The Other Side of the Wind : Netflix dévoile la bande-annonce du dernier film inachevé d'Orson Welles

La Rédaction | 30 août 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 30 août 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

The Other side of the Wind est une légende, inachevée, du cinéma. La dernière œuvre d’Orson Welles sera bientôt diffusée par Netflix, qui vient d’en dévoiler la bande-annonce.

En gestation pendant plusieurs décennies (depuis sa rencontre en 1937 avec Ernest Hemingway), The Other Side of the Wind est un projet pharaonique à la gestation complexe. Tourné entre 1970 et 1976, le film ne fut jamais achevé et le metteur en scène s’attela à son montage jusqu’à sa mort, en 1985.

Il y est question d’un immense réalisateur qui, pour ses 70 ans, réunit dans son ranch le gratin du jeune cinéma américain, afin de le confronter à son tout dernier film. La soirée s’achèvera par la mort de l’auteur, dans un accident de voiture aux airs de suicide. Le récit est morcelé, la forme changeante, puisque The Other Side of the Wind se compose à la fois du récit fictionnel de la réception donnée par le cinéaste J.J. Hannaford, le film qu’il projette, et les discussions, interviews et déclarations de la jeune garde réunie autour de lui.

 

 

Suite à des différents entre les ayants-droits, le projet ne sera jamais achevé, puis abandonné, personne ne se sentant de terminer le travail du maître. Les négatifs originaux ne sont sortis de l’entrepôt de Bagnolet où ils dormaient qu’en 2014, grâce entre autres à Peter Bogdanovich, mais aussi les producteurs Jens Koethner Kaul, Frank Marshall et Filip Jan Rymsza.

 

photoPeter Bogdanovich et John Huston

 

C’est Netflix qui a acquis le film, et le dévoilera sur sa plateforme le 2 novembre 2018. Un évènement d’autant plus attendu que sa bande-annonce s’avère magnétique, hantée par la silhouette reconnaissable entre mille du réalisateur John Huston, qui interprète ici Hannaford.

The Other Side of the Wind était pressenti pour être projeté à Cannes, évènement qui n’eut finalement pas lieu, en raison de la discorde entre le Festival et le géant de la SVOD. Il sera néamoins projeté à la Mostra de Venise.

 

Affiche

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commentaires
Ben
04/09/2018 à 03:07

Bonjour,

Au cours des années 70 au moment du tournage, Orson Welles aurait fait jurer à son ami Peter Bogdanovich de terminer le film coûte que coûte au cas où il lui arrivait malheur. Il aura donc tenu parole. Maintenant, pour ce qui est du film lui-même, on peut le rapprocher de ce qui avait été fait en 1998 avec 'La Soif du Mall" qui avait été remonté en suivant à la lettre les notes (évidemment ignorées par le Studio) que Welles avait envoyé à l'époque à Universal suite au fait que le film lui avait été arraché des mains et le montage confié à quelqu'un d'autre, des scènes filmés par un tâcheron ayant même été rajoutés au final cut. En ce qui concerne TOSOTW, l'affaire est plus complexe puisqu'aucune note n'a été laissée par Welles, or, quand on sait que Welles considérait que le montage était l'étape la plus importante dans la fabrication d'un film, il en ressort que jamais nous ne pourrons voir le film tel qu'il l'imaginait, mais, après tout, si on y réfléchit bien, c'est aussi le cas pour "La Splendeur des Amberson" (mutilé par les studios), "La Dame de Shangaï" (idem), "Arkadin" également … Au final, très peu de films ont été présentés au public tels que Welles le souhaitait réellement.


La grande question que je me pose à propos de ce film est autre : est-ce que l'Europe et la France auront droits à une sortie en salle pour ce film où sera-t-il réservé aux seuls abonnés de Netflix ? En visionnant la Bande annonce en français, j'ai vu que la mention de la vision en salles n'est pas mentionnée au contraire de la Bande annonce en anglais (voir à ce sujet l'article du Point) or, il me semble que l'intervention vaine de la fille de Welles, Béatrice, implorant il y a quelques mois les responsables du Festival de Cannes d'inclure TOSOTW au programme était liée au fait que Cannes n'a fait qu'appliquer la loi française sur les films qui stipule qu'une sortie en salle doit impérativement précéder une diffusion sur petit écran. Je dis ça parce que j'ai peur d'être privé d'un film que je rêve de voir depuis au moins trente ans (je ne suis pas abonné à Netflix) et quand on se rappelle la guigne qui a accompagnée Welles toute sa vie durant, j'ai peur que ça le poursuive encore maintenant et que seule une petite minorité, du moins en France, ait la chance de profiter de cette œuvre. Si quelqu'un veut m'apporter un éclaircissement sur toutes ces questions complexes, j'en serai très heureux.

Number6
30/08/2018 à 22:08

Un peu d'accord. Comme le splendide L'enfer, de Clouzot. Ça me rappelle un peu le destin de l alph'art de Hergé, qui n'a officiellement jamais été terminé.

joki
30/08/2018 à 20:35

Si c'est inachevé je ne vois pas l’intérêt, mieux d'en faire un doc avec des morceaux du film et d'expliquer tout le contexte.