fait ensuite... RIEN du tout. Et ce sera le seul moment qu'on pourrait apparenter à du BDSM. Ensuite, plus aucune menotte ou corde, ni aucun fouet, cravache, baillon ou autre accessoire BDSM (et il y en aura jamais).
Donc arrêter de parler de ce film comme étant dans cette catégorie, car il n'a rien à voir.

De la même façon, il n'y a pas de viol. Le mec se retient à chaque fois. Et la femme finit par être consentante. Voire même c'est ensuite elle qui va le trouver. (scène du bateau)

Alors oui, c'est complètement débile, le mec fait tout pour passer pour un con et on peut se demander comment cette femme peut ensuite tomber amoureuse ou même lui trouver quelque chose avec tout ce qu'il fait. Car rien ne va.
Elle pourrait dire "ce n'est pas en agissant comme ça que je vais tomber amoureuse" mais elle le fait jamais... C'est une demeurée dont on a bien du mal à s'attacher.
Ensuite, sur le bateau, on pourrait avoir une scène de sauvetage bien mise en scène, réelle, qui pourrait être un déclencheur la faisant tomber amoureuse. Or, si elle tombe à l'eau, c'est... à cause de lui ! MDR.
D'ailleurs, elle ne semble pas réellement en danger (sauf si elle ne sait pas nager) car n'est pas tombé de haut ou n'a pas l'air de s'être cogné. Donc le mec ne la sauve pas du tout en fait... Encore un truc qui fait que tout ça rend la situation à venir très étrange, quand elle va décider de le retrouver pour faire l'amour, comme une sorte de "récompense" pour l'avoir "sauver." (sic)

Bref. Y a bien des choses à redire sur ce film, mais faut aussi arrêter d'aller plus loin que ce qu'il est. Le film n'a rien à avoir avec du BDSM et ce à aucun moment.
Oui, il montre un mec horrible, mais est-ce pour autant qu'on doit empêcher les gens de le voir ?
Sinon on arrête de faire des films ou séries de ce genre, ou même comme You par exemple, et on fait que des héros gentillets bien sous tout rapport avec des méchants très méchants qui font des actions très mauvaises, car faudrait pas que les gens pensent que ce n'est pas mal vu que c'est le personnage principal. Arrêtons de prendre les gens pour des débiles profonds qui sont incapables de se rendre compte que capturer une femme pour un an, l'attacher et la retenir contre son gré n'est pas quelque chose à faire.

Kio
14/08/2020 à 16:31

On parle d’un FILM les gens. Vous allez vous offusquer de la série DEXTER parce que le personnage principal tue des gens ? Mais ce monde tombe dans la stupidité bien pensante de jour en jour

alulu
14/08/2020 à 14:07

C'est se foutre de l'intelligence des spectateurs, parce que apparemment nous ne savons pas ou se trouve la frontière entre le jeu des acteurs, la crédibilité d'une scène, de la réalité.

Clairement, les acteurs n'assument pas le produit. Ils ne parlent pas des raisons artistiques qu'ils les ont poussés à faire ce film. Ils se cachent derrière des trucs vertueux post-promo avec en prime, la défense de la création artistique. Dites que ça paye bien et on comprendra. L'industrie du porno ne se cache pas derrière une quelconque liberté créatrice, elle te fait des films de boules parce qu'elle sait qu'elle s'adresse à nos cerveaux reptiliens. C'est moins hypocrite parce qu'au moins, tu connais la nature du produit.

peine et trassion
14/08/2020 à 13:24

ok...là, on ne parle que du film...
c'est pas du tout mon truc... mais il ne faut pas oublier ceux et (surtout) CELLEs qui l'ont matté et adoré...
ça en dit long sur notre societé.
on a beau s'offusquer de la nullité de ce truc... mais apparement il faut admettre qu'il y a une demande pour ce genre de machin pseudo erotico sado cul-cul la praline...
si ça peut satisfaire les desirs et fantasmes cachées de daronnes frustrées... pourquoi pas et tant mieux pour elles... enjoy, ma p'tite dame

Rayan Montreal
14/08/2020 à 03:10

@Lol3

Quand tu vas sur un site de fesses ça reste un site de fesses, la on parle du cinéma ( enfin soit disant )

Rayan Montreal
14/08/2020 à 03:07

"De notre côté, on se délecte de la bêtise du film et de son équipe. On espère que le film est voué à disparaître dans les limbes sans fond du catalogue Netflix "

Malheureusement ils continuent de nous balancer cette poubelle a la tronche comme n1 quand tu vas dans le moteur de recherche, comme c'était le cas pour l autre poubelle de Noe Love, ça me désespère de savoir que c'est ça le top 1 et 2 de ce que les gens recherchent

Jaelle68
14/08/2020 à 02:54

Il doit neiger en enfer: c'est bien la 1ere fois que je suis d'accord avec un article d'écran large. Comme quoi tout peut arriver dans la vie :D
Quand au film, et au roman, la liberté artistique et/ou liberté d'expression ne doit pas être prétexte à banaliser ce que la plupart des femmes (et bon nombre d'hommes aussi, n'en déplaise aux autres commentateurs de l'article) dénoncent enfin haut et fort ces dernières années. Putain que ça va être long de changer les mentalités et réveiller les consciences... hommes et femmes d'ailleurs...

Lol3
14/08/2020 à 00:22

Bah il a raison le réalisateur sur toute la ligne, faut arrêter les vierges effarouchées, surtout quand derrière on va sur des sites de fesses plus hard que là, évidemment que c'est pour lui une façon de parler de ce sujet et c'est très bien qu'il choque les bourgeois et autres moutons

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