Gabriele Muccino (Encore un baiser)

Louisa Amara | 30 décembre 2010
Louisa Amara | 30 décembre 2010

Après 2 films aux Etats-Unis avec Will Smith, Gabriele Muccino retrouve son Italie natale pour Encore un baiser. Rencontre avec un réalisateur au parcours atypique.

 

 Encore un baiser est la suite de Juste un baiser, qui fut un grand succès au box office à l'époque, vous vous y attendiez ?

Clairement, non ! J'avais une idée précise de ce qui pourrait être un succès  mais je n'osais imaginer une telle ampleur. Ca pouvait même être effrayant parfois car avec le succès vient la pression. Je voulais être sûr de faire les bons choix. J'essaie de rester humble, a priori jusqu'à présent ça m'a plutôt réussi. J'ai eu beaucoup de chance.

 

Après ce succès, vous avez travaillé avec Will Smith pour A la recherche du bonheur et Sept vies, comment est-il sur un tournage ?

C'est un homme phénoménal, il déborde d'énergie. Il est aussi très à l'écoute et ouvert à mes indications et suggestions. Il a rendu les choses plus faciles et j'ai été doublement heureux de voir le succès du film. C'était mon 2e succès d'affilée, je n'en revenais pas.

 

Les réalisateurs étrangers qui s'installent aux Etats-Unis reviennent rarement sur leur terre d'origine. Pourquoi ce choix ?

Dans l'idéal j'aimerais faire des allers retours entre l'Italie et les Etats-Unis. J'adore mon pays et j'aime travailler aux Etats-Unis. Alors pourquoi pas faire les 2 ? On verra ce que ça donne.

 

Quand avez-vous eu l'idée d'écrire la suite de Juste un baiser ?

C'est assez récent,  il ya 3 ans, les événements de ma vie me disaient que c'était le bon moment pour le faire. Il fallait avoir de la matière pour que chacun des personnages ait une évolution conséquente. Qu'est ce que la vie leur avait apporté en une décennie ? Nos personnalités ne changent pas totalement mais avec l'âge, alors que nous étions naïfs, rebelles, colériques, on devient plus raisonnables, plus responsables. Quand on est jeunes, on se dit qu'on doit tout faire pour être meilleur que notre père. Et en vieillisant on se rend compte que c'était un homme bien notre père finalement. Il faut des années pour le comprendre

 

Parmi tous vos personnages quel est votre préféré ?

Je les aime tous. J'adore Marco, interprété par Pierfrancesco Favino parcequ'il me fait beaucoup rire. Il est si jaloux, possessif, old school mais de la bonne façon. Je me vois beaucoup aussi en Carlo (Stefano Accorsi) et Adriano (Giorgio Pasotti). Mais en fait je suis en chacun d'entre eux et d'entre elles. Quand j'écris, différentes parties de moi s'expriment en eux

 

C'est aussi un film qui montre que malgré les évolutions des mœurs, à un certain âge, quand il s'agit d'amitié, les hommes restent entre eux, et les femmes aussi.

A la fin de la journée quand vous devez raconter les choses les plus intimes de votre vie, vous avez besoin d'être parfaitement à l'aise et en confiance, sans être jugé, sans ambigüité. Si vous êtes un homme, a priori, vous aurez besoin de vos meilleurs amis mâles, et de même pour les femmes.  Ma femme reste néanmoins ma meilleure amie bien sûr !

 

Que diriez-vous aux spectateurs français à propos d'Encore un baiser ?

Je pense que c'est un film qui peut parler aux français, car ils sont sensibles aux histoires d'amour, aux parcours de vie chacun des personnages. Juste un baiser était un film sur les héros qui tentent de s'échapper de leur vie, Encore un baiser les voit revenir et assumer leurs choix. C'est un film qui vous fera poser les bonnes questions : qui suis-je ? Où vais-je ? Ai-je fait les bons choix ? Puis-je encore changer de vie ?

 

 


Autoportrait de Gabriele Muccino
 

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.