Mother ! : le réalisateur Darren Aronofsky s'amuse du torpillage de son film

Alexis Vielle | 23 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Alexis Vielle | 23 novembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Chef d'oeuvre pour les uns, diarrhée pelliculaire prétentieuse pour d'autres, Mother ! fascine autant qu'il dégoûte.  

Que l’on ait détesté ou adoré Mother !, le film de l’iconoclaste Darren Aronofsky aura marqué les esprits. Peut-être pas de la meilleure manière qu’il soit mais comme on dit, "il n’y a pas de mauvaise publicité". A défaut d’avoir soulevé les foules (45 millions de recettes mondiales pour un budget de 30), le film a divisé, vite associé à son statut de film polémiste de l’année.

Certains ont loué l’audace, la mise en scène peu orthodoxe et le propos étourdissant tandis que d’autres sont restés insensibles au discours et aux méthodes du réalisateur de Black Swan et The Fountain, condamnant même sa prétendue mégalomanie de cinéaste qui s’aventure sur des sujets qui dépassent sa modeste personne (voir notre critique).

 

Photo , Darren Aronofsky

 Darren Aronofsky et Jennifer Lawrence sur le tournage

 

Certaines personnalités ont défendu le film, comme Martin Scorsese et Jennifer Lawrence, et aujourd’hui c’est Darren Aronofsky qui revient sur le lynchage médiatique dont a été victime son oeuvre. Et en tant que sale gosse irrévérencieux, l’affaire l’a plutôt amusé :

« On savait que le film serait victime d’assauts répétés très intenses. On savait qu'il serait décortiqué, violenté, et pendu sur la place publique, et nous étions super excités par tout ça. On était très enthousiaste de faire un film qui accoucherait d’un débat d’une telle ampleur. »

Pour le coup, le cinéaste tape dans le vrai. A l’image des dernières séquences de son film, où la civilisation se nourrit de toute cette violence, le cinéaste aime susciter la controverse et faire réagir. 

 

Photo Jennifer Lawrence

 

Il poursuit au micro du Hollywood Reporter :

« Mon mentor Stuart Rosenberg me disait toujours, "Les mauvaises critiques font mal, les bonnes sont pires". Et j’ai toujours vécu comme ça. Mais dans notre société actuelle, ultra-connectée, on ne peut pas éviter les bons ou mauvais avis sur un film. Cela ne m’énerve pas, je le vis bien. Ça me motive au contraire. La peur pour moi relève plus de cette société d’obsolescence programmée où un film peut devenir jetable, comme un burger McDonald, où vous balancez tout ça à la poubelle et deux heures après vous vous dites "Qu’est-ce que je viens de voir déjà ?"»

Pas d'inquiétude a priori. Qu'ils aiment ou détestent Mother !, peu de chances que les spectateurs (qui l'ont vu) oublient de sitôt le cauchemar de Jennifer Lawrence. Et d'une manière plus générale, l'art n'est-il pas là pour choquer, bouleverser, déranger, exaspérer, faire réfléchir et réagir ?  

 

Photo

Tout savoir sur Mother!

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